20 hours ago
Des victimes, des héros et des rescapés
Joe Chavarria fouille les décombres d'un camping situé près de l'endroit où cinq membres de sa famille ont disparu.
Des Texans ont évité la catastrophe de peu grâce à des gestes héroïques de la part de leurs concitoyens.
Famille dévastée
Hailey Chavarria, dimanche, ne pouvait que se tourner vers l'espoir et la prière. Pour elle, l'attente est crève-cœur.
C'est que pour la professeure de 28 ans d'Austin, attendre signifie espérer qu'on retrouve cinq membres de sa famille, tous disparus.
PHOTO JORDAN VONDERHAAR, THE NEW YORK TIMES
Hailey Chavarria, à droite, et sa sœur Celeste Helms, attendent des nouvelles des membres de leur famille.
Attendre, trois jours après qu'un torrent d'eau a traversé leur site de camping près du fleuve Guadalupe, lors de ce qui devait être un séjour familial festif. Attendre de savoir si sa mère, le mari de sa mère, une tante, le mari de celle-ci et un cousin sont toujours en vie.
Seule une cousine de 22 ans, Devyn Smith, a été retrouvée après les inondations, accrochée fermement à un arbre. Elle a été tirée par le courant sur plus de 24 km, à travers trois barrages, des véhicules récréatifs brisés et des réfrigérateurs à l'eau. Mme Smith est toujours hospitalisée, des agrafes sur la tête, « chaque pouce de son corps » écorché et meurtri.
Le héros du Camp Mystic
« Il est mort en essayant de sauver des filles du Camp Mystic. C'était toute sa vie. »
Ces paroles, celles de Cami Wright, ancienne campeuse et monitrice du Camp Mystic, décrivent les derniers moments de Richard « Dick » Eastland. Copropriétaire et codirecteur exécutif du Camp, il a été retrouvé avec trois filles qu'il a tenté de sauver de l'eau.
M. Eastland se souvenait du nom de chacune des campeuses, malgré ses décennies d'ancienneté. Il était un directeur de troisième génération, le Camp Mystic ayant été dans la famille depuis ses grands-parents. Il est mort dans un hélicoptère de secours, en chemin vers un hôpital de Houston.
C'est lui qui apprenait aux campeuses à pêcher, à démarrer des feux, à plier des drapeaux. Le dimanche, il célébrait la messe à Chapel Hill, un site voisin donnant sur le camp.
Pour Mme Wright, Dick Eastland « était comme un père pour des milliers de petites filles ».
« Mes enfants sont saufs »
« Le camp était complètement détruit. C'était vraiment effrayant. »
Elinor Lester, 13 ans, fait partie des campeuses de Mystic qui ont été secourues vendredi par un hélicoptère, après avoir traversé les eaux de crue. La jeune fille se souvient d'avoir été réveillée à 1 h 30 du matin, le tonnerre crépitant et l'eau frappant les fenêtres de la cabine où elle dormait.
Lorsqu'elle a vu sa fille, petite peluche et livre à la main, Elizabeth Lester n'a pu retenir ses pleurs. Elle était sauve.
Son fils, lui aussi campeur, résidait au Camp La Junta lors des inondations. Il a été secouru lorsqu'un moniteur de camp s'est réveillé, qu'il a constaté une montée d'eau dans la cabine et qu'il a ouvert une fenêtre pour aider les garçons à nager vers l'extérieur. Le Camp La Junta a indiqué sur les réseaux sociaux que tous ses campeurs et employés étaient en sécurité.
Mes enfants sont saufs, mais de savoir que d'autres manquent encore à l'appel, ça me ronge de l'intérieur.
Elizabeth Lester, mère d'enfants secourus
Sa vie pour ses enfants et sa fiancée
Julian Ryan, lorsque la situation l'a exigé, n'a pas hésité une seconde. Le père de famille de 27 ans devait tout faire pour sauver la vie de ses enfants, de sa belle-mère et la sienne, a raconté sa fiancée, Christinia Wilson.
Vendredi, lorsque les eaux de crue ont frappé sa maison, Ryan a donné un coup de poing sur une vitre. Si la manœuvre a permis à tous ses proches de s'échapper et de se réfugier en sécurité, le bras de Ryan s'est mis à saigner abondamment.
Son corps sans vie a été retrouvé plusieurs heures plus tard, lorsque les eaux se sont retirées. Il vivait à Ingram, près du Guadalupe.
« Il est mort en héros et ça ne passera jamais sous silence », a affirmé la sœur de Julian Ryan, Connie Salas. « Je l'aimerai toujours », a ajouté son ami Kris Roberts, décrivant M. Ryan comme « la plus gentille personne ».
Avec les informations d'Associated Press, du Washington Post, du New York Times et de KHOU