2 days ago
Comment prendre soin de votre chien ou de votre chat en pleine canicule?
Les coups de chaleur peuvent avoir des conséquences graves pour les animaux. Des réflexes tout simples permettent d'éviter le pire. Les conseils de deux vétérinaires. Publié aujourd'hui à 13h59
Le premier réflexe? Proposer régulièrement à boire à son animal, sans le forcer.
Getty Images/iStockphoto
En bref:
Des animaux victimes de coups de chaleur, le Dr Guillaume Maze-Sencier et ses collègues en prennent en charge plusieurs fois par semaine l'été. «Et c'est la même chose chaque année, regrette le cofondateur de la société Emergency Vet Care (ECV) , spécialisée dans les urgences vétérinaires . C'est frustrant de devoir tout faire pour sauver un chien qui en est victime: on ne parle pas d'une maladie ou d'un accident, qui sont imprévisibles. Là, on est face à une méconnaissance, voire de la négligence, car on peut très facilement éviter ces situations.»
Le vétérinaire insiste: «Les conséquences peuvent être très graves, voire mortelles.» Sur de nombreux sites de cabinets, un graphique éloquent est publié, attestant de ce risque: une demi-heure d'exposition à une température de 30 °C induit un danger de mort. «Entre 32 et 34 °C, le danger commence au bout de dix minutes, précise Guillaume Maze-Sencier. À plus de 40 °C, comme dans une voiture , il survient au bout de cinq minutes. On ne laisse pas son chien dans son véhicule, même pour effectuer une course rapide!» De l'ombre et de l'air
«C'est une évidence, mais le premier réflexe est d'éloigner l'animal de la source de chaleur.» Pour cela, privilégiez les balades tôt le matin ou tard le soir. Le reste de la journée, «l'animal doit avoir accès à un endroit ombragé et bien ventilé, conseille Guillaume Maze-Sencier. L'humain est capable de réguler sa température corporelle en transpirant. Le chien, lui, transpire peu. Il va principalement rafraîchir son corps avec la surface de sa langue, en haletant.»
Les races brachycéphales – celles dotées par sélection génétique d'un museau court à l'image du bouledogue français – sont parmi les plus sensibles aux périodes de canicule, «car morphologiquement, ils ont plus de peine à se ventiler», explique le docteur.
Qu'en est-il des chats? «On constate moins de coups de chaleur, poursuit Léonore Lindén, docteure en médecine vétérinaire à Sion. On a moins tendance à les transporter en voiture que les chiens, donc on évite une partie des problèmes.»
Dans tous les cas, il est important de proposer régulièrement à boire. De l'eau modérément fraîche, surtout, mais «il existe aujourd'hui des boissons en bouteille, qu'on peut emporter en promenade. Elles contiennent des électrolytes et d'autres substances qui vont favoriser l'hydratation», poursuit la Sédunoise. Refroidir la nourriture
Faut-il adapter l'alimentation? «De la même manière qu'un humain n'a pas autant d'appétit lorsqu'il fait chaud, il vaut la peine de proposer la même quantité de nourriture qu'habituellement, mais en plusieurs fois», répond Guillaume Maze-Sencier. «On peut ajouter un peu d'eau aux croquettes ou à la pâtée pour en faire une sorte de soupe», complète Léonore Lindén.
Celle-ci ajoute que la gestion du froid est importante également: «On évite de braquer la source de fraîcheur – ventilateur ou climatisation – directement sur l'animal. Comme nous, ils sont sensibles aux virus et aux refroidissements.»
C'est la mode en animalerie: on y trouve des glaces pour chiens. Une bonne idée? «Elles sont trop vite mangées, ce qui peut être une mauvaise chose, réagit la Valaisanne. On peut en revanche congeler quelques croquettes avec un peu de bouillon ou d'eau, que le chien va lécher et ainsi s'hydrater lentement.» Des symptômes à reconnaître
Le cofondateur d'EVC mentionne cinq signes auxquels il faut être attentif. Le premier? Un halètement excessif. «Le deuxième est une hypersalivation, suivie en troisième lieu d'une fatigue inhabituelle, voire d'une léthargie: si l'animal apprécie les friandises, mais n'est pas réceptif lorsqu'on lui en présente une, il faut s'inquiéter.»
Le halètement permet au chien de réguler sa température corporelle. Un halètement excessif est un signe avant-coureur d'un coup de chaleur.
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«Si la couleur des muqueuses – par exemple les gencives – vire au rouge voire au violet, c'est que la température est déjà trop haute et que l'organisme n'est plus suffisamment oxygéné.»
Cette situation peut conduire à un dysfonctionnement des organes internes. Celui-ci se manifeste notamment par une diarrhée soudaine, noire voire sanguinolente, et des convulsions. «À ce stade, notre pronostic est généralement très réservé, mais il ne faut pas attendre d'être là: dès les premiers signes, il faut prendre la température du chien avec un thermomètre rectal.» Si elle atteint 40 °C, une consultation vétérinaire s'impose.
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Dès l'apparition des premiers symptômes, placer l'animal dans un endroit ombragé et ventilé et chercher à le rafraîchir. «Il faut proposer à boire de l'eau modérément fraîche, mais pas forcer. Si le chien est suffisamment conscient pour s'hydrater, il va se gérer; si, par contre, on doit le forcer, on prend le risque que le liquide se retrouve dans les poumons», indique Guillaume Maze-Sencier.
On peut également couvrir le corps avec une serviette humide, ou mouiller l'animal au jet ou à l'aide d'un arrosoir. «On évite en tout cas de le plonger dans un bain à 15 °C ou sous la douche glacée car on risque de provoquer un choc thermique.» En parallèle, on continue à surveiller l'évolution de la température. Gare aux brûlures sur le bitume
Les coussinets peuvent aussi souffrir du chaud. Si les brûlures peuvent être traitées, et les risques d'infection maîtrisés, elles n'en restent pas moins très douloureuses. «Il y a un test tout simple à faire, signale encore Léonore Lindén. Si on touche le sol avec le dos de la main et qu'on ne tient pas plus que quelques secondes, le chien ne le supportera pas non plus.» Un peu de crème solaire
Noirs, gris, beiges ou blancs: aucun pelage ne protège des coups de chaleur. «On prend en charge aussi bien des bergers allemands que des goldens retrievers ou des bergers blancs suisses qui en sont victimes», observe Guillaume Maze-Sencier.
Sa consœur valaisanne ajoute: «Un animal blanc va être plus sujet aux coups de soleil, qui peuvent ensuite évoluer en carcinome, sur les zones où le pelage est moins dense: museau, oreilles, coussinets. Il ne faut pas hésiter à les enduire de crème solaire protection 50. Il en existe en animalerie, mais celles destinées aux humains font très bien l'affaire.»
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David Genillard est journaliste depuis 2007 au sein de la rédaction de 24 heures, chargé plus spécifiquement, depuis 2025, de la couverture du Valais romand. Auparavant, il a travaillé durant plus de 15 ans à la rubrique Vaud & Région, où il a notamment couvert l'actualité du Chablais et des Alpes vaudoises. Il a également participé en 2021 au lancement de l'hebdomadaire Riviera-Chablais Votre Région, partenaire de 24 heures. Plus d'infos
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