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« Chaque matin, j'ai une boule au ventre » : à Avoine-Beaumont, la tension monte d'un cran
« Chaque matin, j'ai une boule au ventre » : à Avoine-Beaumont, la tension monte d'un cran

L'Équipe

time3 days ago

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« Chaque matin, j'ai une boule au ventre » : à Avoine-Beaumont, la tension monte d'un cran

Les témoignages de Kaylia Nemour et de licenciés d'Avoine-Beaumont s'inscrivent alors que l'enquête judiciaire se poursuit autour du club de Marc et Gina Chirilcenco. Après trois ans de bras de fer, la Fédération française de gymnastique semble jouer l'apaisement avec le club d'Avoine-Beaumont, multiple champion de France. Gina Chirilcenco, qui y officie avec son mari Marc, a ainsi été réintégrée au staff de l'équipe de France dès les Championnats d'Europe juniors 2024, où deux de ses protégées avaient participé au titre collectif, Elena Colas étant même sacrée en individuel. Quelques mois plus tard, un autre joyau du club, l'Algérienne Kaylia Nemour, devenait championne olympique aux barres asymétriques. Une performance majuscule qui aurait dû rejaillir sur ses entraîneurs... Si la jeune femme de 18 ans n'avait choisi de s'éloigner d'Avoine. Victime de nombreuses attaques par son ancien club, elle a décidé de s'exprimer. Une voix qui porte sans doute plus que les quelques anonymes qui avaient jusque-là osé lever le voile sur un environnement clos et dur. Début 2022, le médecin fédéral Pierre Billard alertait sur « des situations de mise en danger d'autrui » et « une suspicion d'emprise générale », la Fédération avait alors effectué un signalement à la mi-mai 2022, entraînant l'ouverture de plusieurs procédures, dont une enquête administrative menée localement et qui a absous le club et ses entraîneurs, cette dernière concluant même à un « acharnement de la Fédération française de gymnastique » contre Avoine. Mais, dans l'interview qu'elle nous a accordée, Nemour ose utiliser ce terme d'emprise. Alors qu'un livre sera publié en fin d'année, qui racontera son histoire, elle parle déjà d'humiliations. Et si elle réfute les violences physiques, d'autres gymnastes ou leurs parents affirment qu'elles existent. Plusieurs ont évoqué de tels faits dans le cadre d'une enquête judiciaire qui se poursuit depuis trois ans. Les gendarmes multiplient les auditions, même si Marc et Gina Chirilcenco n'auraient toujours pas été convoqués à ce jour. La procureur de Tours n'a pas souhaité faire de commentaire. Des SMS édifiants Le couple de techniciens sait souffler le chaud et le froid : jeudi, ils avaient invité plusieurs de leurs gymnastes chez eux, pour profiter de leur piscine et du jacuzzi. Les sourires sur les visages juvéniles tranchent avec d'édifiants SMS que l'on a pu consulter : « Chaque matin, j'ai une boule au ventre », écrit une jeune internationale ; « Rappelle-toi que c'est une secte », insiste une maman ; « Peur de la compétition, peur de Marc et la douleur, moi, maman, je ne dors plus », s'inquiète une autre. « Ma fille écrivait qu'elle avait envie de sauter du balcon » La maman d'une jeune gymnaste La mère d'une petite fille de 11 ans, sous couvert d'anonymat, confie : « Un jour, elle fait un stalder (élément aux barres asymétriques), elle m'a expliqué qu'elle a ressenti "comme si (sa) peau se déchirait sur