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Le Parisien
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Ex-usine Enedis polluée à La Rochelle : « Tout le monde est inquiet » malgré des travaux inédits en France qui reprendront cet été
L'entame des vacances estivales marquera aussi, lundi 7 juillet, la reprise progressive des « travaux de réhabilitation » des terrains de l'ancienne usine à gaz de La Rochelle ( Charente-Maritime ), rue Marcel-Paul. D'ici septembre et la rentrée scolaire, l'essentiel des polluants (hydrocarbures et goudron, métaux lourds) présents dans les sols de « l'ex-site Enedis » aura été traité, promettent l'État, la ville de La Rochelle comme Speed Rehab. Cette filiale de Brownfields et de Vinci Immobilier souhaite construire sur ces mêmes terrains six bâtiments collectifs et une résidence étudiante. Mais l'amorce de ce projet baptisé « L'Envolée » a viré au « fiasco », de l'aveu du nouveau maire rochelais Thibaut Guiraud, dès août 2024. Dès les premiers coups de pelle, des centaines d'enfants et d'adultes avaient été pris de vertiges, de nausées et de douleurs abdominales . De nombreux malaises avaient été constatés dans ce quartier pourvu de plusieurs établissements scolaires et noyé durant des semaines sous une odeur pestilentielle, chargée de polluants. Les travaux avaient été suspendus en novembre 2024 sous la pression citoyenne. Ils s'apprêtent donc à reprendre malgré la défiance et la crainte des Rochelais. Une réunion publique organisée le 27 juin au centre-ville de La Rochelle a permis de dévoiler le protocole de reprise des travaux. Cette étape visait à rassurer ces riverains et parents d'élèves. C'est raté. « Personne n'est satisfait, tout le monde est inquiet », résume Julie, l'une des porte-parole de l'association Zéro Toxic fondée dès l'amorce du chantier. « Les métaux lourds ne font toujours pas l'objet d'une analyse, pas plus que l'effet cocktail induit par tous ces polluants. Le risque toxicologique est totalement écarté », embraie cette Rochelaise qui réclamait – entre autres – la création d'un « dôme intégral avec filtration continue de l'air » sur toute l'emprise du chantier. Speed Rehab optera finalement pour une « tente de confinement » où seront convoyés via un tuyau d'aspiration de 100 m « les matériaux odorants » excavés en différents points du site rochelais. Ces mêmes matériaux seront ensuite évacués « par camion vers des centres de traitement ad hoc ». Un scénario « permettant la plus grande adaptabilité et flexibilité en vue de la maîtrise des nuisances », le tout dans « un délai d'intervention raisonnable », note le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) dans un avis consultatif analysant le mode opératoire choisi par Speed Rehab. Au total, note le BRGM, 1 938 m3 de terre et de béton seront déplacés pour achever ce chantier. Un seul chromatographe – pour mesurer les polluants – sera utilisé contre quatre recommandés par ce même BRGM. La préfecture, la ville de La Rochelle et Speed Rehab mettent en avant les contrôles du benzène et du naphtalène à des taux « inédits » en France. Le premier fera l'objet d'un « seuil d'action » à 20 microgrammes (µg) par m³, contre 27000 µg par m3 auparavant. « Pertinent pour la durée des travaux de dépollution et sous surveillance stricte », estime l'INERIS (Institut national de l'environnement industriel et des risques) dans un avis. « Toutefois, cette valeur n'est pas protectrice pour une exposition chronique », rappelle aussitôt cet établissement public. Pour le naphtalène, Speed Rehab a proposé un « seuil d'action » de 420 µg par m3. « Rien n'indique qu'un risque sanitaire inacceptable soit encouru par la population alentour puisque aucune donnée toxicologique humaine n'est disponible pour des expositions intermédiaires (subchroniques) ou aiguës », souligne l'INERIS. L'association Zéro Toxic fustige le protocole jugé « insuffisant » et réclame toujours l'arrêt définitif du chantier et le rachat des terres par la municipalité. « Ils veulent simplement aller vite et tout achever avant la rentrée pour dire que tout va bien », dénonce Julie. Selon cette porte-parole, « plus d'une dizaine de parents d'élèves » scolarisés à proximité immédiate du chantier auraient tenté d'inscrire leurs enfants ailleurs ces derniers mois. « Toutes ces demandes de dérogation ont été refusées par la ville de La Rochelle », affirme-t-elle. Vinci Immobilier et Brownfields imaginent, eux, des projets similaires sur près de 50 sites pollués à travers la France. Et qu'importe si l'opposition reste forte, Vinci vient de mettre en vente les terrains rochelais...


Le Figaro
2 days ago
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Paris : Enedis a procédé à 85 interventions en 15 jours pour des coupures liées à la chaleur
La canicule a engendré ces 15 derniers jours quelque 85 interventions à Paris pour des coupures de courant, a indiqué jeudi le gestionnaire Enedis, qui poursuit plus que jamais un chantier de très longue haleine pour rendre plus résistant le réseau de distribution d'électricité. «Depuis une quinzaine de jours, on a fait 85 dépannages sur ce type de tronçons. On fait en moyenne, chaque année, à peu près 300 dépannages de ce type, évidemment plutôt concentrés l'été», a déclaré lors d'une visite de chantier, Nicolas Perrin, directeur régional d'Enedis pour Paris. Ont notamment été touchés fin juin l'ancien palais de justice de l'Ile de la Cité et la préfecture de police. Enedis espère endiguer ce phénomène en grande partie avec le remplacement de câbles souterrains anciens par du matériel moins sensible à la chaleur, un chantier entamé depuis une quinzaine d'années et prévu pour durer encore 25 ans. Publicité Dans le 15e arrondissement, quartier bourgeois de la capitale, une belle tranchée de 200 mètres laisse apparaître des câbles à isolation papier imprégné d'huile (ou CPI), une technologie qui date des années 1970, en cours de remplacement par des câbles «imaginés en prenant en compte les montées de température». Une enveloppe isolante synthétique composée de différents types de plastiques, dont du polyéthylène, entoure «l'âme du câble», soit le cœur en aluminium qui conduit le courant. «Dilatation» des câbles «Quand on renouvelle un tronçon comme on est en train de le faire aujourd'hui, on divise par 33 le nombre d'incidents observés sur le réseau», a indiqué Nicolas Perrin. Car lors des épisodes caniculaires, le réseau parisien, 100% souterrain, est soumis à rude épreuve: ces derniers jours, «on a approché les 40°C à l'ombre (...)» soit 50°C en plein soleil, a souligné Nicolas Perrin. Du fait de la couleur sombre du macadam parisien et d'une température ne faiblissant pas suffisamment la nuit, «la chaleur s'accumule toute la journée» et en sous-sol, «peut monter jusqu'à 80-90°C», a indiqué Nicolas Perrin. À ces températures, les câbles ancienne génération subissent «une dilatation particulière qui fait travailler les accessoires de jonction», sortes de gros dominos reliant les tronçons de câbles de jonction, mettant le réseau en défaut. Les chantiers de remplacement sont programmés toute l'année, à raison de 100 kilomètres par an, pour un montant chaque année d'environ 40 millions d'euros. Tempêtes, inondations, canicules: Enedis investit 1,3 milliard d'euros chaque année en France pour pouvoir rendre plus robustes ses réseaux, qu'ils soient souterrains ou aériens.