4 days ago
Montreux Jazz: The Black Keys, une première qui décoiffe
Montreux Jazz
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The Black Keys à Montreux, une première qui décoiffe
Il faut bien un début à tout. Jeudi soir, The Black Keys ont décapé la scène du lac du festival après le très beau concert des Hermanos Gutiérrez.
Andrea Di Guardo
Montreux, le 17 juillet 2025. Le guitariste et chanteur Dan Auerbach, cofondateur des Black Keys avec Patrick Carney.
Peter Klaunzer/Keystone
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En bref : Les Hermanos Gutiérrez ont offert une ambiance latine paisible au coucher du soleil.
L'expérience musicale des Black Keys a électrisé la scène de Montreux.
Dan Auerbach impressionne avec sa voix polyvalente et sa maîtrise instrumentale.
Le duo américain démontre une parfaite symbiose durant leur performance énergique.
The Black Keys, c'est sans aucun doute ce qu'a produit de mieux la petite ville d'Akron dans l'Ohio, avec Lebron James, Devo, et le stade de baseball des Rubber Ducks. Les deux génies du groupe de rock américain, Dan Auerbach et Patrick Carney, le premier à la guitare et le second à la batterie, ont fait un sans-faute ce jeudi pour leur première au Montreux Jazz Festival (MJF). Attention aux oreilles.
Mélodie au soleil couchant
Hermanos Guitérrez, transportant le public au fin fond des déserts américains, devant le Lac Léman.
©MJF Emilien Itim
Pourtant, la soirée avait démarré en douceur avec le concert des Hermanos Gutiérrez, «les frères de cœur» de Mathieu Jaton, directeur du MJF, comme il les présentait devant la scène du lac ouverte sur le Léman pour l'occasion. Une jolie surprise qui permet de profiter des concerts au gré des voiliers naviguant.
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Le temps d'un magnifique soleil couchant, les deux frères équatoriens (qui on le rappelle sont nés à Zurich) ont transporté le public à travers une musique latine infusée aux cactus et aux virevoltants du désert. La Riviera a résonné aux doux coups de «lap steel» d'Alejandro pendant qu'Estevan, l'aîné, grattait humblement sa guitare. Rien de tel pour se débarrasser d'une mauvaise semaine. S'il fallait écouter quelque chose avant de mourir en paix, ce serait sans aucun doute leur titre «Tres Hermanos», produit d'ailleurs par un certain Dan Auerbach, cofondateur des Black Keys.
Lorsque le rideau de la scène du lac s'ouvre sur le Léman, la magie opère.
Casser la baraque
Et ça tombe bien, les voilà qui débarquent justement sur un grand slide de guitare plus rock que jamais. Immenses stars que l'on ne présente plus, les Black Keys n'ont jamais cessé de croître depuis 25 ans, avec des albums acclamés tels que «Brothers» et «El Camino», avant de devenir un duo incontournable de l'histoire du rock.
Pendant que Patrick Carney bat la mesure, Dan Auerbach improvise des solos à n'en plus finir.
Dan Auerbach, en pape de la coolitude, maîtrise le set comme un chef d'orchestre que l'on croirait allumé aux amphètes du Mississippi, pendant que Patrick Carney rythme le tout tel un métronome à la matraque imperturbable. Les deux compères, réglés au diapason, pourraient presque tenir la barque sans leur big band de cinq musiciens. Du show et de l'énergie, en veux-tu en voilà.
L'âme du rock
Galvanisé, le public entre en communion sur «Howlin for you», «Girl on my mind» et bien sûr, «Lonely Boy». Malgré son gabarit de baril, Dan Auerbach peut passer d'une voix grave éraillée au timbre aigu d'un quasi-ténor, en digne héritier de Robert Johnson, saint patron du blues. Sans aucune peur, le chanteur pousse même le sifflement en live pour «Tighten Up». Trop fort.
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Aucune fausse note dans ce show extrêmement bien huilé d'une bonne heure et demie. Et quelle belle surprise que cette reprise de «On the road again», classique du blues composé par Tommy Johnson. Ce qui nous fait d'ailleurs penser qu'entre les deux Johnson, on ne sait plus très bien qui a vendu son âme au diable au bord d'un croisement. En tout cas, Auerbach et Carney ont dédié la leur au rock'n'roll, et ça, ce n'est que du bonheur au Montreux Jazz Festival.
Andrea Di Guardo est journaliste RP à la Tribune de Genève depuis mars 2024. Attaché à la rubrique culturelle (pôle Vibrations), il écrit également pour 24 Heures et Le Matin Dimanche. Il s'intéresse aussi aux sujets locaux et internationaux. Il est titulaire d'un Master en journalisme et communication et d'un Bachelor en sciences politiques. Plus d'infos
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