la fesse". Elle l'a dit aux entraîneurs qui ne l'ont pas cru : "ça suffit, c'est dans ta tête." Elle ne pouvait même plus s'asseoir sur sa chaise à l'école ou à la cantine. Ma fille écrivait qu'elle avait envie de sauter du balcon. Je l'ai emmenée voir la psychologue. J'ai pleuré pour avoir une échographie qui a révélé une déchirure à l'insertion de l'adducteur, avec un épanchement de sang. Aucun entraîneur ne s'est excusé de ne pas l'avoir crue, juste qu'ils allaient s'adapter. Quand ils lui ont dit qu'elle pouvait quand même faire des barres, elle est restée devant, tétanisée et mutique. Et l'entraîneur a mis ses maniques à la poubelle. » Des situations comme celle-ci ne sont pas uniques. Une enfant souffre d'une fracture du coude, une technicienne lui retire son attelle et la force à tendre son bras ; une autre multiplie les crises d'angoisse quotidiennes, Gina Chirilcenco convainc sa maman de se taire : « Elle m'a dit que ce qui se passait dans la salle devait y rester, qu'il ne fallait pas que ma fille pleure à l'école, parce qu'il y avait une nouvelle directrice, qu'elle ne devait pas parler à la maîtresse, parce qu'elle ne voulait pas perdre ce sport-études qu'elle a mis tant de temps à construire. J'avais fini par me sentir coupable de l'impact que mes paroles pourraient avoir sur les autres gymnastes. Alors je fâchais ma fille. » Jusqu'à cette ultime crise d'anxiété : par peur d'aller au gymnase, la petite s'était enfermée dans les toilettes de l'école. Un membre du staff du club, qui l'a quitté depuis, a alors dit à la mère que tout était lié à la gym, qu'elle devait retirer sa fille pour la protéger. Aucune plainte déposée à ce jour Comment est-il possible que rien n'ait réellement filtré, que tout le monde accepte ces méthodes d'un autre âge ? Ici, on inculque aux enfants et leurs parents que ce qu'ils vivent est normal et nécessaire pour accéder au haut niveau. Présidents successifs du club, les pères de Youna Dufournet, de Carolann Héduit, puis la mère de Kaylia Nemour, toutes médaillées européennes et/ou mondiales, ont défendu le club. «Je culpabilise de ne pas avoir protégé mes filles, de ne pas avoir vu et de ne pas avoir protégé les autres enfants alors que j'étais présidente » Stéphanie Nemour, ancienne présidente du club Quand sa fille lui a parlé en début d'année, Stéphanie Nemour a été bouleversée. « Depuis huit ans, j'ai défendu corps et âme les entraîneurs, j'ai confié mes enfants avec une telle confiance. Je culpabilise de ne pas avoir protégé mes filles, de ne pas avoir vu et de ne pas avoir protégé les autres enfants alors que j'étais présidente », souffle-t-elle. Elle a récemment démissionné, comme trois membres du bureau, et c'est désormais le beau-frère de Marc Chirilcenco qui occupe le poste de président. Le 12 mai, Stéphanie Nemour a été convoquée par le major qui diligente l'enquête judiciaire, elle a été entendue pendant six heures et demie et risque de potentielles poursuites. Elle aurait aussi pu porter plainte, ne l'a pas fait. D'ailleurs, s'il y a eu des signalements, aucune plainte n'a été déposée à ce jour. À lire aussi Nemour : «Je n'oublierai jamais d'où je viens, ni ce que j'ai vécu» De Jesus Dos Santos : «J'aurais tellement aimé être moi-même» Viktor Gyökeres: «Je suis à la table des meilleurs attaquants du monde» Merlier-Milan, un duel entre finesse et puissance

