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«Nous devrions avoir une électricité encore moins chère qu'il y a quinze ans» : la colère d'Henri Proglio sur la politique énergétique
«Nous devrions avoir une électricité encore moins chère qu'il y a quinze ans» : la colère d'Henri Proglio sur la politique énergétique

Le Figaro

time6 days ago

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«Nous devrions avoir une électricité encore moins chère qu'il y a quinze ans» : la colère d'Henri Proglio sur la politique énergétique

VIDÉO - L'ancien patron d'EDF (2009-2014) a la parole rare et scrutée. Il était l'invité de l'émission «Points de Vue» (Le Figaro TV) pour livrer sa «vision stratégique» sur l'énergie, lui qui assume une position claire : «nul besoin d'énergies non pilotables supplémentaires» et «nécessité d'étendre l'usage du parc nucléaire existant». L'énergie devient depuis quelques jours le casus belli par excellence, où transparaissent, au sein du gouvernement, deux tendances distinctes fracturant le bloc central. Celle d'une concentration des investissements sur le nucléaire et l'hydroélectrique portée par Bruno Retailleau, Julien Aubert et François-Xavier Bellamy dans Le Figaro, et celle portée par d'autres ministres, aux côtés de figures des Républicains et du chef de l'État lui-même - qui s'est d'ailleurs permis de recadrer son ministre de l'Intérieur à ce sujet - privilégiant l'accélération de la production électrique d'origine éolienne et solaire. Ce mercredi, le Sénat se penche à nouveau sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) - la désormais fameuse «loi Gremillet» - et le débat semble encore loin d'être tranché. Là où les politiques affichent leurs dissensions et se désunissent, l'industriel Henri Proglio privilégie une feuille de route qui a le mérite de la transparence : sortie des règles de tarification du marché européen de l'électricité, allongement de la durée de vie des centrales existantes, fin des investissements publics dans les énergies non pilotables (éolien et photovoltaïque) et retour à un tarif régulé et identique de l'électricité pour tous - particuliers comme industriels - différent du tarif à l'export. Publicité «La priorité d'accès au réseau de l'éolien et du photovoltaïque abîme le nucléaire» Invité de «Points de Vue» (Le Figaro TV), l'ancien patron d'EDF et de Veolia décline ses propositions. «L'éolien et le photovoltaïque ont la priorité d'accès au réseau. Ça abîme le nucléaire qui n'est pas fait pour moduler et cela a même pour conséquence d'augmenter considérablement le prix du nucléaire en plus de le fragiliser», avance Henri Proglio. Qui préfère «investir dans l'extension du parc nucléaire existant. Avec un milliard d'euros par réacteur, on peut gagner vingt ans. Cela ferait environ 50 milliards d'investissements contre déjà 7 et 10 milliards par nouveau réacteur de type EPR2. De fait, cela ferait baisser mécaniquement le prix de l'énergie». À lire aussi Stéphane Bern : «Les lobbys éoliens, avec la complicité de nos politiques, ont réussi à défigurer la France» «En fait, il n'y a pas de raison objective à voir le prix de l'électricité augmenter depuis quinze ans. Le parc électronucléaire et hydraulique français a traversé toutes les turbulences, le monde entier nous l'enviait, et permettait de satisfaire la quasi-totalité des besoins énergétiques de la France. Ce parc est toujours extraordinairement efficace. On n'avait absolument pas besoin d'énergies non pilotables supplémentaires», précise-t-il. «Les Français ont investi au moins 1500 milliards dans le nucléaire et les barrages. L'électricité - dont le prix a pourtant doublé - devrait être encore moins chère qu'il y a quinze ans» Henri Proglio, ancien PDG d'EDF (2009-2014) Dans une colère froide, Henri Proglio regrette un prix de l'électricité dissuasif pour l'électrification des usages et fatal à la réindustrialisation. «Les Français ont investi, depuis 60 ans, entre 1500 et 2000 milliards sur les capacités de production d'électricité. Quand je m'élève contre la déraison qui a fait zigzaguer les pouvoirs publics, c'est parce qu'il faut savoir qu'au vu de ces investissements considérables, nous devrions avoir une électricité encore moins chère qu'il y a quinze ans.» L'exact inverse d'une amère réalité : la facture des Français a doublé depuis 2011. Ce qui amène l'homme d'affaires à plaider pour un tarif national et universel de l'électricité, tout en conservant un tarif de marché à l'export. «Il ne vous a pas échappé que nous avons longtemps eu un tarif régulé de l'électricité, décidé par l'État en concertation avec EDF. Et ça n'a pas empêché EDF de vivre, ça a même permis des profits records et de financer le parc nucléaire. Le prix français était le même prix pour tous les Français et c'était heureux, l'on ne se rendait même pas compte qu'il pourrait en être autrement», ponctue Henri Proglio face à Vincent Roux.

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