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Gabriel Nadeau-Dubois en trois photos
Gabriel Nadeau-Dubois en trois photos

La Presse

time13-07-2025

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Gabriel Nadeau-Dubois en trois photos

Le 9 mars 2017, à Montréal, quelques minutes avant l'annonce de mon saut en politique. Prise dans les coulisses de la conférence de presse. Une image vaut mille mots, dit-on. En voici trois, choisies par Gabriel Nadeau-Dubois, qui jettent un éclairage sur son parcours et sa personnalité. L'affection de Manon « Cette photo m'émeut beaucoup. Nous sommes le 9 mars 2017, quelques minutes avant le début de la conférence de presse où j'annoncerai mon saut en politique avec Québec solidaire. C'est une des premières photos de Manon et moi ensemble, une photo qui annonce le début d'une des relations les plus significatives et enrichissantes de mon engagement politique. Elle m'a énormément appris pendant les six ans où nous avons été porte-parole ensemble. Sur cette photo, on se connaît à peine et pourtant, on voit déjà toute l'affection de Manon envers moi. Je me considère comme très chanceux d'avoir pu compter sur elle toutes ces années. » Une pause avec Hélène PHOTO FOURNIE PAR GABRIEL NADEAU-DUBOIS Septembre 2022, dans un restaurant de Trois-Rivières (durant la campagne électorale nationale) « Nous sommes le 9 septembre 2022, en pleine campagne électorale. La caravane solidaire fait un arrêt à Trois-Rivières. Je profite d'une petite pause sur l'heure du dîner pour prendre un petit peu de temps avec Hélène, ma première fille, qui n'a que 5 mois à l'époque. Je ne l'ai pas beaucoup vue pendant les six premiers mois de sa vie. Cette photo me rappelle tous les petits sacrifices que la vie politique exige au quotidien. » Avant de partir… PHOTO FOURNIE PAR GABRIEL NADEAU-DUBOIS Le 20 mars 2025, Montréal, quelques minutes avant l'annonce de son retrait de la politique « Cette photo a été prise quelques minutes avant l'annonce de mon retrait de la vie politique, rue Beaubien à Montréal. Je suis accompagné de ma conjointe, Maëlle, et de mon conseiller politique principal depuis 15 ans, Renaud Poirier St-Pierre. C'est un moment plein de fébrilité, mais plein de confiance. Je sais que je suis en train de prendre une bonne décision, même si elle va bouleverser ma vie et ma famille de manière définitive. »

Se vider le cœur ? Non merci !
Se vider le cœur ? Non merci !

La Presse

time13-07-2025

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Se vider le cœur ? Non merci !