Les bâtons de marche servent-ils vraiment à quelque chose ?
Les bâtons de marche servent-ils vraiment à quelque chose ?

L'Équipe

time6 days ago

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Les bâtons de marche servent-ils vraiment à quelque chose ?

Ils séduisent de plus en plus de jeunes, mais sont-ils pour autant indispensables ? Une question de profil, d'itinéraire mais aussi de mode d'utilisation... Qui n'est pas sans conséquence s'il n'est pas maîtrisé. Effet de mode, marketing ou outil technique ? Vendeurs, accompagnateurs de montagne et pratiquants s'accordent tous sur un point : ces dix dernières années, le recours aux bâtons de marche a considérablement augmenté. Toujours largement considérés « pour les vieux », ils séduisent pour autant de plus en plus de jeunes. Ce qui n'est pas pour déplaire à Catherine Kabani, médecin fédéral à la Fédération française de randonnée pédestre. « Quand on fait de la randonnée, il faut avoir des bâtons, mais pas nécessairement les utiliser. Ils sont fortement conseillés mais pas obligatoires. Il faut adapter leur usage. » Oui, mais comment ? Une fonction de stabilisation Cet équipement s'adresse en effet à tout le monde, jeune comme plus âgé, en bonne ou moins bonne condition physique. Il n'est fortement recommandé que pour un certain type de public. « On conseille aux personnes âgées de les utiliser tout le temps pour éviter les chutes, l'accident numéro 1 en randonnée, détaille Kabani. Celles souffrant d'arthrose, notamment aux genoux, sont aussi concernées par cette utilisation à 100 %, car ils aident à soulager les articulations. De même pour les personnes ayant déjà été victimes d'entorses aux genoux ou aux chevilles, même bénignes. Leurs tendons sont fragilisés et les récidives abîment les articulations, ce qui provoque de l'arthrose. Les bâtons stabilisent, en particulier dans les cailloux. » Pour tous les autres, les dégainer ou non se détermine en fonction des sentiers empruntés. Sur un terrain plat et sans dénivelé, ils ne seront pas nécessaires. Leur gain est en effet marginal, à moins de vouloir gagner en rapidité grâce à la force des bras ou de porter un sac lourd (qui ne doit pas dépasser 10 % du poids du corps). Si la route se corse, que le dénivelé devient plus important et que la boue ou les cailloux entravent l'avancée, ils aident à trouver de la stabilité. C'est seulement en montagne qu'ils deviennent nécessaires pour tous, même s'il ne s'agit pas de les utiliser du début à la fin de l'itinéraire. En plus de diminuer d'environ 30 % le poids du corps (et sac à dos) sur les articulations, en premier lieu les genoux, ils permettent de se propulser de manière bienvenue dans les montées, en les utilisant entre l'axe du corps et l'arrière, et d'assurer les appuis en descente sans perdre en verticalité. « Les personnes qui commencent leur pratique de la marche avec des bâtons perdent leur verticalité et leur indépendance dans des milieux où ils ne pourront pas les utiliser, comme les éboulis » Pierre Fourasté, accompagnateur montagne dans les Pyrénées « Les bâtons doivent être réglables, et non monobrins, car en usage randonnée ou trek, il faut sans cesse ajuster leur longueur, présente un chef de produit Décathlon. De même, il est important qu'ils aient trois prises possibles au niveau de la main : la première et deuxième main et la prise pommeau. Une fois encore, ça permet de s'adapter facilement au terrain, notamment en devers. » Une vendeuse Au Vieux Campeur ajoute : « Pour une pratique en montagne, je conseille de privilégier l'aluminium comme matériau. C'est plus résistant et pas beaucoup plus lourd que le carbone. » « Personnellement, je n'en utilise pas au quotidien pendant l'été, nuance Pierre Fourasté, accompagnateur montagne dans les Pyrénées et en Espagne. Néanmoins, j'en ai toujours une paire sur le sac pour dépanner des membres des groupes que j'accompagne ou moi-même si un problème le nécessite. » Au-delà de l'aspect purement sportif, cet équipement s'avère également très utile comme béquille ou attelle, pour installer sa tarp-tente ou même repousser des animaux. Une utilisation restreinte par certaines municipalités Si le professionnel depuis 1995 reconnaît leur intérêt pour soulager les articulations, il observe « que les personnes qui commencent leur pratique de la marche avec des bâtons perdent leur verticalité et leur indépendance dans des milieux où ils ne pourront pas les utiliser, comme les éboulis ». La faute, souvent, à une mauvaise utilisation : il faut d'abord les régler à la bonne hauteur (quand le coude, placé le long du corps, fait un angle droit, ou en utilisant la formule [taille en cm x 0,68]), ne pas enfiler les dragonnes et privilégier la propulsion à la traction, pour éviter de se pencher vers l'avant. « Il faut aussi vraiment s'efforcer de ne pas les utiliser sur du plat ou sur un chemin où il n'y a pas de risque de se prendre les pieds dans les cailloux, pour continuer de travailler son équilibre et sa proprioception », confirme le docteur Kabani. Pour les plus réticents à laisser les bâtons à la maison ou sur le sac, l'environnement viendra parfois vous forcer la main. Avec leurs pointes en acier ou en tungstène, ils dégradent la végétation et les sentiers, accélérant l'érosion par la création de trous où vient s'infiltrer l'eau. Certaines municipalités ont ainsi restreint leur utilisation sans embout de protection voire les ont interdits, notamment sur le GR34 en Bretagne. La commune de Perros-Guirec (Côtes-d'Armor) a initié le mouvement dès 2010. Plus récemment, Belle-Île-en-Mer (Morbihan) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ont également pris des arrêtés à ce sujet.

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