23-07-2025
Regard fixe, air blasé… qu'est-ce que le « Gen Z Stare », l'attitude des jeunes qui agace les plus âgés sur les réseaux sociaux ?
« Gênant ». Fut un temps où les ados n'avaient que ce mot à la bouche. Dans une période où ils cherchent à se fondre dans la masse, n'importe quelle situation peut rapidement être qualifiée de «
malaisante
» ou de « cringe » (
venant de l'argot américain, qualifiant une situation gênante
) par les plus jeunes. Mais il existe une façon encore plus efficace pour eux de manifester leur inconfort.
Comble du mépris, il arrive qu'ils gardent le silence, et fixent simplement leur interlocuteur, en écarquillant parfois les yeux, pour manifester leur étonnement face à une remarque jugée stupide ou dans une situation qui les met mal à l'aise. Et même parfois alors qu'une réponse de leur part est attendue, ce qui a le don d'énerver parents, collègues et professeurs.
Surnommée « Gen Z Stare » aux États-Unis, soit « Regard de
la Gen Z
» (qui regroupe les personnes nées entre la fin des années 1990 et 2010), cette expression du visage est notamment utilisée sur les réseaux sociaux pour émettre un jugement, et exaspère les plus âgés, qui y voient un signe d'impolitesse, d'autant plus inapproprié lorsqu'il intervient
au travail
.
Largement évoqué par les médias américains, le « Gen Z Stare » puiserait ses origines dans la pandémie de Covid-19 et le confinement qui en a découlé, analyse Jessica Maddox, professeure d'université interrogée par
NBC News
.
Alors isolés chez eux, les jeunes auraient pris l'habitude d'afficher un visage impassible derrière leurs écrans lors des nombreux cours, réunions ou appels en visioconférence auxquels ils ont dû assister, ce qui les a amenés à reproduire ces comportements dans la « vraie vie ».
Pour se défendre, des personnes issues de la Gen Z ont ainsi expliqué la raison de leur impassibilité, jugée trop « rude », sur TikTok. Ceux ayant un job étudiant de vendeur ont ainsi expliqué que l'expression affichée sur leur visage était en général une réaction à des demandes de clients jugées stupides. « Tu m'as demandé lequel était lequel quand je t'ai tendu un smoothie à la fraise et un mocha glacé », se défend ainsi une jeune femme en vidéo, tout en affichant la fameuse expression.
« Vous m'avez demandé s'il y avait du caramel dans le caramel macchiato », « Vous m'avez demandé si l'on vendait des sous-vêtements pour enfants. Nous sommes dans une librairie », peut-on également lire. Pas sûr que ces réponses contribuent à les réhabiliter aux yeux des anciennes générations.
