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À l'ère de la sécurité défense
À l'ère de la sécurité défense

La Presse

time17-07-2025

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À l'ère de la sécurité défense

Selon la volonté du gouvernement canadien, le secteur sécurité défense va être au cœur de multiples initiatives industrielles au cours des dix prochaines années lorsque les dépenses liées à la défense vont exploser pour représenter 5 % du PIB canadien, contre 2 % actuellement. Des entreprises de haut niveau et de secteurs d'activités différents vont profiter de ce nouvel environnement davantage axé sur la sécurité. C'est le cas notamment de l'entreprise Genetec de Saint-Laurent, qui est le plus important concepteur et fournisseur de logiciels de vidéosurveillance et de solutions de sécurité au monde qui sont utilisés par plus de 42 500 clients dans 159 pays. L'entreprise emploie plus de 2150 spécialistes dans 20 pays et en recense plus de 1500 au Québec à son siège social de Montréal et dans ses bureaux de Sherbrooke et de Québec. Genetec compte près de 900 ingénieurs qui travaillent pour elle, dont 800 seulement au Québec. « On est en recrutement de 100 ingénieurs additionnels, dont une quarantaine pour nos centres québécois », m'explique Christian Morin, chef de la sécurité et vice-président ingénierie. Genetec enregistre depuis 20 ans, année après année, une croissance annuelle de plus de 30 %. Depuis 5 ans, elle a augmenté ses effectifs mondiaux de 65 %. L'entreprise de Saint-Laurent va encore agrandir ses installations à Montréal où elle occupe de plus en plus d'espace dans l'ancien Campus Nortel qui s'étendait dans quatre grands bâtiments. Elle agrandit aussi ses bureaux au Royaume-Uni. La hausse des budgets de défense et sécurité n'aura pas beaucoup d'impact dans les activités de défense militaire, où Genetec n'est pas très présente, mis à part dans la protection des bases militaires où elle assure la vidéosurveillance. « Si on construit de nouvelles bases, ça va nous occuper, mais on est plus actifs du côté de la protection des frontières, où on n'est pas présents seulement aux postes frontaliers, mais aussi dans les aéroports, la surveillance maritime et terrestre. Et pas seulement au Canada, ailleurs dans le monde aussi », souligne Christian Morin. C'est surtout du côté des investissements dans les infrastructures critiques que l'expertise de Genetec va être mise à contribution et qu'elle pourra profiter des investissements majeurs qu'Ottawa compte réaliser. Déjà, Genetec réalise 40 % de ses revenus dans le secteur industriel où elle assure la protection de grands projets dans le secteur de l'énergie, du transport ferroviaire, des aéroports, des ports… « Si on construit une nouvelle ligne ferroviaire, un nouveau pipeline, de nouveaux barrages, notre expertise en sécurité va servir », anticipe Christian Morin. Genetec ne réalise que 3 % de ses revenus annuels au Québec. Le chef de la sécurité de Genetec n'a pas caché son contentement lorsque je lui ai demandé de commenter la décision de la ministre Mélanie Joly qui a ordonné il y a trois semaines la fermeture des établissements canadiens de la firme chinoise Hikvision, qui fait aussi des systèmes de vidéosurveillance. Il était temps que le gouvernement intervienne. C'était carrément une menace à la souveraineté canadienne. Christian Morin, chef de la sécurité et vice-président ingénierie de Genetec, au sujet de la firme Hikvision « Ils avaient embauché plusieurs ex-employés de Genetec, dit-il, c'est une organisation qui a plein de sous-marques qui collectent des informations partout dans le monde. » Budgets et dépenses en hausse Le budget militaire canadien, qui devait s'élever à 53,4 milliards en 2025, a été bonifié de 9,3 milliards en juin dernier, lorsque Mark Carney a décidé que le Canada devait atteindre dès cette année l'objectif demandé depuis longtemps par l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, soit que les dépenses en défense des pays membres de l'OTAN représentent 2 % de leur PIB. C'est en 2014, au lendemain de l'annexion de la Crimée par la Russie, que les chefs des gouvernements de l'OTAN se sont entendus pour consacrer chacun 2 % de leur PIB aux dépenses militaires, mais le Canada n'a jamais réussi à se rapprocher de cette cible, repoussant toujours à plus tard la faisabilité de son engagement. Mark Carney a décidé de donner un coup en 2025 en sachant que l'OTAN allait demander un effort supplémentaire en vue de porter à 5 % la part du PIB des pays qui devra être consacrée aux dépenses liées à la défense et à la sécurité. Le budget canadien de la défense pourrait passer alors de 62,7 milliards en 2025 à plus de 150 milliards en 2035. L'OTAN souhaite que les pays affectent 3,5 % de leur PIB à des dépenses liées à la sécurité et à la défense comme telles, mais consent à ce que 1,5 % du PIB des pays soit consacré à des investissements dans le but notamment « de protéger leurs infrastructures critiques, de défendre leurs réseaux, d'assurer la préparation du secteur civil et la résilience, de libérer le potentiel d'innovation et de renforcer leur base industrielle de défense », précise le document de l'Alliance qui explique comment elle a établi sa base de financement. C'est cette voie particulière qui semble la plus porteuse pour les entreprises québécoises qui ne sont pas nécessairement dans le secteur de la sécurité et de la défense, mais qui espèrent tout de même profiter un peu des investissements massifs que le gouvernement fédéral va réaliser au cours des prochaines années.

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