12-08-2025
Le parcours atypique de Franjo Ivanovic, l'homme qui a fait de Nice sa victime préférée
Buteur au match aller (2-0), mercredi dernier, le Croate avait déjà mis un doublé aux Niçois cet hiver avec l'Union Saint-Gilloise. Portrait d'un joueur au parcours atypique, entre le Tyrol, la Bavière et la Belgique.
Il n'a pas le même maillot, mais il a la même passion pour les filets niçois. Auteur d'un doublé face au Gym avec l'Union Saint-Gilloise en décembre (2-1), avec notamment un but dans le temps additionnel, Franjo Ivanovic s'est de nouveau transformé en tourmenteur des Aiglons, mercredi (2-0). Il a ouvert le score d'une reprise en déséquilibre et il aurait rajouté un pion sans une grosse détente de Yéhvann Diouf dix minutes plus tard. Comme un hommage à son idole Ivica Olic, qui avait éteint en son temps un autre club français en Coupe d'Europe, avec un triplé contre l'OL en demi-finales de C1 en 2010, et fut son sélectionneur chez les Espoirs croates.
Mais que les Azuréens se rassurent, la France ne sourit pas toujours à celui qui a débarqué cet été à Lisbonne pour 22,8 M€ hors bonus. Ivanovic (21 ans) a connu ses premières sélections lors du quart de finale de Ligue des nations contre les Bleus, en mars, et il avait notamment envoyé son tir au but dans les nuages (0-2, 4-5 aux t.a.b.). Il était aussi resté à la porte de la Ligue Europa Conférence face au LOSC, à l'été 2023, malgré deux bons matches, alors qu'il venait d'arriver à Rijeka, en Croatie.
« L'école ne m'intéressait pas et je ne voulais rien faire d'autre que du foot »
Franjo Ivanovic
Étonnamment, c'était la première fois qu'il évoluait avec un club du pays qu'il a choisi de représenter. Car le nouvel Aigle est né il y a vingt et un ans dans le Tyrol autrichien, et c'est en Bavière qu'il a fait ses classes. « À 12 ans, le Bayern, mais aussi le RB Salzbourg et Augsbourg m'ont proposé de rejoindre leur école de jeunes, racontait-il dans un entretien à la DH en septembre. L'école ne m'intéressait pas et je ne voulais rien faire d'autre que du foot. J'ai expliqué à mes parents (Croates installés en Autriche) que je pouvais y aller seul et qu'ils ne devaient pas changer de vie pour moi, mais ils m'ont pris pour un fou. Mon père a quitté son travail pour me suivre tandis que ma mère et ma soeur sont restées en Autriche. »
Il y restera sept ans avant d'aller gratter du temps de jeu à Rijeka, où il tape dans l'oeil de l'Union, habituée à avoir du flair en matière d'attaquants (Undav, Boniface...). Ce sera l'explosion : 21 buts pour lui et un titre de champion de Belgique pour son club, avant le grand saut vers le Portugal. Où il n'aura donc eu besoin que de cinquante-trois minutes pour ouvrir son compteur. Le garçon est pressé. « Que ce soit à Rijeka ou à l'Union, je n'ai jamais reçu de temps et ce sera la même chose à Benfica, estimait la semaine dernière dans un autre entretien à la DH ce fan du Real Madrid et de l'AC Milan. Ensuite, mon but est de jouer dans les plus grands clubs du monde. Benfica est l'étape parfaite pour faire un pas supplémentaire dans ma carrière. »
Les Français sont-ils les cancres des tours préliminaires de C1 ?