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Cap sur la Bretagne, à la découverte du Finistère et ses paysages somptueux

De la ville des sardines à la roche la plus à l'ouest de la France, entre paysages idylliques et vestiges du commerce en Bretagne, à Quimper, Guilvinec et Douarnenez. Publié aujourd'hui à 11h01 Nulle part ailleurs les courants marins ne sont plus forts qu'ici: la Pointe du Raz, qui s'avance loin dans l'Atlantique, est considérée comme le point le plus occidental de France. Photo: Getty La Bretagne commence en fait déjà à Paris. Près de la gare Montparnasse, située à l'ouest de la ville, les cafés s'appellent L'Atlantique ou Saint Malo, le cinéma s'appelle Bretagne, la grande rue commerçante s'appelle Rue de Rennes. Ici, tout est tourné vers l'ouest en direction de l'Atlantique. Nous aussi, nous nous dirigeons vers la Bretagne, avec ses villes emblématiques comme Quimper, le cœur du Finistère , où les traditions maritimes sont vivantes, ou encore le charmant port de Guilvinec et la belle ville de Douarnenez , célèbre pour son histoire et sa culture maritime. Avec le TGV, on atteint Quimper, le terminus de la ligne, en quatre heures. Ceux qui arrivent ici, dans le chef-lieu du Finistère, ne sont pas venus par hasard, disent les gens du coin. Personne ne s'y arrête. Ce n'est pas pour rien que Finistère vient du latin et signifie «fin du monde». La première impression confirme l'isolement. Une fine bruine s'abat sur les ruelles presque vides autour de la gare. Des nuages s'amoncellent rapidement au-dessus de la vieille ville pittoresque, les maisons à colombages colorées scintillent sous l'effet de l'humidité. En ce lundi soir de début juin, Quimper semble certes endormie et mouillée, mais aussi sympathique. Se détendre sur la place Terre au Duc dans la vieille ville de Quimper. Photo: Getty Se retrouver au bout du monde Il est bon de se retrouver au bout du monde sur la terrasse couverte du bistrot Le Finistère. Les mouettes tournent au-dessus de la place Saint-Corentin, qui forme avec la cathédrale le centre de la vieille ville. La bière locale épicée – dont les habitants sont fiers et dont il existe d'innombrables variétés – aide également à se sentir à l'aise. Non seulement nous allons encore rencontrer le plein été dans les jours à venir, mais l'impression d'isolement va bientôt s'estomper. Les touristes passent généralement une nuit à Quimper avant de se rendre sur la côte, explique la guide, qui, le lendemain, fait visiter la vaste vieille ville. C'est aussi ce que nous faisons. Mais seulement après avoir goûté une crêpe au sarrasin dans l'une des nombreuses crêperies de Quimper. Le chemin vers la mer est court. Le contraste avec Quimper endormie est saisissant. Le soleil brille à Guilvinec, à quelques kilomètres au sud-ouest. La localité abrite l'un des plus grands ports de pêche de France. Vers 16 h 30, lorsque les bateaux déchargent leurs prises, de nombreux curieux se rassemblent sur la terrasse qui surplombe le port. Dans la criée aux poissons du Guilvinec. Photo: Alamy Les lottes, langoustines ou saint-pierre sont acheminés dans des bacs jusqu'à la salle des ventes, d'où ils partent vers les grands distributeurs et les restaurants de la région – et de toute la France. Le Finistère, romantique et exotique Le port de Quimper est également un point de départ pour les pêcheurs dans cette région. La lotte, le poisson le plus pêché, est vendue à près de 4000 tonnes par an. La pêche se fait toujours au moyen de chaluts. Les pêcheurs passent quatorze jours d'affilée en haute mer. Selon les prises, ils gagnent jusqu'à 3000 euros par mois, notamment à Guilvinec et Douarnenez, deux ports de la Bretagne dans le département du Finistère. C'est ce genre d'informations, et bien d'autres encore, que l'on découvre à la Cité de la Pêche, un musée de la pêche bien fait, situé dans les locaux adjacents à la criée du port de Guilvinec, en Bretagne, dans le Finistère. Le lendemain, nous reprenons la route vers l'est en voiture. Le long de longues plages de sable appréciées des surfeurs et à travers des villages côtiers tranquilles, nous atteignons la Pointe du Raz. Ce promontoire rocheux, qui s'avance loin dans l'Atlantique, est considéré comme le point le plus occidental de