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Genève: un homme mis en cause pour une vidéo de décapitation
Genève: un homme mis en cause pour une vidéo de décapitation

24 Heures

timea day ago

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Genève: un homme mis en cause pour une vidéo de décapitation

Chambre pénale d'appel – Un commerçant inquiété par la justice pour une vidéo de décapitation Faussement accusé d'escroquerie, le prévenu a été mis en cause pour avoir détenu des images violentes sur son téléphone. Il est acquitté en appel. Fedele Mendicino Une vidéo de décapitation trouvée sur son téléphone l'a conduit devant la justice. IMAGO/Silas Stein Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : Un commerçant genevois d'origine afghane a été faussement accusé d'escroquerie en automne 2023. Une vidéo de décapitation trouvée sur son téléphone l'a conduit devant la justice. Le Tribunal de police l'a condamné pour représentation de la violence. La Cour de justice l'acquitte finalement, reconnaissant son opposition aux talibans. Faire l'objet de deux plaintes pénales sans preuve, être arrêté, subir une perquisition et se retrouver suspecté de complaisance à Genève vis-à-vis de la violence des talibans… Tout cela est arrivé en quelques mois à un commerçant suisse d'origine afghane, a appris la «Tribune de Genève». L'automne 2023, le commerçant, un père de famille travaillant dans le canton depuis vingt-cinq ans, est accusé d'escroquerie par deux individus. L'entrepreneur reçoit la visite de la police le 3 octobre. Comme il n'a rien à se reprocher, il accepte immédiatement de laisser les agents fouiller ses locaux et ses appareils électroniques. Les plaintes pénales feront rapidement l'objet d'une ordonnance de non entrée en matière rendue par le Ministère public genevois. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Sauf qu'une vidéo retrouvée sur le téléphone portable de l'indépendant compliquera grandement sa situation envers la police et la justice. En effet, le film, daté du 2 octobre 2023, montre une décapitation d'une durée de vingt-deux secondes. On y voit un homme dont le bas de la chemise et le haut du pantalon sont maculés de sang. «Sauvagerie animale» Un taliban lui saisit la tête et l'égorge, non pas d'un coup de couteau, mais longuement, découpant la chair de nombreuses entailles. Du sang jaillit du cou du malheureux, qui se recroqueville, puis ne bouge plus. Le tueur continue à découper la tête de la victime, puis, selon le rapport des forces de l'ordre genevoises, «un autre homme prend la relève et fait de même, puis soulève la tête et la brandit en criant à plusieurs reprises Allah Akbar». Durant la deuxième partie de la scène, un texte en farsi, langue parlée en Afghanistan, dénonce la sauvagerie des talibans. Entendu par la police en tant que prévenu, l'indépendant explique avoir reçu la vidéo d'un ami actif dans la résistance en Afghanistan. Cet envoi était donc destiné, dit-il, à dénoncer les fondamentalistes islamistes. Le rapport d'audition retient que le commerçant a tenté de diffuser ces images sur Facebook qui, violence oblige, aurait alors bloqué son compte jusqu'au 9 octobre. Membre de sa famille torturée Interrogé ensuite par le Ministère public, le prévenu dément avoir tenté de partager cette vidéo. Il estime que l'agent a cru qu'il soutenait cette barbarie. Il n'en est rien, poursuit-il, puisqu'un membre de sa famille a été torturé au pays par les talibans et que ce dernier est décédé des suites de ses blessures. En 2023, le Ministère public sanctionne le commerçant genevois pour représentation de la violence. Une condamnation confirmée la fin de l'an dernier par le Tribunal de police (TP): «La vidéo montre une scène longue et très détaillée d'égorgement et de décapitation […], d'une violence extrême, soit un acte de cruauté épouvantable», estime le TP. Pour le Tribunal de première instance, le film n'est pas un reportage, ni un documentaire destiné à informer le grand public des atrocités commises par les talibans et «n'a aucunement vocation à prévenir la violence chez les destinataires du film, ni à prévenir d'autres actes de violence des talibans. […] Le film est envoyé à des particuliers, […] et non à la presse. Le fait que le prévenu a tenté de le diffuser sur Facebook au lieu de l'adresser aux médias le confirme.» S'adresser aux médias Pour le Tribunal, la vidéo […] sort «du cadre de l'information et de la prévention, de sorte qu'elle n'est pas indispensable à l'enseignement ou à la recherche. De plus, la scène est filmée hors de tout contexte et le fait qu'un texte à la fin de la vidéo relève qu'il n'y a «pas plus sauvages que les talibans» ne suffit pas à exclure à tout le moins la banalisation de la violence.» Le jugement conclut que ces images, qu'il a reçues, visionnées et conservées, ne présentent donc «aucune valeur d'ordre culturel ou scientifique» susceptible de disculper le prévenu. Ce dernier, conclut le TP, aurait pu par exemple adresser cette vidéo aux médias afin que ces agissements soient rendus publics ou inviter son ami à en faire de même. Le prévenu, qui a fait appel, obtient aujourd'hui un acquittement devant la Cour de justice. Pour cette dernière, il ne fait aucun doute, «au vu de l'origine de l'appelant, du parcours qui l'a amené en Suisse et des divers préjudices vraisemblablement subis par sa famille de la part des talibans, qu'il ne souscrit aucunement au discours de ces derniers et que la vidéo incriminée n'a été échangée que dans la seule optique de dénoncer les agissements de ce groupement». Pour les juges, toute volonté de la conserver en vue d'une «consommation» personnelle doit être écartée. Quid de la prétendue diffusion sur Facebook retenue en première instance? «L'appelant a varié dans ses déclarations […], mais il n'est pas établi à satisfaction de droit qu'il aurait tenté de le faire. L'enregistrement n'a en outre été reçu par l'appelant que vingt-quatre heures avant son arrestation: au vu de ses horaires de travail et de l'importante quantité de messages qui lui parvenaient régulièrement […], l'explication selon laquelle il n'entendait pas conserver la vidéo, mais ne l'avait pas immédiatement effacée par pure négligence, est plausible.» Homme d'affaires à succès La version la plus favorable à l'accusé doit donc être privilégiée, en application du principe in dubio pro reo (au bénéfice du doute), estime la Chambre pénale d'appel et de révision dans son arrêt rendu cet été. L'homme est donc acquitté du chef de représentation de la violence. Avocat du prévenu, Me Benjamin Grumbach est aujourd'hui satisfait de l'issue de cette affaire: «Mon client remercie la Cour d'appel pour sa juste lecture de la procédure. Il était insensé pour lui d'être considéré comme un soutien aux talibans, dans la mesure où ce régime l'a forcé à quitter sa terre natale il y a plus de vingt ans. Suisse, père de famille et homme d'affaires à succès, il est un exemple pour tous.» Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Se connecter Fedele Mendicino est journaliste à la rubrique genevoise depuis 2002. Il couvre en particulier les faits divers et l'actualité judiciaire. Plus d'infos @MendicinoF Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Féminicide à Vandœuvres: le mari renvoyé en jugement
Féminicide à Vandœuvres: le mari renvoyé en jugement

