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Retraites : le nouvel abattement forfaitaire serait largement redistributif, selon l'IPP
Retraites : le nouvel abattement forfaitaire serait largement redistributif, selon l'IPP

Le Figaro

timea day ago

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Retraites : le nouvel abattement forfaitaire serait largement redistributif, selon l'IPP

L'abattement forfaitaire de 2000 euros pour les retraités, annoncé par le gouvernement pour le budget 2026, bénéficierait «assez largement» aux moins aisés s'il s'applique aussi pour le calcul des aides au logement, et permettrait un gain budgétaire d'«environ 550 millions d'euros», selon l'Institut des politiques publiques (IPP). «Le passage à l'abattement de 2000 euros est assez largement redistributif, augmentant les prestations et diminuant le montant d'impôt dû pour les retraités moins aisés tout en augmentant le taux d'imposition pour les retraités plus aisés», a indiqué mardi l'IPP, qui regroupe des chercheurs spécialisés dans l'évaluation des politiques publiques. Dans le cadre du prochain budget, le gouvernement souhaite instaurer un abattement forfaitaire de 2000 euros par an et par personne pour les pensions de retraite, en remplacement de l'abattement de 10% pour frais professionnels dont bénéficient actuellement les retraités. Cet abattement de 10% est aussi appliqué sur les revenus déclarés aux Caisses d'allocations familiales, pour calculer l'éligibilité aux allocations logement. On ne sait pas encore si l'abattement forfaitaire le remplacera également dans ce cas. Publicité «L'application de la nouvelle modalité d'abattement à la fois au calcul de l'impôt sur le revenu et à celui des aides au logement serait fortement redistributif, tout en permettant une amélioration du solde budgétaire d'environ 550 millions d'euros», a estimé l'IPP. «Au contraire, une application uniquement au calcul de l'impôt sur le revenu conduirait à des recettes presque deux fois plus importantes (environ un milliard d'euros), pour un effet redistributif moindre et une grande majorité de perdants à la réforme», a-t-il indiqué. Actuellement, la somme déduite correspond à 10% des pensions de retraite, avec un maximum de 4399 euros (pour les revenus de 2024). Le changement est sans impact pour les foyers fiscaux ayant 20.000 euros de pensions annuelles (40.000 euros pour un couple). Sous ce seuil, ils verront leur abattement augmenter. «Ils auront donc des revenus considérés comme plus bas, qui ouvrent droit à payer moins d'impôts et à percevoir plus de prestations sociales, alors que ce sera l'inverse pour les foyers fiscaux recevant plus de 20.000 euros», a détaillé l'IPP. Cela se traduirait par 1,5 million de gagnants (9% des retraités) grâce aux prestations sociales contre 1,4 million de perdants (8%) du fait de la hausse d'impôt. Si seul le mécanisme d'abattement sur l'impôt est modifié, cela serait respectivement 100.000 contre 1,4 million.

Sur le Budget, Bayrou et Bercy privilégient l'année blanche. Mais combien ça coûte et combien ça rapporte ?
Sur le Budget, Bayrou et Bercy privilégient l'année blanche. Mais combien ça coûte et combien ça rapporte ?

Le HuffPost France

time11-07-2025

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Sur le Budget, Bayrou et Bercy privilégient l'année blanche. Mais combien ça coûte et combien ça rapporte ?

ÉCONOMIE - À quelques jours du budget, c'est moins une question de « si » le gouvernement va vraiment avoir recours à une « année blanche », que du « comment » et dans « quel périmètre ». François Bayrou doit dévoiler ce mardi 15 juillet les grands axes de son prochain budget afin de faire 40, voir 45, milliards d'euros d'économies l'année prochaine. Parmi eux, la perspective d'un gel budgétaire tient la corde. Comme Le HuffPost l'a expliqué à plusieurs reprises, il s'agit de geler les budgets des ministères au niveau de 2025, sans nouvelles dépenses, et sans tenir compte de l'inflation. Potentiellement, cela impliquerait éventuellement donc aussi un gel du barème de l'impôt, des prestations sociales, et des pensions de retraite. Combien gagnerait l'État, combien perdraient les contribuables ? L'OFCE et l'Institut des politiques publiques (IPP) ont sorti leurs calculettes pour évaluer les économies et les coûts, suivant le périmètre de ce gel. Les pensions de retraite porteraient le gros de l'effort Selon l'OFCE, un gel de toutes les prestations sociales, chômage et pensions de retraite inclus, ferait faire environ 5 milliards d'euros d'économies. Dans ce total, le plus gros de l'effort viendrait des pensions qui, si elles étaient gelées en 2026, permettraient de faire entre 3 et 3,7 milliards d'économies (sur 350 milliards de pension au total). Viendraient ensuite les prestations sociales avec entre 1,2 et 1,3 milliard d'euros d'économisés. L'IPP, qui prend comme hypothèse une inflation à 1,3 %, liste notamment : 400 millions d'économisés sur les minima sociaux (RSA, ASPA, AAH), 400 millions sur les prestations familiales, 300 millions sur la prime d'activité et 200 millions sur les aides logement. Quant au gel du barème de l'impôt, l'OFCE estime qu'il permettrait de rapporter 1,2 milliard d'euros. L'organisme ne chiffre pas le coût pour les contribuables mais le précédent de 2012 permet de donner un ordre de grandeur. Cette année-là, le gel du barème avait entraîné une augmentation moyenne des impôts de 80 euros pour les 20 millions de foyers fiscaux, faisant entrer 1,7 milliard d'euros supplémentaires dans les caisses. En 2026 comme il y a 13 ans, des foyers qui ne l'étaient pas devraient aussi de se retrouver imposables ( + 400 000 en 2012). En l'état, il s'agirait donc bien d'une augmentation des impôts : une des lignes rouge fixées par la droite et l'extrême droite. Enfin, et même si pour l'instant elle n'est pas sur la table au regard de son inflammabilité politique, l'IPP s'est aussi penché sur les effets de l'abattement fiscal de 10 % dont bénéficient les retraités sur l'impôt sur le revenu. Sa suppression permettait, effet en cascade compris, d'économiser 5 milliards d'euros supplémentaires. Cela aurait surtout une incidence sur les 20 % des retraités qui disposent du niveau de vie le plus haut. Qui pourrait perdre quoi ? Combien perdraient les Français suivant leur statut en cas de triple gel (prestations sociales, retraites, et barème de l'impôt) ? Globalement, l'OFCE estime que « plus le niveau de vie augmente, plus l'impact d'une potentielle 'année blanche' serait important », comme le montre le graphique ci-dessous. Les ménages dont la personne référente est retraitée verraient une perte de 350 euros sur l'année, contre 100 euros pour les salariés, et pas loin de 200 euros pour les chômeurs (un peu plus que les inactifs). Mais attention, ces chiffres doivent s'examiner au regard global du niveau de vie. Et en pourcentage, ce sont bien les plus modestes qui seraient les plus affectés : « Les 5 % de ménages les plus modestes perdraient ainsi près de 1 % de revenu disponible (...) Pour les ménages du centre de la distribution, l'impact serait de l'ordre de 0,5 % et pour les 5 % de ménages les plus aisés inférieurs à 0,3 % ». Surtout, ces chiffres de l'OFCE ne tiennent pas compte d'un éventuel gel de la dépense publique en matière de santé, du point d'indice de la fonction publique ou des dotations aux collectivités. Autant d'effets non négligeables alors que l'Insee a mesuré un taux de pauvreté record en 30 ans et que François Bayrou joue tout simplement sa survie à Matignon sur ce budget.

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