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L'Équipe
16-07-2025
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« C'est un état d'esprit qu'il faut changer » : Les vérités de Catherine Moyon de Baecque, ancienne présidente de la commission contre les violences sexuelles du CNOSF
L'ancienne lanceuse de marteau, qui a présidé pendant quatre ans la commission contre les violences sexuelles dans le sport du CNOSF, est prête à continuer le combat, malgré la mise à l'écart dont elle se dit victime. Quand on la rencontre ce premier jeudi de juillet dans un café, Catherine Moyon de Baecque nous accueille avec un grand sourire. Comme à son habitude. La « première athlète à avoir brisé le silence sur les violences sexuelles », comme elle aime à se présenter, en a fait un signe de résilience. Après avoir dénoncé les violences sexuelles aggravées qu'elle a subies en 1991 lors d'un stage de l'équipe de France d'athlétisme à l'INSEP, trois des accusés ayant été condamnés, elle a aussi souffert de sa mise à l'écart pour avoir osé parler. Plus de trente ans ont passé mais l'ancienne lanceuse de marteau se sent encore victime d'une « ostracisation volontaire et orchestrée ». C'est ce qu'elle explique dans une tribune qu'elle a nous a adressée au moment du changement de présidence au CNOSF et qu'elle décrypte devant un jus d'orange pressée. Nommée en 2021 coprésidente de la commission contre les violences sexuelles et les discriminations dans le sport sous l'ère de la présidente Brigitte Henriques (2021-2023), Catherine MDB affirme avoir « endossé ce rôle aux côtés d'une équipe bénévole, déterminée et motivée par un engagement exemplaire pour faire réellement bouger les lignes ». Mais elle s'est vite rendu compte que « les dés étaient pipés d'avance » et le « combat inégal et déloyal ». « On aurait dû travailler davantage ensemble avec le ministère mais c'était l'époque des luttes internes au CNOSF » Catherine Moyon de Baecque Elle estime qu'elle n'a pas eu les moyens de mener à bien sa mission, que son binôme Jean Zoungrana, président de la Fédération française de kayak à l'époque, ne l'a guère aidée et qu'elle a dû se battre pour imposer les premières Assises internationales de lutte contre les violences sexuelles dans le sport en avril 2023. Qui n'ont jamais connu de deuxième édition. « On aurait dû travailler davantage ensemble avec le ministère mais c'était l'époque des luttes internes au CNOSF », rappelle l'ancienne athlète à propos de la crise de gouvernance qui a conduit Brigitte Henriques à jeter l'éponge, pour être remplacée, en juin 2023, par David Lappartient. « Il m'avait dit on se voit à la rentrée mais il ne m'a jamais reçue », poursuit-elle. « Le président nous a proposé une réunion qui n'a jamais eu lieu », confirme Jean Zoungrana en avançant des raisons d'agenda. Il préfère insister sur les nombreuses actions de la commission pour aider les fédérations et les athlètes, plutôt que sur la mise à l'écart de Catherine Moyon de Baecque dans le sillage de celui de Brigitte Henriques, qui l'a conduit à assumer seul la présidence la dernière année. « Je n'ai rien à voir avec cette affaire », précise le président de la Fédération européenne de canoë-kayak. « Tout le travail avait été fait quand j'ai été évincée », souligne la coprésidente. Elle explique que les « manoeuvres orchestrées pour m'évincer » se sont intensifiées après le 5 octobre 2023, date de son audition par la commission d'enquête parlementaire sur les violences et les dysfonctionnements dans le sport, pilotée par les deux parlementaires Béatrice Bellamy et Sabrina Sebaihi. L'ancienne athlète juge sévèrement les critiques du mouvement sportif et de l'ancienne ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, aujourd'hui à la tête du CNOSF, contre les deux élues qui ont lancé la plateforme « balance ton sport » pour recueillir la parole des victimes alors qu'existait