24 Heures

time3 days ago

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Féminicide à Vandœuvres: le mari renvoyé en jugement

Justice genevoise – L'accusé du féminicide à Vandœuvres sera jugé par le Tribunal criminel Le Ministère public, qui a bouclé son enquête, a rendu son acte d'accusation. Fedele Mendicino Le Ministère public a rendu son acte d'accusation dans cette affaire criminelle survenue en 2021 à Vandœuvres. Lucien FORTUNATI Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk Rebondissement dans le dossier du médecin qui a tué sa femme en octobre 2021 dans leur villa à Vandœuvres. Acte d'accusation en main, le Ministère public, qui a bouclé son enquête, informe ce lundi avoir saisi le Tribunal criminel, qui jugera cette affaire ces prochains mois. Selon le document rédigé par le procureur général Olivier Jornot, il est reproché au prévenu d'avoir, dans la nuit du 20 au 21 octobre 2021, tué son épouse en tirant sur elle plusieurs coups de feu au moyen d'un revolver de gros calibre. Quatre kilos de coke L'homme, présumé innocent, est aussi suspecté d'avoir acquis et détenu sur une période de deux ans quelque 4 kilos de cocaïne destinés à sa consommation personnelle et à celle de son épouse. L'époux sera également jugé pour diverses infractions de nature sexuelle au détriment de la femme de ménage du couple, «de même que des infractions à la loi sur les armes et à la loi sur les explosifs», ajoute le communiqué du pouvoir judiciaire. Le mari devra répondre d'assassinat, infraction grave à la loi sur les stupéfiants, à la loi sur les explosifs, d'exhibitionnisme et de tentative d'abus de la détresse, notamment. «Un état altéré» Comme nous le révélions en février, l'expertise psychiatrique révèle un contexte particulier: le prévenu présentait, au moment du meurtre, «un trouble de la personnalité de sévérité modérée, une dépendance à la cocaïne, un trouble psychotique provoqué par la drogue et une possible intoxication à cette substance». Ce qui corrobore, nous disait la défense, la version du prévenu d'avoir agi dans un état altéré. Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Se connecter Fedele Mendicino est journaliste à la rubrique genevoise depuis 2002. Il couvre en particulier les faits divers et l'actualité judiciaire. Plus d'infos @MendicinoF Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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