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Discours aux armées : face à l'accélération des menaces, Emmanuel Macron demande un effort de toute la nation
Discours aux armées : face à l'accélération des menaces, Emmanuel Macron demande un effort de toute la nation

Le Figaro

time13-07-2025

  • Politics
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Discours aux armées : face à l'accélération des menaces, Emmanuel Macron demande un effort de toute la nation

Le chef de l'État a annoncé une augmentation du budget des armées en 2026 et en 2027. Dans les jardins de l'Hôtel de Brienne, le ton est grave. Le président de la République, Emmanuel Macron, qui prend la parole avant les cérémonies du 14 juillet, ne tergiverse pas. « Nous vivons un moment de bascules. Jamais depuis 1945 la liberté n'avait jamais été aussi menacée et la paix sur le continent n'avait dépendu de nos décisions présentes », assène-t-il. Alors qu'une nouvelle Revue nationale stratégique doit être rendue publique, il dresse un constat du monde plus dur, plus incertain, accéléré par « la remise en cause des solidarités ». Il pense à l'incertitude qui caractérise la relation transatlantique. À la désinhibition dans le recours à la violence et au droit international «bafoué» au Proche-Orient. Mais c'est la Russie qui pose le principal défi. « La menace russe est préparée, organisée, durable. Il faudra être capable d'y faire face. Nous devons nous organiser pour faire face à cette menace et la dissuader », dit-il. « Pour être libre, dans ce monde, il faut être craint. Pour être craint, il faut être puissant », annonce-t-il avant de demander à la nation « d'être plus forte ». « Cela passe par une meilleure prise de conscience de tous les Français », ajoute-t-il. « L'heure est venue de tirer toutes les conclusions de ce que nous savons ». «Nous y arriverons», a-t-il lancé. À lire aussi 14 Juillet : une très large majorité de Français a une « bonne opinion » de l'armée et souhaite une hausse des dépenses militaires Publicité L'effort sera général. Après avoir exposé l'état préoccupant du monde, comme l'avait déjà fait vendredi le chef d'état-major des armées le général Burkhard pour préparer les esprits, le chef de l'État a fixé de nouveaux objectifs pour garantir, dit-il, la sécurité des Français. Mais son temps est compté : il lui reste deux ans de mandat. Et ses marges de manœuvre sont restreintes : le premier ministre François Bayrou cherche à économiser 40 milliards d'euros… À l'Élysée, on a accepté cette réalité. L'augmentation du budget du ministère des Armées en 2026 et 2027 sera donc significative, mais limitée. L'effort sera «crédible», assure le président. L'année prochaine, le budget augmentera de 3,5 milliards d'euros par rapport à la trajectoire prévue. En 2027, il augmentera de 3 milliards d'euros pour atteindre 64 milliards d'euros, contre 56 milliards initialement prévus. Le budget ne devait atteindre 67,4 milliards qu'en 2030. Emmanuel Macron a décidé d'accélérer le pas, mais la réalité budgétaire empêchera les armées de trouver un « poids de forme » à 100 milliards d'euros, un chiffre évoqué le ministre des Armées Sébastien Lecornu. La France restera loin de l'ambition de 3,5% du PIB consacré à la défense, requis par l'OTAN. L'objectif fixé par Emmanuel Macron est d'acquérir plus rapidement des capacités envisagées pour la fin de la décennie. L'armée a besoin de stocks de munitions, de drones, de moyens spatiaux, et de rehausser son niveau d'entraînement. «Il faut combler nos fragilités», assure le président. L'effort de défense ne sera pas financé par l'endettement, a insisté le président. Il a renvoyé au premier ministre la responsabilité d'expliquer comment réussir le tour de force budgétaire. Il s'est aussi adressé aux entreprises qui devront s'adapter, a-t-il demandé, et prendre leur part d'effort au nom du «patriotisme». Il s'est aussi tourné vers les Français en demandant un effort collectif pour augmenter la productivité du pays… L'effort sera financé «par plus d'activité et plus de production», a assuré le président sans donner de détails. «Nous n'avons plus les dividendes de la paix dont nous parents ont bénéficié», a-t-il ajouté. À lire aussi Pour le général Burkhard, la Russie «a désigné la France comme son premier adversaire en Europe» Risque de guerre Emmanuel Macron n'a pas explicitement cité le risque de guerre. Il est mentionné explicitement dans la Revue nationale stratégique (RNS) actualisée, rendue publique lundi. Une précédente version de ce texte, qui dresse un état du monde et de ses menaces, avait été rédigée en 2022 après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Il y était déjà question d'une perspective de « confrontation » avec Moscou « dans le temps long ». En janvier dernier, le chef de l'État avait demandé à ses subordonnés de prendre en compte les bouleversements survenus depuis trois ans pour actualiser la RNS : installation de la guerre dans la durée, désinhibition dans le recours à la violence, accélération technologique, incertitude des alliances… La menace russe s'est précisée. « Il est désormais clair que nous entrons dans une nouvelle ère, celle d'un risque particulièrement élevé d'une guerre majeure de haute intensité en dehors du territoire national en Europe, qui impliquerait la France et ses alliés en particulier européens, à l'horizon 2030, et verrait notre territoire visé en même temps par des actions hybrides massives, écrivent les rédacteurs de la RNS, du Secrétariat général à la défense et à la sécurité nationale. Il est vital de se préparer à cette hypothèse ». Publicité La description de la menace russe est minutieuse et inquiétante : « la Russie a multiplié les actions hostiles vis-à-vis de la France et de ses partenaires européens en deçà du conflit direct : posture d'intimidation nucléaire, ingérences dans le champ informationnel, cyberattaques, sabotage, espionnage, détention arbitraire de ressortissants, survol du territoire de certains alliés, velléités d'ingérence dans les processus électoraux, manifestations hostiles contre les forces françaises et alliées, actions sur le territoire national ». En réalité, cela n'est pas nouveau. Mais l'accoutumance à cette guerre hybride risque de faire perdre les réflexes de sauvegarde: « Ces actions de déstabilisation de plus en plus désinhibées, ainsi que la priorité absolue accordée par Moscou au renforcement de ses forces armées confirment l'approche confrontationnelle prise par la Russie à l'égard de la France et de ses partenaires européens ». La RNS ajoute : « Moscou poursuit son réarmement avec l'objectif d'accroître son armée de 300 000 soldats, 3 000 chars et 300 avions de combat supplémentaires à l'horizon 2030. Ses dépenses militaires représentent près de 40 % de son budget ». De quoi menacer les Européens, si jamais ceux-ci ne réagissent pas et perdent l'appui des États-Unis. Urgence nationale et européenne L'urgence est européenne. Le document stratégique français insiste évidemment sur la constitution d'un pilier européen au sein de l'Alliance. Il s'inquiète aussi à mots couverts de la guerre commerciale livrée par les États-Unis depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. « Cette cohésion et cette solidarité européenne sont d'autant plus essentielles que le risque de guerre économique et technologique a significativement augmenté depuis plusieurs mois, faisant peser des risques sur des pans entiers de notre autonomie et de notre souveraineté », lit-on. Le texte fixe « onze objectifs stratégiques », sensiblement les mêmes que ceux fixés en 2022. On note aussi quelques inflexions majeures. La crédibilité de la dissuasion nucléaire, clé de voûte de la sécurité du pays, et la résilience de la nation figurent aux premiers rangs. « Il devient nécessaire que la Nation tout entière se tourne à nouveau vers sa défense et sa sécurité. Il s'agit notamment de renforcer la cohésion nationale et de créer un réservoir de personnes mobilisables en cas de crise. À ce titre, un service militaire volontaire rénové pourrait être créé pour proposer aux Français majeurs de recevoir une formation militaire socle pouvant déboucher sur un engagement », énonce le texte. Le président prendra ses décisions à l'automne. À lire aussi «Notre environnement sécuritaire a changé et pas pour le mieux»: la crédibilité de l'Otan au défi d'un monde en guerre Feuille de route Dans une troisième partie, qui ne figurait pas dans l'édition 2022, la Revue nationale stratégique présente « les voies et moyens » identifiés pour atteindre ces objectifs. Cette feuille de route, qui ressemble à un programme législatif, devra conjurer un contexte d'impasse budgétaire et de fragilité politique… Elle prévoit notamment une adaptation des textes de lois sur la défense opérationnelle du territoire, une transformation de la Journée défense et citoyenneté, la diffusion d'un guide de résilience, une analyse des approvisionnements critiques, un renforcement des capacités de lutte contre les ingérences numériques, avec par exemple la création d'une académie de lutte contre les manipulations de l'information… La RNS couche noir sur blanc la liste des capacités militaires à renforcer : Les efforts « porteront plus particulièrement sur les munitions, les drones et munitions téléopérées, la suppression des défenses adverses, la défense sol-air et lutte antidrones, la guerre dans le champ électromagnétique, les feux dans la profondeur y compris les capacités de frappes de missiles conventionnels, les trames « contrôle de l'espace maritime » et « aviation de chasse », l'aviation de transport et la capacité à commander, appuyer et soutenir la composante terrestre de niveau opératif d'une coalition ». Presque tout est à faire.

