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De la difficulté des démocraties à faire la guerre
Le 22 juin, des B-2 américains épaulés par l'aviation israélienne bombardaient
les sites de Fordo, Natanz et Ispahan,
pièces maîtresses du programme nucléaire iranien. Aucune preuve décisive étayant l'imminence de la menace que constituait l'Iran n'a été divulguée au public, à l'exception d'images satellites par définition falsifiables et sujettes à interprétation. Cette opacité est au cœur du dilemme démocratique.
D'abord parce qu'un gouvernant est toujours appelé à trancher dans un brouillard d'incertitude. Le président Kennedy disait : « Il y aura toujours des zones d'ombre et d'enchevêtrement dans le processus de décision, mystérieuses même pour ceux qui sont le plus intimement impliqués » (Graham T. Allison, « l'Essence de la décision »). En d'autres termes, toute décision politique se prend sous la contrainte d'une disponibilité limitée de l'information. Si la clarté totale n'est pas au rendez-vous pour le décideur, comment pourrait-elle l'être pour le public ?