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Le Parisien
5 days ago
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« Des collègues sautaient à pieds joints sur les jambes des morts » : poursuivi en diffamation, Jonathan, l'ancien croque-mort persiste
« On m'a demandé de briser les os des défunts » pour les faire « rentrer dans un cercueil trop petit ». Parfois, un employé « s'assied sur le couvercle et sur le corps pendant que l'autre vissait le cercueil ». Quatre ans après avoir lancé l'alerte dans les pages du Parisien-Aujourd'hui en France , Jonathan, ancien croque-mort girondin de 41 ans, maintient ses propos. Et même il insiste, ce jeudi, devant les juges de la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, qui ont examiné la plainte en diffamation de Funecap, géant de l'industrie, n°2 du funéraire en France. Ancien employeur que Jonathan accuse de « malmener » des corps à travers son « business de la mort ». En 2018, cet ancien boulanger répond à une petite annonce pour un emploi de chauffeur transporteur pour la filiale Funecap Sud-Ouest. Une aubaine pour ce père de deux fillettes, le poste est basé à quelques centaines de mètres de chez lui, à Mérignac (Gironde) et offre des « horaires normaux ». En plus, dit-il, le quadragénaire est séduit par les qualités réclamées pour le poste : « Sérieux, empathie et dignité » impose cette entreprise de pompes funèbres qui accompagne en moyenne 70 000 familles endeuillées chaque année. Dès son premier jour, raconte Jonathan à la barre de la 17ème chambre, spécialisée dans les affaires de presse, l'un de ses nouveaux collègues l'avertit, « si tu veux garder ton emploi, je te conseille de la fermer ». Le tout nouveau croque-mort se souvient : « J'ai pris ça avec ironie, je ne connaissais pas le métier ». Pendant plusieurs mois, Jonathan ne « voit rien » de choquant. Il entend surtout ses collègues se plaindre des horaires de travail, des cadences, du manque d'effectif… Puis il entend les premiers témoignages de « défaillances » dans le travail. Des histoires qu'il compile, enregistre, consigne dans des attestations signées par ses collaborateurs. Jonathan a fourni sa documentation à la justice de Bordeaux qui a ouvert une enquête concernant ces propos. Contacté, le parquet de Bordeaux n'a pas encore donné suite à nos questions. C'est ainsi que Jonathan recueille des témoignages d'employés qui disent avoir été forcés de « couper un bracelet pour le changer car le mauvais corps est parti deux jours plus tôt à la crémation » ou qui ont rempli un caveau de « pommes de pin » car l'employé n'avait plus le temps pour installer le corps. Dans sa chemise blanche, celui qui a roulé plus de 600 km depuis la région bordelaise pour faire face à ses juges ce jeudi, témoigne : « J'ai vu de mes propres yeux mon collègue frapper sur le capot du cercueil avec une masse car le front du défunt empêchait la fermeture », « j'ai assisté à des collègues qui sautaient à pieds joints directement sur les jambes des morts » pour qu'il rentre dans sa dernière couche. « Malmener un corps ? », l'interroge le président. « Vous êtes tout seul, vous appelez le planificateur, il dit « Tu te démerdes (…) Faire une mise en bière seul, tirer le corps, le mettre dans le cercueil tout seul. C'est ce que j'appelle malmener un corps. » « Je ne le vis pas bien » à l'époque, dit l'ex-employé des pompes funèbres, qui s'assure toujours « éberlué » depuis quatre ans : « On ne peut pas inverser des corps pour un enterrement, c'est pas possible ». « À vomir », répète à plusieurs reprises l'ancien croque-mort qui tempère : « Il y a quand même des gens professionnels dans ce domaine. J'ai rencontré des gens formidables ». Jonathan assure avoir alerté sa direction sur ces « défaillances » dans cette profession qui réclame pourtant d'« enterrer quelqu'un dignement ». Puis le quadragénaire écrit à plusieurs médias, dont le Parisien, et confie son enquête et ses témoignages : « J'ai pas menti, revendique à la barre celui qui est soupçonné de diffamation. Ces propos, je les ai tenus, je n'ai pas menti. Je ne voulais pas faire de buzz. J'explique comment marche la société de pompes funèbres pour laquelle je travaillais ». « Mais ça a froissé le groupe », s'enquiert le président ? « Pas à la hauteur d'une famille froissée parce qu'on s'est trompé lorsqu'on a brûlé son corps », répond Jonathan du tac au tac. « Tout est vrai, je ne mens pas. Je veux que les gens prennent conscience que cela peut arriver à n'importe qui. » Selon lui, s'il est poursuivi en diffamation, « c'est pour me donner une leçon, ou pour donner une leçon à ceux qui voudraient parler dans le futur. Je n'ai pas de