2 days ago
Euro 2025: il inspire une nouvelle génération de footballeuses
Euro 2025
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Iman Beney et la Nati inspirent la nouvelle génération de footballeuses
L'Euro 2025 s'invite dans les camps de football et fait vibrer les jeunes espoirs féminins. Reportage au centre cantonal valaisan, à Ovronnaz.
Salomé Philipp
Dix filles participaient jeudi 10 juillet au camp de football au centre cantonal valaisan.
©Laurent de Senarclens
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En bref : L'Euro 2025 inspire une nouvelle génération de footballeuses. À Ovronnaz, la star valaisanne Iman Beney est devenue une référence pour les jeunes joueuses.
Une partie des revenus générés par l'Euro sera reversée aux fédérations des équipes participantes pour le développement du football féminin.
En Suisse, les infrastructures sportives s'adaptent progressivement aux besoins des footballeuses.
Dix jeunes footballeuses, crampons aux pieds, s'entraînent sur les terrains du centre sportif d'Ovronnaz (VS). Chaque année, elles sont un peu plus nombreuses à rejoindre les camps d'été. Lola, Méloé, Nora et Elin ont entre 9 et 14 ans. Toutes jouent dans un club valaisan, certaines en sélection cantonale. À quelques kilomètres de là, dans la vallée du Rhône et ailleurs en Suisse, l'Euro 2025 bat son plein. Les jeunes espoirs le suivent avec attention: sur le terrain comme à l'écran, elles observent, s'identifient et trouvent leur place dans un sport qui leur ouvre peu à peu la porte.
Ovronnaz vibre pour le football féminin
Quelles stars font vibrer les joueuses en herbe? Pour Nora, 9 ans, la réponse est claire: «Iman Beney n'a que 18 ans et joue déjà dans l'équipe nationale, j'aimerais bien être comme elle plus tard.» Même admiration chez Elin, gardienne de but: «Elle est trop forte et elle vient de Savièse, comme moi!»
Le nom d'Iman Beney est sur toutes les lèvres: c'est la référence des participantes au camp valaisan. Originaire de la même région et formée dans les mêmes structures, l'attaquante de Manchester City incarne un exemple concret de réussite. Ses performances à l'Euro 2025 avec l'équipe de Suisse renforcent leur admiration.
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Certaines admirent des joueuses de la sélection suisse, d'autres préfèrent des stars venues d'ailleurs. La défenseuse de la Nati Nadine Riesen, mais aussi l'Espagnole Alexia Putellas et l'italienne Chiara Tirelli ont la faveur des adolescentes. «Ma préférée, c'est la Française Sakina Karchaoui parce qu'elle fait beaucoup de passes décisives. Pour moi, c'est plus important que de marquer des buts», témoigne Méloé, 11 ans.
Les joueuses évoluent dans divers clubs valaisans, dont Martigny, Sion, Collombey-Muraz, La Combe ou encore Savièse.
©Laurent de Senarclens
Et cette tendance à s'identifier aux stars progresse. Les idoles des enfants ne sont plus exclusivement masculines. Même les garçons s'y mettent: «Je supporte la Juventus, et depuis 2020, je regarde aussi les filles», déclare Saro, 13 ans. Parmi les 45 jeunes footballeurs du camp, environ 1 sur 5 a assisté à un match de l'Euro au stade et tous l'ont suivi à la télé.
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«Ce soir, on a dû adapter le programme: les enfants voulaient voir le match de l'équipe de Suisse. Je n'ai jamais vu un tel engouement pour une compétition féminine», témoigne Jean-Jacques Papilloud, responsable du camp et pilier de la formation valaisanne.
L'Euro 2025 est un tremplin
Si l'enthousiasme du public s'affirme match après match, le véritable enjeu consistera à pérenniser cet intérêt. «L'Euro, c'est avant tout une grande fête populaire passagère, mais le football féminin n'est pas un phénomène de mode, estime le responsable. Notre rôle, c'est de forger un héritage, pour montrer que l'événement s'inscrit dans une continuité.»
