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Les sprinteurs peuvent-ils croire à la gagne sur la onzième étape du Tour de France 2025, avec la côte de Pech David dans le final ?
La 11e étape du Tour de France disputée mercredi autour de Toulouse présente un dénivelé positif faible (1750 m) mais les quatre ascensions répertoriées dans le final, dont la très exigeante côte de Pech David, risquent de condamner l'immense majorité des sprinteurs.
C'est un secret bien gardé, niché à quelques encablures des faubourgs de Toulouse. À l'ombre des coteaux, tout près de la Garonne, une route aussi anonyme que pentue s'élève vers la colline de Pech David, point culminant de la Ville rose à 263 mètres d'altitude. D'habitude seulement empruntée par les riverains et quelques cyclistes du dimanche en quête de sensations fortes, la bosse ne mesure pas plus de 800 mètres.
Mais ses 12.4 % de pente moyenne devraient être fatals à bon nombre de coureurs. « C'est un vrai raidard », confirme le local de l'étape, Quentin Pacher (Groupama-FDJ), qui aura le bonheur de passer devant sa maison à Castanet-Tolosan à une trentaine de bornes de l'arrivée.
Des passages à plus de 20 %
« Le plus raide c'est au pied, les 200 premiers mètres, avec des passages à plus de 20 %, prévient le Toulousain. En plus on va arriver dans cette bosse en file indienne vu qu'on l'attaquera juste après un virage en angle droit. Ça va éliminer les coureurs mal placés. C'est ce qui fait la différence aussi avec une montée qu'on pourrait passer sur l'élan ».
Une côte particulièrement ardue donc, dont on est à peu près certain qu'elle anéantira les espoirs de nombreux sprinters de succéder à Caleb Ewan (2019) et Mark Cavendish (2008), derniers à s'être imposés dans la capitale occitane. « À part des sprinters puncheurs comme (Wout) Van Aert et (Mathieu) Van der Poel, je ne vois pas qui pourra passer », prophétise Thierry Gouvenou, le traceur du parcours du Tour de France.
« Dans nos plans initiaux, Toulouse devait être une journée pour les sprinteurs »
Thierry Gouvenou, directeur de course du Tour
D'autant plus qu'avant Pech David, le peloton aura déjà emprunté dans le sud toulousain trois autres difficultés dans une deuxième partie d'étape bien casse-pattes. L'étape délivrera pourtant 50 points au classement du maillot vert pour le vainqueur, autant que pour les étapes de plaine de Laval et Châteauroux terminées au sprint. « Dans nos plans initiaux, Toulouse devait être une journée pour les sprinteurs rembobine Thierry Gouvenou. Mais on voulait moins d'arrivées massives qu'en 2024 donc on a donc décidé de durcir le parcours. 1750 mètres de dénivelé positif ça ne paraît pas excessif, mais l'enchaînement dans le final toujours en prise risque de faire mal. »
Une belle chance pour les baroudeurs
Les favoris cherchant sans doute à garder leurs forces avant la trilogie pyrénéenne, ce profil pourrait donc être propice à une échappée gagnante. Les sprinters se sachant quasi-bannis des débats, qui roulera pour rattraper d'éventuels fuyards sur des routes par ailleurs très tortueuses et peu propices à une poursuite ?
D'autant qu'après la montée de Pech David, il y aura à négocier une descente technique sur Toulouse via une route en lacets et aux derniers hectomètres assez étroits. Tout en bas, il restera 5 kilomètres de plat jusqu'à l'arrivée à Toulouse à quelques pâtés de maison du Capitole. Quentin Pacher, lui, passera alors devant trois de ses anciens domiciles. « J'en ai des frissons », s'émeut-il. Et peut-être bien aussi quelques idées.