6 days ago
«Une belle victoire» : à Nice, la statue de Jeanne d'Arc finalement sauvée par la justice
Au terme d'un interminable feuilleton politico-judiciaire, la cour administrative d'appel de Marseille a validé, ce jeudi, la commande de la statue de Jeanne d'Arc à Nice. L'œuvre, menacée de déboulonnage, pourra rester en place.
C'est une victoire pour les défenseurs de la statue monumentale de Jeanne d'Arc érigée à Nice, et un revers pour l'ex-préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh. Ce jeudi, la cour administrative d'appel de Marseille a annulé le jugement du tribunal administratif de Nice qui ordonnait le retrait de l'œuvre. La commande passée par la régie métropolitaine Parcs d'Azur à l'atelier Missor a donc finalement été validée.
«Nous avons gagné : la statue de Jeanne d'Arc est sauvée !», s'est réjouie Me Carine Chaix, avocate du collectif artistique. «C'est une belle victoire pour les artistes que je défendais, pour cette belle statue de Jeanne d'Arc, et pour l'art !», déclare-t-elle au Figaro. L'affaire remonte à l'automne 2024, lorsque cette sculpture en bronze doré à l'or fin, haute de cinq mètres et pesant onze tonnes, avait été installée devant l'église Sainte-Jeanne-d'Arc, dans le quartier Borriglione.
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Vers une jurisprudence Jeanne d'Arc ?
Commandée pour 170.000 euros hors taxes sans mise en concurrence, l'œuvre avait suscité l'ire du préfet des Alpes-Maritimes de l'époque qui dénonçait une entorse au code de la commande publique. Saisi, le tribunal administratif de Nice avait donné raison au représentant de l'État en janvier dernier. Il avait annulé le marché et enjoint à la Ville de rembourser les sommes versées et de démonter la statue. Une décision qui avait provoqué une onde de choc localement, entre soutien politique affiché du maire Christian Estrosi - qui dénonçait une «croisade contre Jeanne d'Arc» - et manifestations d'associations identitaires.
Dans sa défense, Me Chaix s'est notamment appuyée sur l'article R. 2122-3 du code de la commande publique, qui permet de passer un marché sans mise en concurrence pour des œuvres d'art uniques. La cour a semble-t-il tranché en faveur de cette interprétation. Au-delà du bras de fer juridique, la décision pourrait faire jurisprudence sur la place de l'artiste dans la commande publique. Elle permet du reste à la pucelle d'Orléans de rester, stoïque sur son socle bétonné, face à la Baie des Anges.