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La communauté d'affaires ne « croit pas » la Santé publique
La communauté d'affaires ne « croit pas » la Santé publique

La Presse

timea day ago

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La communauté d'affaires ne « croit pas » la Santé publique

La communauté d'affaires de Rouyn-Noranda demande au gouvernement de réduire les exigences imposées à la Fonderie Horne, disant douter de l'impartialité de la Direction de santé publique et remettant en question ses études mesurant l'impact des activités de l'entreprise sur la santé de la population. « Nous appelons les autorités gouvernementales à reconnaître les progrès réalisés [par la fonderie] », écrit la Chambre de commerce et d'industrie de Rouyn-Noranda dans une lettre ouverte publiée lundi et cosignée par une vingtaine de dirigeants et dirigeantes d'entreprises de la région. La lettre se veut un appui à l'entreprise appartenant à la multinationale Glencore, qui demande à Québec de ne pas avoir à respecter la limite légale d'arsenic dans l'air de trois nanogrammes par mètre cube (ng/m⁠⁠3) et de lui accorder un délai d'au moins 18 mois pour atteindre le seuil transitoire de 15 ng/m⁠⁠3. « On trouve que ce que la fonderie demande, c'est raisonnable », a indiqué à La Presse le premier vice-président de la chambre de commerce et président-directeur général de Technosub, Éric Beaupré. « Au Québec, on est toujours un petit peu plus fussy [pointilleux] qu'ailleurs », dit-il, faisant valoir que d'autres États ont des seuils plus élevés. Doutes sur la santé publique La chambre de commerce réclame des « études impartiales » pour mesurer l'imprégnation de l'arsenic dans la population, explique M. Beaupré, qui dit ne pas savoir si la Direction de santé publique est impartiale. Comme la Fonderie Horne l'a fait, M. Beaupré remet en question la validité des études de biosurveillance de 2018 et 2019 qui ont démontré que les ongles des citoyens du quartier Notre-Dame, voisin de la fonderie, contenaient quatre fois plus d'arsenic que ceux des résidants d'Amos. « On n'y croit pas tant que ça », affirme-t-il, disant que l'étude de 2005 et 2006 mesurant le taux d'arsenic dans l'urine de la population était « beaucoup plus appropriée ». La fonderie a engagé un consultant spécialisé qui est venu nous l'expliquer. Éric Beaupré, Chambre de commerce et d'industrie de Rouyn-Noranda La chambre de commerce, comme la Fonderie Horne, affirme que l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) avait qualifié les études sur les ongles de 2018-2019 d'exploratoires, ce que contredit l'organisme. « L'INSPQ considère que la mesure de l'arsenic dans les ongles est adéquate dans les contextes où il faut documenter l'exposition sur plusieurs mois » et qu'elle a été utilisée dans d'autres études, a déclaré à La Presse son porte-parole, Richard Daigle. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime aussi que les ongles, comme les cheveux, « fournissent des preuves indirectes d'une exposition [à l'arsenic] dans les neuf mois précédents », alors que l'urine ne montre que l'exposition des deux à quatre jours précédents. Désaveu « préoccupant » Le désaveu de la Direction de santé publique par la communauté d'affaires de Rouyn-Noranda inquiète la professeure de santé environnementale à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) Maryse Bouchard. « C'est préoccupant de voir la chambre de commerce reprendre les arguments des experts payés par l'usine, alors que les experts indépendants en santé publique ont clairement expliqué que l'arsenic dans les ongles est un meilleur indicateur d'exposition dans le contexte d'une exposition à long terme », a-t-elle déclaré à La Presse. La communauté d'affaires avait aussi fait parler d'elle en 2022 quand elle avait voulu faire taire l'élue solidaire Émilise Lessard-Therrien, qui était alors députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, lui reprochant de nuire à la réputation de la ville en s'inquiétant des rejets d'arsenic de la Fonderie Horne, avait révélé La Presse. La chambre de commerce avait toutefois assuré avoir changé d'avis en affirmant que « la vitalité économique ne peut se faire au détriment de notre santé collective et individuelle ». L'organisme assure aujourd'hui être toujours « préoccupé » par la santé publique, mais s'inquiète de l'avenir de la fonderie, « un pilier économique incontournable » de la région. Se disant consciente de l'apport économique de la fonderie à la ville de Rouyn-Noranda, la directrice de santé publique par intérim de l'Abitibi-Témiscamingue, Omobola Sobanjo, a déclaré que « l'atteinte du seuil de 15 ng/m3 en 2027-2028 et le respect des attentes de l'autorisation ministérielle doivent se poursuivre selon l'échéancier établi ».

La Fonderie Horne refuse de respecter la limite provinciale
La Fonderie Horne refuse de respecter la limite provinciale

La Presse

time5 days ago

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La Fonderie Horne refuse de respecter la limite provinciale