Face aux défis sécuritaires mondiaux, les ambitions budgétaires d'Emmanuel Macron
Face aux défis sécuritaires mondiaux, les ambitions budgétaires d'Emmanuel Macron

Le Figaro

time11-07-2025

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Face aux défis sécuritaires mondiaux, les ambitions budgétaires d'Emmanuel Macron

Réservé aux abonnés RÉCIT - Le chef de l'État doit prononcer dimanche un discours sur l'effort consacré à la défense, pour préparer la France aux nouveaux dangers. Dramatiser, solenniser, pour faire comprendre à tous la gravité du moment. Comme tous les ans, le chef de l'État, Emmanuel Macron, doit prendre la parole la veille du 14 Juillet lors de la traditionnelle réception donnée à l'Hôtel de Brienne en l'honneur des armées. Généralement, il rend hommage aux soldats, évoque les contraintes singulières du métier des armes, accorde le temps nécessaire aux familles de blessés ou endeuillées pour rappeler la reconnaissance de la nation. Mais cette fois, le ton promet d'être différent. « Nous sommes à un moment de bascules », dit-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron en insistant sur le pluriel : aggravation de la menace que fait peser la Russie sur l'Europe, désinhibition du recours à la force et affaiblissement de l'ordre international, affirmation des ambitions de la Chine, érosion du partenariat avec les États-Unis, révolution technologique… La menace s'aggrave et touche désormais potentiellement « le cœur de l'Europe », assure-t-on…

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