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Nos yeux et nos oreilles à Gaza sont pris pour cibles
Nos yeux et nos oreilles à Gaza sont pris pour cibles

La Presse

time2 days ago

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Nos yeux et nos oreilles à Gaza sont pris pour cibles

Le journaliste d'Al-Jazeera Anas Al Sharif a été tué par une frappe israélienne ciblée à Gaza le 10 août. Nos yeux et nos oreilles à Gaza sont pris pour cibles Un collectif de 52 journalistes, retraités, actifs et enseignants, lance un appel à la solidarité envers les journalistes de la bande de Gaza dont le travail est rendu impossible par les conditions de vie quand ils ne sont pas directement visés par des bombardements. Alain Saulnier Auteur, expert médias et ancien président de la FPJQ* Fabrice de Pierrebourg Journaliste indépendant* Agnès Gruda Journaliste retraitée de La Presse et autrice* Nous sommes un groupe de journalistes québécois souhaitant exprimer toute notre solidarité envers nos collègues de la bande de Gaza, qui exercent leur métier dans des conditions effroyables. Nous joignons ainsi notre voix à celle de nombreux autres associations et syndicats de journalistes internationaux, dont la Fédération internationale des journalistes, qui représente 600 000 professionnels des médias dans plus de 140 pays, ainsi que la Fédération européenne des journalistes, qui ont dénoncé ces conditions au cours des derniers mois. Depuis 22 mois, plus de 200 journalistes et travailleurs médiatiques palestiniens sont tombés sous les bombes ou sous les balles israéliennes, « dont au moins 46 ciblés en raison de leur activité journalistique », selon Reporters sans frontières et le consortium d'enquête de médias Forbidden Stories. Encore ce dimanche, le 10 août, cinq journalistes du réseau Al-Jazeera ont péri dans une frappe ciblée sur leur tente, dans la ville de Gaza. Reporters sans frontières dénonce l'« assassinat revendiqué » par l'armée israélienne d'une des victimes de cette frappe, Anas al-Sharif. Ce conflit meurtrier a déjà tué plus de journalistes et de travailleurs de médias que toutes les guerres réunies depuis le début du XXe siècle, affirme l'Institut Watson de l'Université Brown, au Rhode Island⁠1. Ceux qui continuent, malgré tout, à nous informer font preuve d'un immense courage. Ils sont nos yeux et nos oreilles sur le terrain, les seuls à pouvoir rendre compte de la terrible réalité à laquelle font face les habitants de la bande de Gaza. Leur travail est indispensable, particulièrement maintenant, alors que le cabinet de sécurité israélien vient de voter l'occupation militaire de la ville de Gaza, ce qui ne peut qu'exacerber la crise humanitaire actuelle. Trop affaiblis pour informer Avec l'étau du blocus imposé par Israël, nos collègues palestiniens souffrent aussi, comme leurs 2 millions de compatriotes, de la faim, à un point tel que certains sont trop affaiblis pour continuer à exercer leurs fonctions – comme le révélait récemment l'un des correspondants de l'Agence France-Presse. Nous avons le devoir de dénoncer cette réalité sans précédent, qui entrave la liberté d'informer tout en mettant en péril la vie des journalistes. Nous appelons le gouvernement canadien à faire pression auprès du gouvernement israélien afin qu'il mette tout en œuvre pour laisser les journalistes palestiniens effectuer leur travail en respectant minimalement leur sécurité. Rappelons que les journalistes sont, en vertu de l'article 79 de la Convention de Genève (12 août 1949), « considérés comme des personnes civiles » et doivent donc bénéficier des mêmes mesures de protection lors des conflits armés. Nous demandons également au gouvernement du Canada de faire pression sur les autorités israéliennes pour qu'elles ouvrent la bande de Gaza aux médias internationaux, dont ceux du Québec, afin qu'ils puissent rendre compte du conflit armé et de la catastrophe humanitaire en cours, comme c'est le cas dans toute autre guerre, notamment celle qui sévit en Ukraine. Cette ouverture devrait aussi permettre aux organismes de presse internationaux qui engagent des journalistes palestiniens à Gaza de se rendre sur place pour leur prêter main-forte et les aider à améliorer leur situation. Enfin, nous réclamons l'évacuation de ceux parmi nos collègues palestiniens dont l'état de santé est précaire au point de mettre leur survie en péril. Soutenir publiquement les journalistes de Gaza, c'est défendre la liberté de la presse et la libre circulation de l'information, toutes deux grandement menacées. Ces enjeux de la liberté d'information et de la protection des journalistes en zone de conflit devraient nous unir et nous mobiliser, en dehors de toute partisanerie politique. * Consultez la liste complète des 52 signataires de la lettre 1. Consultez le rapport de l'Institut Watson de l'Université Brown Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

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