20-07-2025
Karaté Kid, ouvrage sur le Stade Toulousain, festival Off d'Avignon : pas de vacances d'été pour la culture
Si certaines compétitions se mettent en pause l'été, la culture, elle, continue d'alimenter cinémas, librairies et théâtres d'oeuvres inspirées du sport. Largement de quoi occuper les vacanciers d'ici la rentrée.
Arts martiaux, natation et baseball au cinéma
Si Brad Pitt reste au volant de sa monoplace dans F1, toujours en salles depuis le 25 juin, d'autres sorties sportives occuperont les cinémas, cet été. Depuis mercredi dernier, le MMA se retrouve au coeur de Moon, deuxième long métrage de l'irako-autrichienne Kurdwin Ayub. La jeune réalisatrice (35 ans) a misé sur la chorégraphe et performeuse Florentina Holzinger pour incarner Sarah, une ancienne pro, retirée des cages, qui décide de quitter l'Autriche pour la Jordanie. Elle va y enseigner les arts martiaux mixtes à trois filles d'une riche famille locale qui sont, elles, dans un autre type de cage. Les amateurs de sports de combat en quête d'une tonalité plus légère pourront opter pour Karaté Kid : Legends, le sixième film de la série Karaté Kid, en salles à partir du 13 août. Tête d'affiche du premier opus, Jackie Chan est toujours là dans le rôle de Monsieur Han, professeur de kung-fu.
Même date de sortie mais toute autre discipline, Sally Bauer, à contre-courant, réalisé par Frida Kempff, raconte l'histoire de cette nageuse suédoise qui traversa la Manche à la nage en 1939. À 30 ans, juste avant-guerre, la mère de famille (incarnée par Josefin Neldén) avait réussi à atteindre l'Angleterre depuis la France en 15h22. Un chrono qu'elle améliorera de 42 minutes en 1951. Mais elle n'était pas la première à réaliser une telle performance. Son histoire rappelle celle de l'Américaine Gertrude « Trudy » Ederle, première femme à réaliser la traversée, le 6 août 1926. L'actrice britannique Daisy Ridley, connue pour son rôle de Rey dans les derniers Star Wars, l'avait interprétée dans Face à la mer, sorti sur Disney + l'été dernier.
Habitué des films à succès dans des univers sportifs comme The Wrestler (2008) ou Black Swan (2010), Darren Aronofsky, également réalisateur de Requiem for a Dream (2000) ou The Whale (2023), revient avec Pris au piège à partir du 27 août. Les spectateurs y suivront Hank Thompson, ancien crack du baseball reconverti barman dans une adresse new-yorkaise miteuse. Outre Austin Butler dans le rôle principal, le film s'appuie sur la star du reggaeton Bad Bunny qui sera aussi sur les greens de golf dans Happy Gilmore 2 (le 25 juillet sur Netflix).
Guidons et ballons en librairie
Côté littérature, de nouveaux ouvrages de sport garnissent déjà les librairies depuis plusieurs semaines. Depuis fin avril, les Éditions du Cerf ont par exemple sorti Roues libres (19,90€), une passionnante immersion dans l'intimité du peloton à travers des scènes, portraits et histoires contées par François-Guillaume Lorrain. Le cyclisme a aussi inspiré un nouvel ouvrage à Pascal Sergent. Le Roubaisien, auteur de plusieurs dizaines de livres sur le sujet, a ouvert son exceptionnelle collection pour écrire 1001 maillots de cyclisme portés par les champions (éd. Solar, 19,90€). Du mythique maillot Bianchi de Fausto Coppi aux maillots verts de Peter Sagan sur le Tour, il y a de quoi picorer une foule d'histoires.
Quelques jours avant le troisième Bouclier de Brennus remporté d'affilée par les Toulousains, le journaliste de L'Équipe, suiveur du club, Laurent Campistron a publié Les 50 meilleurs joueurs du Stade Toulousain (éd. Scotty, 23€). Une liste tout sauf évidente à bâtir mais qui permet de creuser, à travers les portraits de ses légendes, l'histoire d'un club aux 24 titres de champion de France et 6 fois champion d'Europe.
Agent de footballeurs pendant 25 ans, Fred Guerra a lui choisi d'écrire De l'échafaudage à la Ligue des champions, préfacé par Jean-Michel Aulas (éd. Les passionnés de bouquins, 21€). Représentant de grands noms de l'OL (Mahamadou Diarra, Sidney Govou, Hatem Ben Arfa, Samuel Umtiti...) et de plus de 130 joueurs, il raconte l'histoire de son improbable reconversion, démarrée au détour d'une conversation à la fin d'un chantier, en Suisse. Son autre vie.
Pour les déjà nostalgiques du tout premier titre en Ligue des champions de l'histoire du PSG, vous pouvez toujours retrouver le l'album de L'Équipe, Champions ! L'épopée de Paris en Coupe d'Europe (Solar-L'Équipe, 10,90€) qui revient en textes et en images sur le parcours continental des joueurs parisiens. Deux hors-série sont aussi disponibles : les 50 ans du maillot à pois du Tour de France (3,70 €) et l'épopée des Bleus à l'Euro 2000 (3,70€) jusqu'au légendaire but en or de David Trezeguet en finale contre l'Italie.
Foot et rugby sur les planches
Le festival Off d'Avignon (5-26 juillet) fait lui aussi une place au sport. Parmi plus de 1 700 spectacles au programme de cette 59e édition, s'est glissé Raphaël Poulain qui présente « Quand j'étais superman », au Théâtre Les Étoiles. Dans ce seul en scène, l'ex-rugbyman (44 ans) raconte son parcours, de son enfance picarde à sa gloire éphémère et ses trois titres de champion de France au Stade Français en passant par ses errances (voir ci-dessous).
Elle aussi retraitée des pelouses, l'ancienne footballeuse Mélissa Plaza (2 sélections en équipe de France) joue 140 BPM , au théâtre de la Porte Saint Michel. Docteure en psychologie du sport et autrice de Pas pour les filles ? (2019, éd. Laffont), elle propose cette fois un spectacle pensé autour de huit textes introspectifs, slamés à 140 battements par minute.
Après sa pièce je ne cours pas, je vole ! inspirée de grandes figures du sport (Marie-José Pérec, Rafael Nadal...), Élodie Menant présente à Avignon (théâtre des Béliers) son nouveau spectacle, le gros qui fume comme une cheminée en hiver. Il met en scène Juan, animateur radio, auteur, fumeur et aficionado de ballon rond en surpoids. Un soir de match entre l'Argentine et le Paraguay, un pari perdu face à ses lecteurs le conduit à un voyage inattendu. Les amateurs de tennis pourront eux aussi trouver leur bonheur dans jeu, set et couple (théâtre de l'Optimist), les fans de balle orange dans basketteuses de Bamako (La Manufacture) et les boulistes dans les pieds tanqués (boulodrome de l'île Piot).
Loin d'Avignon et du théâtre, la première édition du Deauville Sport Images Festival, ouverte le 21 juin, est toujours en cours jusqu'au 21 septembre. Plus de 300 photographies de sport sont exposées dans toute la ville. Envol, une exposition entièrement dédiée à L'Équipe présente notamment 30 photos. Toutes ont été prises en plongée depuis des tribunes, des hélicoptères mais aussi à partir de drones ou de robots pilotables à distance comme lors des derniers Jeux Olympiques.
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