Se vider le cœur ? Non merci ! Cet été, nos chroniqueurs tendent la main à des artistes, à des politiciens et à des gens d'affaires qui se trouvent à un tournant de leur carrière. Alexandre Sirois s'est entretenu avec Gabriel Nadeau-Dubois, dont la « vie a changé complètement » depuis qu'il s'est éloigné du tumulte de la politique en mars. J'aperçois d'abord Gabriel Nadeau-Dubois de loin, assis sur un banc du parc Molson, rue Beaubien, à Montréal. La première chose que quiconque doit remarquer, me dis-je, c'est son look décontracté. Sous son veston, il porte un t-shirt blanc au col duquel il a suspendu ses lunettes de soleil. Il sirote un café dans un gobelet en carton, l'air détendu. Je l'avais texté, un peu plus tôt, pour lui dire que j'arriverais à notre entrevue, dans son quartier, avec un léger retard. Sa réponse : « Pas de stress. » Gabriel Nadeau-Dubois semble à des années-lumière du politicien qu'on a souvent vu sous tension, en direct de l'Assemblée nationale, au cours des deux dernières années. À gérer des crises. À éteindre des feux. À recevoir des coups. Ce contraste s'impose, d'entrée de jeu, comme sujet de discussion. « Ma vie a changé complètement. Et pour le mieux en ce qui me concerne. Je passe d'abord plus de temps avec les gens que j'aime et je me sens soulagé d'un poids qui était devenu énorme. Insoutenable », confirme-t-il. « C'est pas seulement que j'ai plus de temps en quantité. C'est que, quand je suis avec mes enfants, ma blonde, je suis plus présent. » Il y a trois mois presque jour pour jour, il a remis sa démission comme co-porte-parole de Québec solidaire et chef parlementaire. Il a aussi annoncé qu'il allait quitter son poste de député à la fin de son mandat. Voyez l'annonce de son retrait de la vie politique Ce qui fait de Gabriel Nadeau-Dubois le prototype du politicien à la croisée des chemins. PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE Gabriel Nadeau-Dubois Ça va faire cette année 15 ans que je m'engage à temps plus que plein. D'abord dans le mouvement étudiant. Ensuite, dans différents mouvements citoyens. Et ensuite en politique. J'ai donné sans compter pendant 15 ans. Gabriel Nadeau-Dubois Puis, il ajoute deux autres éléments dont il a tenu compte lorsqu'il a décidé de jeter l'éponge. « Quand j'ai commencé, j'étais tout jeune, j'avais 21 ans. Et les deux dernières années de ces 15 ans-là ont été très difficiles. Vraiment. » Quelque chose s'était éteint chez lui, résume-t-il. C'est ce qu'il ressentait. Et c'est ce dont il a discuté avec une de ses amies, qui a trouvé l'expression juste pour exprimer ce qui se passait : il avait perdu son élan. Cet élan qui le poussait, par exemple, à se lancer dans la recherche de solutions aussitôt qu'une crise se déclenchait ou qu'un problème se présentait. « C'est ça qui s'est brisé dans les deux dernières années, essentiellement à cause des crises qui ont secoué Québec solidaire et qui m'ont pris à partie. Ça a laissé des traces. Il a suffi de quelques semaines de congé parental [fin 2024] pour que les choses se clarifient dans ma tête et que j'arrive à la conclusion que c'était le temps pour moi de passer le flambeau. » Il y a enfin une autre raison qui le pousse à quitter la vie politique. Mais elle n'a rien à voir, celle-là, avec Québec solidaire. C'est qu'il ne souhaitait pas « être un homme, un autre, qui sacrifie ses enfants sur l'autel de ses idéaux ». Je précise ici que Gabriel Nadeau-Dubois a hésité avant de nous accorder une entrevue dans le cadre de cette série d'été. Parce qu'il n'avait pas envie de les ressasser, ces crises. Il a été la cible de nombreuses critiques au sein de son parti et, plus largement, de la gauche, rappelle-t-il. Il évoque par exemple le livre d'une « ex-collègue », prenant soin de ne pas nommer l'ancienne députée solidaire Catherine Dorion – même si cet ouvrage paru à la fin de l'année 2023, Les têtes brûlées, n'est pas tendre à son égard. On sent que, même libéré de ses obligations de porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois pèse ses mots. Il se comporte comme un boxeur qui aurait deux manières radicalement différentes de combattre. Il n'hésite pas à échanger des coups avec ses adversaires politiques, mais refuse de le faire avec ceux qui l'attaquent et qui sont issus de son propre camp. Dans leur cas, il se contente d'encaisser les coups. Et ce n'est pas ici, devant moi, qu'il va changer d'approche. « J'ai jugé que la chose à faire pour ma famille politique, pour le projet qu'on porte, c'était de me garder une réserve pour ne pas alimenter les querelles, le tiraillage interne. Est-ce que je répondrai un jour ? Peut-être, mais je ne suis pas rendu là », explique-t-il. PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE Gabriel Nadeau-Dubois Il n'y aurait absolument rien de constructif à ce qu'à mon tour, je fasse ce que d'autres ont fait, c'est-à-dire me vider le cœur, régler des comptes et pointer du doigt certains individus. Je ne vois pas le positif qui ressortirait de ça. Gabriel Nadeau-Dubois Il n'hésite pas, en revanche, à faire le bilan de ses années (presque huit, jusqu'ici) passées à l'Assemblée nationale. Tant pour ce qui est des bons côtés que des moins bons. « Une chose qui va me manquer et que je vais tenter de retrouver dans la nouvelle vie qui sera la mienne, c'est le sentiment d'être utile. Quand on aide une famille de notre quartier à trouver un logement après une éviction sauvage par un spéculateur… Quand on réussit à gagner, dans une commission parlementaire, un amendement qui, même s'il paraît banal, va changer la vie de milliers de personnes… Concrètement, quand on réussit à faire progresser une idée dans le débat public, on se sent utile », explique-t-il. Ce dont il ne s'ennuiera pas, bien sûr, ce sont les multiples débats, aussi déchirants que stériles, avec ses propres collègues. Mais ce n'est pas tout, précise-t-il. « Le placotage incessant qu'est devenu notre débat public. Il y a une dynamique où les médias sociaux, les nouvelles en continu… J'ai l'impression que tout ça contribue à une espèce de surenchère de placotage dont parfois la pertinence, l'utilité ne sont pas claires pour moi. » Ne vous attendez donc pas à voir Gabriel Nadeau-Dubois devenir membre à temps plein d'un quelconque club des ex-politiciens à la télé. « Ça ne veut pas dire qu'on ne me verra pas dans les médias, mais sur une base quotidienne, ça ne m'intéresse pas », dit-il. Parlant d'ex-politiciens qui donnent désormais dans l'analyse politique, l'ancien chef péquiste Jean-François Lisée a qualifié d'« abandon » le départ de Gabriel Nadeau-Dubois. Un mot qui est resté en travers de la gorge du politicien solidaire. Car c'est tout sauf un abandon, assure-t-il. Il cite, pour le prouver, sa collègue Manon Massé. « L'engagement n'est ni un marathon ni un sprint. C'est une course à relais. C'est elle qui m'a dit ça un jour. Le bâton se passe d'un individu à un autre, d'une génération à une autre. Et le relais, on se le passe aussi à soi-même. » Car il estime que l'engagement se décline en cycles. « Pour moi, c'est un cycle de 15 ans qui se termine. J'entame un autre cycle, dont je ne connais pas encore la trajectoire. Mais j'ai 35 ans. J'ai une bonne partie de la vie devant moi », lance-t-il. PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE Gabriel Nadeau-Dubois C'est la fin d'un cycle, mais pas la fin de mon engagement. Je veux que les gens avec qui j'ai marché pendant 15 ans l'entendent. C'est important pour moi de leur dire que je n'ai renoncé à rien qui soit fondamental. Gabriel Nadeau-Dubois Il dit être tout aussi en colère qu'avant lorsqu'il entend parler de familles évincées de leur logement ou de jeunes qui arrivent à l'école le ventre vide. C'est la preuve, visiblement, qu'il a peut-être perdu l'élan pour être co-porte-parole de Québec solidaire, mais que sa capacité de s'indigner demeure intacte. Et s'il n'a pas encore trouvé où et comment il canalisera cette énergie qui l'anime toujours, force est de constater que Gabriel Nadeau-Dubois n'a pas encore dit son dernier mot. « Je n'ai aucunement abandonné l'ambition de construire un Québec où ces choses-là n'arriveront plus, dit-il. Mais la vie, ça ne peut pas juste être de toujours se dépenser à 100 %. Je veux pouvoir continuer à être utile. Puis pour ça, il faut accepter de prendre des moments pour reprendre un peu son souffle. » Qu'en pensez-vous ? Exprimez votre opinion

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