20 hours ago
« On ne sait plus quoi faire »
À l'aéroport international Montréal-Trudeau, les jours se suivent et se ressemblent. De nombreux voyageurs restent plongés dans l'incertitude après le prolongement de la grève des agents de bord d'Air Canada.
Au passage de La Presse, lundi après-midi, de nombreux voyageurs étaient présents au niveau des départs d'Air Canada. Dépités, plusieurs étaient assis par terre, près de leurs bagages, à la recherche d'un plan B inespéré, pendant que les agents distribuaient bouteilles d'eau et collations.
« C'est vraiment la merde, c'est ça ? », a-t-on entendu une passagère française lancer à un agent d'Air Canada. « Littéralement », a-t-il répondu avec un sourire fatigué.
Fernanda Gómez, 17 ans, fait partie d'un groupe de 55 Mexicains qui cherchent à rentrer chez eux après avoir participé à un voyage organisé pour visiter notamment les chutes du Niagara, Toronto, Ottawa et Québec. L'avion qu'ils devaient prendre initialement a été annulé deux jours auparavant.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
À droite, Fernanda Gómez, et sa famille
C'est la jeune fille qui, la première, a entendu un influenceur anglophone parler des avions annulés sur TikTok. « J'ai d'abord cru que c'était une blague », raconte-t-elle. Quand elle a réalisé que ce n'était pas le cas, elle a pu prévenir sa famille et son groupe et leur expliquer la situation.
C'est sûr que ce n'est pas facile de comprendre ce qu'il se passe, avec la barrière de la langue
Fernanda Gómez
La Presse a appris auprès d'un agent qu'il était particulièrement difficile de trouver un plan B pour un vol Montréal-Paris, puisqu'Air Canada opère plusieurs vols par jour sur cette ligne. Il estime que plus de 1000 personnes sont actuellement en attente d'une place dans un avion pour se rendre à Paris depuis Montréal.
Hélène Rouquet et ses deux filles, Jeanne et Lucile Crueghe, en font partie. Elles devaient revenir aujourd'hui en France après des vacances. Elles devaient initialement prendre un avion lundi depuis Québec, avec une escale à Montréal, avant d'atterrir à Paris. Leur premier avion a été annulé, donc elles ont décidé de prendre le bus de Québec à Montréal, pour tenter d'avoir le second. Mais celui-ci a finalement été, lui aussi, annulé.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Hélène Rouquet et ses deux filles, Jeanne Crueghe et Lucile Crueghe
« On ne sait vraiment pas quoi faire. On a regardé les prochains vols avec d'autres compagnies aériennes, les billets sont entre 5000 et 15 000 euros », soupire Jeanne.
Elles envisagent de partir d'une autre ville, ou même des États-Unis, mais elles craignent d'être confrontées au même problème.
Le stress commençait aussi à monter pour Laurence Van Den Eeckhout. La jeune Belge de 18 ans devait rentrer chez elle lundi soir, après avoir passé un peu plus de deux semaines à visiter le Québec et l'Ontario avec son père et son frère. Elle doit impérativement être de retour à Bruxelles le 23 août, pour passer un examen d'entrée à l'université.
« C'est vraiment embêtant qu'on ne nous dise rien », déplore-t-elle. « On ne sait plus quoi faire. »
Une agente d'Air Canada a confié à La Presse que plusieurs voyageurs auraient perdu patience depuis le début de la grève et auraient agressé verbalement, et même parfois physiquement, des agents. La sécurité a donc été renforcée au niveau des départs d'Air Canada, où des policiers effectuent des rondes régulières.