17-07-2025
Puy-de-Dôme : un Auvergnat relance la production locale de glaçons en circuit court
Alors que certains s'inquiètent de la montée du mercure, François Fargier, lui, affiche un large sourire. gé de 47 ans, ce serial entrepreneur auvergnat, passé par le web et les start-up, a fondé en 2023 Auvergne Glaçon, un business aussi original que prometteur. Aujourd'hui, il fournit des particuliers, des traiteurs, des hôtels de luxe… et même le Tour de France,
récemment passé par le Puy-de-Dôme
.
« On ne fabrique plus de glaçons en Auvergne depuis les années 2000. Une aberration dans une région qui connaît des étés de plus en plus chauds, une vie événementielle intense et un tourisme en plein essor », analyse-t-il. Sur ce marché « entièrement dominé par les Espagnols », l'entrepreneur tente de se faire une place au soleil. « Ils produisent 1 000 tonnes par jour avec un procédé peu vertueux, très gourmand en eau, et reposant sur un transport longue distance par camion, bateau, puis à nouveau camion. Moi, je voulais faire autrement », explique-t-il.
Pour développer son activité, François Fargier s'appuie sur des producteurs français, notamment une usine située à Narbonne (Aude), et stocke sa marchandise à Gerzat (Puy-de-Dôme), dans la périphérie de Clermont-Ferrand. Stef, le leader européen de la logistique du froid, lui a réservé un espace dans sa « cathédrale du froid ». Cet entrepôt contient aujourd'hui plusieurs tonnes de glaçons prêtes à être livrées dans toute l'Auvergne.
« Ce sont des glaçons denses, sans goût, de qualité alimentaire. Deux glaçons suffisent à refroidir un verre en 30 secondes », vante le fondateur, qui s'est inspiré d'une technique japonaise, Hoshizaki. « L'eau utilisée est naturellement filtrée : plus de calcaire, plus de bactéries, plus de bulles d'air, ni de pesticides. Résultat : un glaçon d'eau pure, qui ne dénature pas le goût des boissons et fond deux à six fois plus lentement qu'un glaçon classique. »
Mariages, fêtes, événements en tous genres… François Fargier est sur tous les fronts. Et les pics de chaleur de ces dernières semaines favorisent ses affaires. « Évidemment, de mai à septembre, c'est la folie. Là, on est tous à 200 %. Il y a une pénurie de glaçons en France et en Europe depuis vingt jours. En ce moment, je sors jusqu'à 830 kg de glaçons par jour. Mais je m'en sors parce que je suis petit, agile… et sympa », plaisante-t-il.
Avec une commande moyenne de 20 à 150 kg par client, il enregistre un nombre de sollicitations record. Le produit le plus demandé ? Les pains de glace de 10 kg, indispensables pour rafraîchir de grandes quantités de boissons sur de longues durées, notamment lors des mariages, fêtes familiales et patronales.
Et François Fargier ne compte pas s'arrêter là. Il nourrit des projets encore plus givrés. « Je veux produire localement. Le marché auvergnat représente à lui seul 120 tonnes par an. Aujourd'hui, je suis à 40. À terme, je veux produire mes propres glaçons, ici, en Auvergne », annonce-t-il.
Un projet d'usine est déjà dans les tuyaux : il collabore avec un cabinet d'ingénierie pour créer une unité de production d'ici deux ans, probablement dans l'Allier, près de Moulins.