déjà un autre outil, Signal sport, au ministère des Sports. « À quel moment on se préoccupe des victimes ? », s'interroge tout haut Catherine MDB. Elle se dit favorable à l'une des principales préconisations du rapport de la commission, la création d'une autorité indépendante en charge des violences dans le sport, « comme pour le dopage », précise-t-elle. Une préconisation qui ne s'est jamais traduite dans les faits, le ministère et le mouvement sportif n'y étant pas favorables. « Les violences continuent à augmenter, inverser la courbe serait déjà un pas en avant » L'ambassadrice du programme « donnons de la voix » du Conseil de l'Europe aurait aimé que les Jeux de Paris 2024 soient « un levier » pour faire avancer le combat contre les violences et mettre fin à l'immobilisme lié à « l'entre-soi » du monde sportif. « Il y a eu des avancées mais elles n'ont pas été à la hauteur des enjeux », estime Catherine MDB. À titre personnel, elle regrette de n'avoir pas eu d'accréditation pour entrer au Club France et assister aux différentes épreuves. « Libérée » de son statut de présidente de la commission, l'ex athlète souhaite passer à « une nouvelle étape de son engagement » toujours dans le but de « garantir la protection des enfants, le respect des victimes et la responsabilité de tous les acteurs du sport au sein de la société ». Elle formule ainsi le voeu que « le CNOSF prenne clairement position sur ces enjeux » car « il ne s'agit plus de symboles ou de discours mais d'actions concrètes, mesurables et durables », souligne-t-elle dans sa tribune. « J'ai des idées pour ces mesures, c'est un état d'esprit qu'il faut changer, aider les dirigeants à agir pour respecter l'intégrité des athlètes, ne pas hésiter à recourir à l'article 40... » estime-t-elle. Elle n'a pas sollicité la nouvelle présidente du mouvement sportif, laquelle avait lâché ses coups contre les deux parlementaires de la commission lors des voeux communs du ministère et du CNOSF le 30 janvier 2024. « Amélie Oudéa-Castéra a des responsabilités, je tends la main pour agir au sein de la société », annonce-t-elle. Membre de la commission de l'engagement de la Fédération française de football depuis sa création en février 2024, elle continuera quoi qu'il arrive à mener son combat partout où elle est invitée à témoigner. « Les violences continuent à augmenter, inverser la courbe serait déjà un pas en avant », conclut Catherine Moyon de Baecque.


Le Figaro
13-07-2025
- Sport
- Le Figaro
Eurobasket : Mathias Lessort déclare forfait, nouveau coup dur pour les Bleus
Insuffisamment remis de sa fracture à la jambe gauche en décembre dernier, le pivot du Panathinaïkos est remplacé dans le groupe par Yoan Makoundou. Mathias Lessort ne disputera pas l'Eurobasket (27 août - 14 septembre) avec l'équipe de France. La Fédération française de basket a annoncé, ce dimanche, le forfait du pivot du Panathinaïkos, victime d'une fracture de la jambe gauche le 19 décembre dernier. Le joueur, qui avait brièvement fait son retour lors du Final Four de l'Euroligue le 25 mai, «a continué à faire l'objet d'un suivi concerté entre les médecins de son club et ceux de l'Équipe de France», peut-on lire dans le communiqué de la sélection. Et «ce suivi a confirmé que sa participation à la préparation pour l'EuroBasket 2025, qui débutera à l'INSEP à la fin du mois de juillet, était prématurée. Le staff des Bleus, en accord avec le Panathinaïkos et le joueur, a donc acté son forfait pour la compétition.» À lire aussi Basket : «jeunes loups» et «ambition» pour les Bleus à l'Euro, même sans Wembanyama Publicité Lessort (2,06 m, 29 ans, 44 sélections) est remplacé dans le groupe des 18 joueurs pré-sélectionnés par Yoan Makoundou (2,07 m, 24 ans, 13 sélections), pivot prêté cette saison par Monaco au Türk Telekomspor, à Ankara. Un forfait de taille qui s'ajoute aux absences déjà annoncées de Rudy Gobert et Victor Wembanyama.