24-07-2025
Loi Duplomb : la Coordination rurale jette du fumier devant le QG des écologistes, la mairie leur envoie la facture
La mairie de Toulouse a réclamé 1900 € de préjudice à la Coordination rurale du département. Le syndicat avait manifesté, mardi 22 juillet, contre la pétition anti-loi Duplomb.
1900 euros de facture. «C'est le coût des 34 heures de travail de nos agents, qui ont dû nettoyer purin et ordures déversés par la Coordination rurale », s'est agacé Emilion Esnault, adjoint à la mairie en charge de la sécurité à Toulouse, ce mercredi 23 juillet.
La raison de son ire ? Le lisier déposé par les membres du syndicat agricole devant le siège du parti Europe Écologie les Verts pour dénoncer l'opposition à la loi Duplomb, au cours d'une manifestation tenue mardi soir. «Les services de la métropole ont déployé 18 agents […], afin de procéder au nettoyage complet des espaces publics concernés», a rédigé la mairie dans la facture adressée aux agriculteurs.
Un manifestant lance un œuf devant le siège du parti écologiste Europe Écologie Les Verts (EELV) pour protester contre l'opposition à la loi Duplomb, à Toulouse, le 22 juillet 2025.
ED JONES / AFP
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Dans la soirée de mardi, une centaine de manifestants venus de toute l'Occitanie avaient répandu du fumier, de la laine, des déchets et avaient jeté des œufs sur les locaux du parti. L'objectif : protester contre la pétition qui compte à ce jour 1,7 million de signatures et qui demandait l'abrogation de cette loi controversée, qui doit réintroduire de manière dérogatoire l'acétamipride, pesticide interdit en France mais autorisé en Europe.
«Nouvelle tentative d'intimidation»
La Coordination rurale a répondu par la négative à la facture adressée par la mairie, affirmant qu'aucun remboursement ne serait fait. «Nous ne payerons pas la facture», a ainsi soutenu Eloi Nespolou,président de la coordination rurale Occitanie, auprès d'Actu Toulouse. « S'ils veulent jouer à ça, on peut dire qu'il y a une dégradation de notre métier avec l'agribashing qui augmente », poursuit-il.
Les Écologistes de Midi-Pyrénées et de Toulouse avaient de leur côté fortement critiqué « une nouvelle tentative d'intimidation », fustigeant « cet acte inacceptable qui s'attaque à une formation politique engagée depuis toujours aux côtés des agriculteurs et agricultrices », s'étaient-ils indignés dans un communiqué mercredi. Le parti a appelé à un rassemblement devant son local le 24 juillet à partir de 18H30 pour protester contre les dégradations.