08-07-2025
« Il a baissé sa garde deux secondes » : un agent pénitentiaire violemment agressé à la prison de Liancourt
Il est 8h40 lorsque le détenu interpelle le chef de poste du centre pénitentiaire de Liancourt (Oise). « Viens voir, surveillant », hurle-t-il à de multiples reprises. Face aux sollicitations, l'agent s'approche et ouvre la porte de la cellule. C'est à ce moment que le prisonnier se jette sur lui.
Dans l'action, le surveillant tente de refermer la porte mais reçoit un « violent coup de pied » empêchant sa fermeture, précise le syndicat FO Justice. La voie étant libre, l'homme placé à l'isolement lui assène un « coup de poing d'une extrême brutalité au visage », le laissant « KO sur le coup ».
Le prisonnier se fait finalement maîtriser par d'autres agents, mettant fin à cette agression. Le syndicat apporte son « soutien indéfectible » à la victime, en saluant le professionnalisme de ses collègues dans cette « intervention difficile ».
Le chef de poste agressé, bien que choqué, s'en sort avec quelques contusions, mais « sans rien de cassé », assure le secrétaire local de FO Justice. Le prisonnier, lui, a été placé en quartier disciplinaire, confirme la direction de la prison. Il passera devant un conseil de discipline le 10 juillet prochain.
Ce n'étaient pas les signalements qui manquaient à l'égard du détenu. Depuis plusieurs jours, le « comportement instable » de ce dernier laissait présager d'un passage à l'acte, indique l'organisation syndicale dans un communiqué. « Ça n'aurait pas dû arriver, déplore le secrétaire, navré pour son collège. Il a baissé sa garde deux secondes. »
Cette situation aurait pu être évitée, selon lui. Des mesures avaient été prises contre le détenu. Son placement en isolement avait été acté car « son comportement avait changé ». Selon le syndiqué, « il y avait des signes avant-coureurs ».
La direction de la prison a, de son côté, demandé le transfert de l'agresseur vers un autre établissement, en réaffirmant son soutien à tout le personnel pénitentiaire de Liancourt. Une attaque qui n'est pas isolée, puisque 4 900 agents sont agressés chaque année en France, selon l'Union Fédérale Autonome Pénitentiaire.