10-07-2025
Dégradations lors de manifestations agricoles : six mois de prison avec sursis pour un dirigeant syndical
Les faits remontent au 11 avril 2024. José Perez avait participé à une action ciblant les locaux de l'Office français de la biodiversité à Clairac (Lot-et-Garonne) en intimidant des agents. Sa peine est assortie d'une période probatoire de deux ans.
Deux autres militants de la
Coordination rurale du Lot-et-Garonne
ont été condamné à quatre mois de prison avec sursis dans cette affaire. Au total, une vingtaine de personnes avaient été jugées en mai et juin pour des actions menées lors des
mobilisations agricoles de 2024.
Les prévenus étaient poursuivis pour
divers faits
, notamment la détérioration d'une vingtaine de radars routiers, la destruction de la cargaison d'un camion de légumes en provenance d'Espagne,
l'entrave à la circulation ferroviaire
ou encore des dégradations sur des voies près d'Agen.
Plusieurs bâtiments publics avaient également été pris pour cible
: services de l'État (Office français de la biodiversité, direction des impôts, Urssaf), collectivités, sociétés d'autoroutes ou encore enseignes de la grande distribution.
Poursuivie en tant que personne morale dans dix dossiers, la
CR47
a finalement été relaxée, tout comme sa représentante Karine Duc, aujourd'hui candidate à la présidence de la Chambre d'agriculture départementale.
L'avocat du syndicat, Me Christophe Dejean, a salué la décision : « On a tenté d'attenter à la vie de ce syndicat et la justice est passée. La CR47 est relaxée, l'essentiel était de sauver
la Coordination Rurale
. »
D'autres militants ont été condamnés à des amendes allant de 800 à 2 000 euros, parfois avec sursis. Tous disposent de dix jours pour faire appel.
Certains devront également verser des dommages et intérêts. Le gérant d'un supermarché Leclerc, dont le toit s'était effondré, a obtenu une indemnisation pour un préjudice estimé à plus de 65 000 euros. SNCF Réseau et SNCF Voyageurs percevront plus de 44 000 euros pour compenser des dommages matériels.
Malgré sa condamnation, José Perez s'est dit déterminé à poursuivre son engagement : « On va pouvoir continuer nos actions et défendre les agriculteurs », a-t-il déclaré. Son avocat estime qu'il ne doit sa peine « qu'au fait qu'il est en première ligne depuis des années en prenant les coups pour l'ensemble des agriculteurs qu'il représente ».