La Fonderie Horne doit présenter d'ici le 31 décembre 2027 un plan pour respecter la limite légale d'arsenic dans l'air, soit 3 ng/m⁠ 3 . La Fonderie Horne demande à Québec de ne pas l'obliger à réduire ses rejets d'arsenic dans l'air de Rouyn-Noranda jusqu'au seuil légal, dont elle conteste la valeur scientifique. Elle estime « plus qu'acceptable » de s'en tenir à une limite cinq fois plus élevée, ce que rejettent catégoriquement les autorités de santé publique. Ce qu'il faut savoir La Fonderie Horne demande à ne pas être obligée de réduire ses rejets d'arsenic dans l'air de Rouyn-Noranda jusqu'à la limite québécoise de 3 ng/m ⁠3 . . L'entreprise soutient que cette limite ne repose pas sur des bases scientifiques solides et la juge impossible à atteindre. Les autorités de santé publique contestent vigoureusement cet avis et qualifient la démarche de la Fonderie de manœuvre dilatoire. L'entreprise appartenant à la multinationale anglo-suisse Glencore présentera « dans les prochains jours » une demande de modification de l'autorisation ministérielle qui lui a été délivrée en 2023 par le gouvernement Legault, a-t-elle indiqué à La Presse. Ce document encadrant ses activités contient une série d'obligations, dont celle de présenter d'ici le 31 décembre 2027 un plan pour respecter la limite légale d'arsenic dans l'air, qui est de 3 nanogrammes par mètre cube (ng/m⁠⁠3), en moyenne annuelle. D'ici là, elle doit aussi réduire progressivement la concentration d'arsenic dans ses rejets jusqu'à un seuil maximal de 15 ng/m⁠⁠3 pour les 12 derniers mois de son autorisation ministérielle, en 2027-2028. « On est plus que convaincus que les niveaux [actuels de 39 ng/m⁠⁠3] sont très sécuritaires et que 15 ng/m⁠⁠3 est plus qu'acceptable pour la suite », a déclaré le directeur général pour la filière cuivre en Amérique du Nord de Glencore, Vincent Plante, en entrevue. La multinationale remet en question la validité scientifique de la norme québécoise de 3 ng/m⁠⁠3, qu'elle juge par ailleurs « techniquement impossible » à atteindre. Un seuil « théorique », dit la Fonderie Déterminer un seuil acceptable de contaminants comme l'arsenic est un exercice d'analyse de risque forcément théorique, a indiqué le professeur Christopher Martin, de l'École de santé publique de l'Université de Virginie-Occidentale. La Fonderie avait sollicité l'avis de cet expert, qui a pris part à l'entrevue avec La Presse. « Ce n'est pas un chiffre magique en deçà ou au-delà duquel certaines choses surviennent », a-t-il illustré, soulignant que d'autres États ont opté pour des seuils différents, comme l'Union européenne, qui l'a fixé à 6 ng/m⁠⁠3. Un seuil de 15 ng/m⁠⁠3 est sécuritaire, affirme le professeur Martin, notant que l'étude de biosurveillance réalisée en 2005 et 2006, à une époque où les rejets de la fonderie étaient nettement plus élevés, n'a montré « aucune corrélation » entre les concentrations d'arsenic dans l'air et les taux mesurés dans les échantillons d'urine des participants. Il critique en revanche les études de biosurveillance réalisées en 2018 et 2019 ayant démontré que les ongles des citoyens du quartier Notre-Dame, voisin de la fonderie, contenaient quatre fois plus d'arsenic que ceux des résidants d'Amos, qualifiant cette méthode de recherche d'expérimentale. La Fonderie Horne réclame de nouvelles études de biosurveillance pour avoir des données à jour ; elle a elle-même commandé une étude à une firme externe, qui devrait rendre ses conclusions dans un an. Une manœuvre dilatoire, dit la Santé publique Les autorités de santé publique s'opposent à l'idée que la Fonderie Horne puisse être assujettie à un seuil cinq fois plus élevé que la norme québécoise. « Ce n'est vraiment pas acceptable, le [taux demandé de] 15 ng/m⁠⁠3 », a déclaré à La Presse la directrice de santé publique par intérim de l'Abitibi-Témiscamingue, Omobola Sobanjo. La norme de 3 ng/m⁠⁠3 « n'est pas basée sur rien ». Elle repose sur des études épidémiologiques internationales faites dans les règles de l'art, ajoute la professeure de santé environnementale à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) Maryse Bouchard. « Il n'y a pas de niveau sans risque pour l'exposition à l'arsenic, rappelle-t-elle. C'est déjà un compromis, à 3 ng/m⁠3. » PHOTO FOURNIE PAR LE CENTRE INTÉGRÉ DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUX (CISSS) DE L'ABITIBI-TÉMISCAMINGUE La Dre Omobola Sobanjo, directrice de santé publique par intérim de l'Abitibi-Témiscamingue La Dre Sobanjo rejette aussi les critiques concernant les études sur le taux d'arsenic dans les ongles de la population, soulignant qu'il s'agit d'une façon de mesurer l'imprégnation à long terme, contrairement aux analyses d'urine, qui ne reflètent que l'exposition récente. Cet avis est partagé par l'Institut national de santé publique du Québec. Les demandes de la Fonderie pour de nouvelles études ne sont qu'« un moyen d'étirer et de ne pas faire ce qu'il y a à faire, soit diminuer les rejets d'arsenic et décontaminer les terrains qui ne le sont pas encore », estime la Dre Sobanjo. On a assez d'information pour agir. Omobola Sobanjo, directrice de santé publique par intérim de l'Abitibi-Témiscamingue Délai demandé La Fonderie Horne demande aussi que Québec lui accorde plus de temps pour atteindre le seuil de 15 ng/m⁠3, estimant qu'elle pourrait y parvenir avec un an et demi de retard si elle lance à l'automne les travaux, qui pourraient coûter entre 100 et 200 millions. Mais ces travaux doivent aussi être avalisés par Québec, car ils impliquent des moyens technologiques différents de ce qui avait été prévu dans l'autorisation ministérielle de 2023, dit la Fonderie, qui a annoncé en juin renoncer à son vaste plan de modernisation, baptisé Aeris, pour se concentrer sur l'ajout d'équipement de captage et d'épuration. Le cabinet du ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, a déclaré qu'il attendrait de recevoir et d'analyser la demande de la Fonderie Horne avant de s'exprimer sur le sujet.

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