haine contre Funecap ». Mais ces accusations, relève Bastien Mirault, l'un des directeurs généraux de Funecap, cité comme témoin, « sont infondées et sans preuve » et portent atteinte aux 3 000 salariés » du groupe. Selon le responsable, « le préjudice est multiple, y compris pour les familles » chez qui le doute sur les funérailles de leur proche a pu s'insinuer depuis la diffusion des propos de Jonathan. Le dirigeant assure : « Les inversions des corps, c'est déjà arrivé dans notre industrie, mais c'est une erreur humaine, ce n'est en aucun cas quelque chose d'institutionnalisé ou qui porte atteinte à l'intégrité du corps du défunt ». Même constat du côté du Funecap, représenté pour cette audience par Me Lorraine Gay, spécialiste du droit de la presse. Selon l'avocate, Jonathan « raconte n'importe quoi au mépris de l'ensemble des salariés » du groupe. La partie civile estime que Jonathan revendique un « statut de lanceur d'alerte » alors qu'il n'a travaillé que dix mois pour le groupe en raison de ses neuf mois d'arrêts maladie. « Ses allégations sont sans nuance », ce sont des « accusations extrêmement diffamatoires, car elles touchent le cœur du métier, l'activité même de Funecap ». L'avocate de la partie civile raille, citant les enquêtes journalistiques sur les maisons de retraite ou les crèches : « Il se prend pour un Victor Castanet , mais n'en a pas du tout l'étoffe ». Rappelant le procès devant les Prud'Hommes pour des heures impayées, qu'il a remporté, Me Lorraine Gay dénonce « une volonté manifeste de nuire à son ancien employeur » chez celui qui a été en arrêt maladie. Elle réclame 3 000 euros en tout de dommages et intérêts pour les trois branches de Funecap portées parties civiles. Pour Me Ilyacine Maaloui, à la défense, Jonathan « n'est pas un hurluberlu qui voulait se lancer dans l'influence ». Son client, qui bénéficie de six témoignages corroborant ses propos, ne couve « aucune animosité personnelle » pour Funecap : « Il voulait juste dénoncer des conditions de travail délétères » mais « on essaie de nous faire croire que parce qu'il a souhaité arrêter de travailler à ce rythme-là, tout ce qu'il dit est faux ». Me Ilyacine Maalaoui plaide la relaxe. Le délibéré sera rendu le 10 octobre prochain.


Le Figaro
6 days ago
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Il abat 16 arbres sur la propriété voisine pour avoir une vue sur l'océan et vendre sa maison plus cher
Parmi ces arbres figuraient des cèdres, des cerisiers et des cyprès dont la plupart mesuraient plus de 9 mètres de haut et étaient âgés de plusieurs décennies. « Vue imprenable sur l'océan » . Jonathan serait allé jusqu'à abattre 16 arbres situés sur le terrain de sa voisine, Patricia, pour s'offrir une vue sur la mer dans ce secteur recherché de l'État du Massachusetts. Évidemment sans l'aval de la voisine. Il aurait ensuite mis sa maison dotée d'une piscine, d'un pool house et d'un spa en vente pour près de 10 millions de dollars, soit 8,5 millions d'euros, en vantant cette vue sur l'océan. La voisine de Jonathan le poursuit en justice. « Les arbres en question ont été plantés par la famille Belford dans les années 1970 et entretenus pendant près de cinq décennies. Leur abattage a non seulement porté atteinte aux droits de propriété du demandeur, mais a également porté atteinte durablement au caractère, à la valeur et à l'intimité de la propriété », est-il indiqué dans la plainte. Ces arbres permettaient de masquer la propriété voisine aujourd'hui visible de tous. Parmi ces arbres figuraient des cèdres, des cerisiers et des cyprès dont la plupart mesuraient plus de 9 mètres de haut et étaient âgés de plusieurs décennies. La victime demande 1,2 million d'euros d'indemnisation « Située sur les hauteurs du quartier prisé de Cisco, la résidence 3 Tautemo Way est une résidence balnéaire contemporaine, aménagée et située de manière à profiter d'une vue imprenable sur l'océan Atlantique , Hummock Pond et les 300 hectares de terres protégées entre Hummock Pond et Madaket », est-il mentionné dans l'annonce. L'agent immobilier assure que la vue sur l'océan n'était pas mentionnée dans la précédente annonce. La voisine estime que le coût de remplacement des arbres abattus dépasse 486.000 dollars, soit 414.000 euros. Mais, Patricia ne s'arrête pas là. Elle réclame 1,4 million de dollars de dédommagement, soit 1,2 million d'euros. Les 414.000 euros ne prennent pas en compte l'augmentation du bruit depuis la disparition des arbres, la perte de valeur de la propriété et l'absence de protection de la maison, relate le journal local Nantucket Current. Des préjudices qu'il faut donc ajouter aux 414.000 euros identifiés.