6 days ago
«1,5 million de dépenses directes par les croisiéristes» : à Bordeaux, la CCI défend la présence des paquebots en centre-ville
À Bordeaux, la CCI a réalisé une étude pour démontrer les retombées économiques importantes de l'arrivée des paquebots de croisières dans le centre-ville.
Cette année, 49 escales de paquebots sont prévues à Bordeaux, soit 38.000 croisiéristes qui débarquent à deux pas du centre-ville. Pour la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) Bordeaux Gironde, ces touristes venus de la mer ont un impact très important sur l'économie locale. «Il ne faut surtout pas supprimer ces bateaux de croisières dans le centre-ville», martèle Philippe Seguin, président de la CCI, s'appuyant sur une étude dévoilée début juillet.
La CCI a interrogé près de 1188 passagers de croisière, répartis sur 23 navires ayant fait escale au Port de la Lune. Il en ressort que 82 % d'entre eux dépensent en moyenne 51,30 euros lors de leur visite en centre-ville. Selon la CCI, cela représente «1,51 million d'euros de dépenses directes». L'étude révèle aussi que pour 38 % des passagers, l'escale à Bordeaux a motivé leur choix de croisière, et que 73 % d'entre eux viennent principalement pour visiter la ville. De plus, 84 % des croisiéristes se déclarent très satisfaits de leur passage à Bordeaux.
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En ajoutant «les retombées liées aux transports, guides et services fournis par le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB), l'impact économique annuel pour le département atteint 4,8 millions d'euros», souligne encore l'étude. «Cela montre bien l'importance de ces bateaux pour les commerces de proximité», insiste Philippe Seguin.
Rive gauche, rive droite ?
D'ici 2030, la réglementation européenne imposera aux ports accueillant plus de 25 navires de croisière par an de les raccorder à l'électricité à quai. Le maire écologiste Pierre Hurmic et le GPMB ont annoncé leur volonté de déplacer la zone d'amarrage de ces grands navires vers la rive droite, près du pont Chaban-Delmas. Mais le président de la CCI souhaite que ces mastodontes puissent continuer à déposer leurs passagers directement au centre-ville, depuis la rive gauche.
«Aujourd'hui, il faudrait investir 20 millions d'euros pour raccorder l'électricité sur la rive droite», explique Philippe Seguin. «Quand il y a une loi, il faut permettre de financer les opérations. Le grand port maritime a la compétence, mais n'a pas un centime pour le faire», ajoute-t-il. Selon lui, une solution reste possible pour que les navires géants continuent d'amarrer sur la rive gauche tout en limitant les coûts : raccorder les bateaux au Hangar 14, situé sur les quais, grâce à des relais électriques et des câbles à tirer.
Une solution que la mairie de Bordeaux a envisagée, mais qui semble difficile à mettre en œuvre. «Nous avons eu un véto des architectes, donc cette piste-là est peu envisageable», explique Brigitte Bloch, conseillère municipale déléguée pour le tourisme et l'économie du vin. La solution privilégiée par la mairie et le GPMB semble donc être le déplacement vers la rive droite. «Qu'on soit rive gauche ou rive droite, on reste dans le centre de Bordeaux. Ça ne va pas changer la perception du croisiériste !», ajoute-t-elle.
Pour l'élue, les retombées économiques liées aux croisiéristes restent modestes. «L'étude de la CCI montre qu'un croisiériste dépense 51 euros lors de son passage à Bordeaux. Un touriste classique dépense 160 euros par jour. Le tourisme dans la métropole génère 1,4 milliard d'euros. Les croisiéristes ne représentent donc qu'une part marginale de ces retombées », conclut-elle.