13-07-2025
Ballon plus lourd et terrain plus grand : quand de jeunes joueurs testent un match de foot dans les conditions des footballeuses
Pour comprendre les défis physiques auxquels les joueuses sont confrontées, de jeunes footballeurs ont participé à un match avec des cages et un terrain surdimensionnés et des ballons plus lourds, dans le cadre d'une émission de télévision suisse.
« Je suis mort, j'ai besoin d'oxygène ! » Ce n'est que la mi-temps et pourtant, les joueurs sur la pelouse sont déjà épuisés. Et pour cause, ce match entre les moins de 17 ans du FC Winterthour et les moins de 19 ans du FC Thoune, en Suisse, se déroule dans des conditions particulières : terrain surdimensionné, cages plus grandes, ballons plus lourds que d'ordinaire... Le temps d'un match, ces jeunes joueurs se mettent à la place des footballeuses, dans le cadre d'une expérience menée par « Einstein », une émission de la SRF, chaîne de télévision suisse.
Tout part d'une étude de l'Université norvégienne de Trondheim parue en 2019 et déterminant comment un match de foot doit être modifié pour neutraliser les avantages biologiques masculins. D'après cette étude, les différences de niveau entre hommes et femmes s'expliquent en effet par des facteurs physiques (taille, musculature) et non par la technique ou la tactique. D'où l'idée de faire disputer un match à deux équipes masculines avec des règles un peu particulières.
Le jeu paraît ralenti dans ces conditions
Le terrain surdimensionné (27 mètres de plus en longueur, 16 mètres de plus en largeur) et les cages elles aussi plus grandes que d'habitude (28 centimètres plus hautes et 109 centimètres plus larges), ainsi que le poids du ballon (200 grammes de plus) et l'allongement du temps de jeu (deux mi-temps de 56 minutes au lieu de 45 minutes), ont très vite un impact sur les jeunes footballeurs. « Ils éprouvent des difficultés avec le ballon plus lourd, le jeu paraît ralenti et ils n'arrivent pas à bien tirer les corners », observe Beni Giger, réalisateur sportif de la SRF, au cours de l'émission.
Le but de l'expérience est surtout de faire évoluer la perception du sport féminin, souvent jugé plus durement que les compétitions masculines. Ce n'est pas l'ancienne internationale suisse Marina Moser, elle aussi interrogée pendant l'émission, qui dira le contraire : « Lorsqu'une femme fait une erreur, c'est souvent parce qu'elle est une femme. Chez les hommes, il s'agit simplement d'une erreur et on passe à autre chose. »