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La détresse de Zverev ravive l'alerte
La détresse de Zverev ravive l'alerte

La Presse

time3 days ago

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La détresse de Zverev ravive l'alerte

(Wimbledon) Dépression, solitude, quête de « sens » : la détresse du N.3 mondial Alexander Zverev après sa défaite d'entrée à Wimbledon a rappelé le coût mental parfois exorbitant que payent les joueurs de tennis de haut niveau. Damien GAUDISSART Agence France-Presse « De manière générale, je me sens assez seul dans ma vie en ce moment », a déploré Zverev mardi après sa défaite en cinq manches contre le Français Arthur Rinderknech (72e). « Je ne me suis jamais senti aussi vide. Je ne ressens aucune joie dans tout ce que je fais, même quand je gagne », a insisté l'Allemand de 28 ans, triple finaliste en Grand Chelem. Fin mai, juste avant Roland-Garros, c'est le Finlandais Emil Ruusuvuori (actuel 317e, 37e mondial en 2023) qui s'était ouvert sur ses difficultés mentales dans un long texte publié sur le site de l'ATP. « J'ai parlé pour la première fois de ma santé mentale à un professionnel il y a 10 ans […] mais j'ai vécu ma première crise de panique il y a trois ans seulement, à Miami. Un matin je me suis levé et j'avais l'impression que quelqu'un était en train de m'étrangler. C'était impossible de respirer, comme si quelqu'un piétinait ma poitrine », a raconté Ruusuvuori, vainqueur malgré tout de son premier tour en deux manches. Quand tu es sportif professionnel, tu essaies de survivre à toutes sortes de problèmes, de les oublier dans l'espoir qu'ils disparaissent. Emil Ruusuvuori Mais à l'été 2024, incapable de continuer, le Finlandais se retire du Masters 1000 de Montréal et « ne touche plus une raquette pendant quatre mois et demi ». Ruusuvuori ne jouera plus de la saison 2024 et ne s'est aligné que sur des tournois Challenger, le deuxième échelon du circuit, en 2025. Ancien préparateur mental des Français Gilles Simon et Corentin Moutet, Ronan Lafaix juge « intéressants » les propos de Zverev. « Je trouve qu'il va plus loin que les autres » à s'être déjà exprimés publiquement sur le sujet, comme Naomi Osaka, Caroline Garcia, Andrey Rublev, ou Casper Ruud qui avait confié au printemps s'être parfois senti « comme un hamster dans sa roue » sur le circuit. « Confiance à personne » L'Allemand aborde en effet la « notion de sens. Philosophiquement, finalement, tu as beau être numéro trois mondial, tu te poses plein de questions. Il ne gagne pas de Grand Chelem, ça doit commencer à tourner dans sa tête », développe auprès de l'AFP Ronan Lafaix. En France, « beaucoup d'entraîneurs vont te dire de mettre la balle dans le court. Mais ça sert à quoi de mettre la balle dans le court ? Qu'est-ce que j'ai envie de faire ? Quels sont mes rêves ? Je pense qu'à un certain moment », les joueurs doivent avoir une approche dépassant le cadre du tennis, ajoute-t-il. « Les plus grands, ils ont eu envie de défendre une cause ». « Djokovic » et ses prises de position fortes sur la Serbie, « en est l'archétype », juge-t-il. Or « je ne sais pas si Zverev défend quelque chose ». « Tout dépend du mental aujourd'hui », appuie Andrey Rublev. « Les joueurs qui sont plus stables obtiennent de meilleurs résultats », a estimé le Russe mercredi après sa qualification pour le deuxième tour de Wimbledon. Lauréate en janvier des Internationaux d'Australie, Madison Keys juge que « de plus en plus de joueurs disent ouvertement qu'ils parlent à quelqu'un » de leurs difficultés mentales. La N.1 mondiale Aryna Sabalenka a ainsi travaillé pendant « cinq ans » avec un psychothérapeute, mais n'y recourt plus depuis quelques années. PHOTO KIRILL KUDRYAVTSEV, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Aryna Sabalenka « Quelles que soient les difficultés qu'on traverse, je pense que c'est très important d'en parler ouvertement », a soutenu mercredi la Bélarusse. « Je n'ai pas besoin de psychologue, parce que j'ai mon équipe et qu'on se parle beaucoup. Je sais qu'ils ne vont pas me juger. » Reste à trouver la personne adéquate à qui se confier. « Quand tu es dixième mondial, tu ne fais plus confiance à personne », prévient Ronan Lafaix. « Tu es dans une espèce de bulle et c'est ça qui te renvoie à une solitude incroyable, parce que tu as toujours peur » que l'entourage soit davantage là pour profiter de la notoriété d'un joueur plutôt que de l'aider. « Comment trouver un professionnel qui va être compétent et me rentrer dedans, me remettre en question sans que la personne ait un ego énorme pour vouloir se mettre en avant ? C'est ça, l'enjeu », conclut le préparateur mental.

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