Car si l'Euro 2025 apporte un nouvel élan, soutenir le football féminin est un travail amorcé de longue date. Bernard Métrailler, gérant du centre sportif d'Ovronnaz pendant vingt-huit ans, observe que les joueuses commencent le football de plus en plus tôt, à l'image de leurs homologues masculins. «Il y a quelques années, il n'y avait parfois qu'une ou deux filles dans ce camp», se souvient-il. Ce jour-là, elles sont dix à fouler la pelouse du terrain entouré de montagnes.
Lola, 14 ans, figure parmi les meilleures joueuses valaisannes. Elle vise la sélection suisse.
©Laurent de Senarclens
«Je pense que grâce à l'Euro, il y aura encore plus de petites filles qui commenceront le foot en Suisse», déclare Lola. La joueuse de 14 ans évolue à Sion et en sélection valaisanne. Elle vise une carrière professionnelle, à une condition: une plus grande reconnaissance. «Ce n'est pas l'argent qui m'intéresse, c'est l'égalité de traitement», explique-t-elle.
L'adolescente suit de près l'Euro féminin. Une première pour la footballeuse. Lola assure qu'elle ne manquera pas les prochaines éditions. Elle-même a d'ailleurs récemment participé à la Barça Academy World Cup, une compétition internationale où elle représentait la Suisse. «J'ai adoré y participer, rapporte-t-elle. Il faudrait plus d'initiatives dans ce genre.»
Le football féminin se structure en Suisse
En Valais, divers projets dédiés aux joueuses sont en cours. La première édition d'un camp de football exclusivement féminin verra le jour à l'été 2026, tandis que plusieurs d'entre elles ont récemment eu l'occasion d'assister à l'entraînement de l'équipe nationale suivi d'une séance de dédicace.
Une partie des fonds générés par cet Euro sont reversés aux associations nationales, et destinés spécifiquement au développement du football féminin. La formation des jeunes et l'amélioration des infrastructures figurent au cœur des priorités. Les installations ont déjà bien évolué, notamment avec une rénovation du centre sportif cantonal en 2024. «Il y a quinze ans, avant les matchs, les filles devaient se changer dans le vestiaire de l'arbitre», se rappelle Jean-Jacques Papilloud.
Un camp de football 100% féminin aura lieu pour la première fois en Valais l'an prochain.
©Laurent de Senarclens
Au-delà des retombées économiques avantageuses, c'est une évolution des mentalités qui s'amorce. «L'Euro donne une certaine valeur au foot féminin, qui se traduit par le nombre de personnes qui vont venir: les joueuses, mais aussi les entraîneurs, les dirigeants, le public», affirme le responsable du camp. Car si la compétition inspire les jeunes espoirs, elle inspire aussi des footballeuses plus âgées, des arbitres et des entraîneuses.
Le football féminin gagne en reconnaissance
Le football féminin progresse, mais certains stéréotypes ont la peau dure. «À l'école, il y a encore des garçons qui pensent que je ne sais pas jouer, que je devrais retourner à la cuisine», affirme Lola. «Au début des matchs, ils me disent qu'ils vont me battre facilement, parce que je suis une fille, ajoute Méloé. Pour moi, le football, c'est comme la danse ou l'équitation: c'est pour tout le monde.»
Malgré des clichés persistants, le football féminin gagne en reconnaissance et continue de rassembler. Florence Roduit, élue nouvelle gérante du centre sportif cantonal il y a quelques jours seulement, se réjouit de l'évolution de la discipline. Elle dresse un premier bilan positif des effets de la compétition: «C'est un événement qui a un véritable impact sur la population, déclare-t-elle. Je regarde davantage l'Euro féminin que les compétitions masculines. On revient à l'essence du football, à un jeu plus pur, avec moins de simulation, moins d'arrêts de jeu.»
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