France. La Pointe du Raz accueille chaque année un million de touristes, qui se promènent le long de la côte presque jusqu'à la pointe. Antoine, un officiel du grand site de la France, en sait long sur les courants marins, qui ne sont nulle part ailleurs en Europe plus forts qu'ici. Il nous parle aussi des dizaines de phares qui jalonnent la côte et de l'énorme trafic de cargos qui se déroule quelques kilomètres plus loin dans l'Atlantique. La Bretagne, aussi idyllique qu'elle puisse paraître, est aussi étroitement liée au commerce mondial. Des maisonnettes bretonnes à Douarnenez Les deux aspects de la région sont également visibles à Douarnenez. La ville de pêcheurs, également connue comme la capitale des sardines, dégage d'abord une agréable décontraction. Au-dessus de la petite plage de sable blanc, en bordure de Douarnenez, se trouve l'hôtel Ty Mad . De la chambre mansardée, on voit la mer Celtique par-dessus les maisonnettes bretonnes. En passant par de petites ruelles, on arrive en trois minutes à la petite plage, où il n'y a presque personne ce jeudi soir. Sur le port de Douarnenez, ville de pêcheurs sans histoires, qui présente tous les deux ans des voiliers traditionnels hauts en couleur dans le cadre du festival maritime. Photo: Getty Le centre-ville se montre lui aussi agréablement décontracté. Les cafés du port sont remplis de locaux, le restaurant Le Bigorneau Amoureux , perché sur un mur surplombant la mer, permet de déguster les typiques sardines grillées. La ville est étroitement liée au poisson. On dit que les Romains stockaient déjà des sardines dans les grottes de la côte. Vers 1900, 40 usines expédiaient d'ici des boîtes de sardines dans le monde entier. Aujourd'hui, il n'en reste plus qu'une poignée. Mais la vieille ville est marquée par l'industrie de l'époque. Autour du port, les maisonnettes des ouvriers s'alignent en rangs serrés. Loin de l'industrialisation, le pittoresque village médiéval de Locronan, à dix minutes en voiture de Douarnenez, semble à l'intérieur des terres. Ici, pas une seule ligne électrique ne vient couper la vue sur le ciel. Rien d'étonnant à ce que les maisons en pierre aient déjà servi de décor à des dizaines de films. L'approche vaut également la peine d'un bref arrêt. En revanche, la grande ville portuaire de Lorient, située à environ une heure au sud, est rarement mise en avant dans les guides touristiques. Comme la ville a été bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale, elle n'a que peu de curiosités à présenter. Trois chantiers navals surdimensionnés, construits par l'armée allemande et transformés depuis longtemps en musée, datent également de la guerre. La citadelle de Port-Louis à Lorient Il y a longtemps, Lorient était avant tout un port de commerce et le siège de la Compagnie française des Indes. Les cargos partaient d'ici en direction des colonies. Cette histoire est documentée de manière impressionnante dans le remarquable musée de la Compagnie des Indes, situé dans la citadelle de Port-Louis, qui constitue la porte d'entrée du port de Lorient. Vue sur la citadelle de Port-Louis et sur Lorient. Photo: Getty Malgré le manque de bâtiments médiévaux, Lorient vaut la peine d'être vue. Le samedi, le grand marché aux puces est très animé. On se trouve presque entièrement parmi les autochtones. Les terrasses des cafés de la principale rue commerçante sont pleines, un groupe de jazz joue sur la place principale. Ceux qui recherchent l'expérience de la mer dans la région peuvent la trouver sur les plages et dans les réserves naturelles situées à une courte distance en voiture de Lorient. Ou sur l'île de Groix, à trente minutes en ferry du continent. On y trouve des minicabanes construites dans la roche, une petite brasserie, des pistes cyclables et des plages. Sur le ferry du retour, on réfléchit: ce qui est vrai pour toute la Bretagne sud l'est aussi pour Lorient et ses environs: être connecté et en même temps coupé du monde n'est ici pas contradictoire. Autour de la Bretagne David Sarasin est journaliste à la rubrique zurichoise. Ses domaines de prédilection sont la vie nocturne, les phénomènes temporels, la culture, la société et la politique. Plus d'infos @David_Sarasin Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.