2 days ago
En Bretagne, les choucas des tours épargnés par la justice
Ils sont partout, et ils sont (très) nombreux, provoquant
l'ire des agriculteurs bretons
. Particulièrement dans
le Finistère
, où leur population était estimée à 90 000 individus en 2010 et désormais à plus de 300 000 individus. Ces petits corvidés de 300 g à peine, bêtes noires des producteurs, ce sont les choucas des tours.
Une espèce protégée, tant à l'échelle nationale qu'européenne, qui se reproduit à la vitesse grand V, mais fait des ravages dans les champs, sans craindre le moindre effaroucheur. Déchiquetages de protections, dépouillage de semis, boulottage d'échalotes, de maïs, ou de choux-fleurs, squat de granges et conduits de cheminées… Dans le département, les coûts des dégâts qu'ils occasionnent étaient encore estimés, il y a peu, à plus d'un million d'euros depuis le début de 2025 selon la chambre d'agriculture.
Aussi, la régulation de cette espèce a-t-elle été autorisée, à la mesure de sa présence par département :
ces arrêtés préfectoraux
ont fini par donner le feu vert à l'abattage de 14 500 choucas dans la région Bretagne. À noter que 200 000 choucas ont potentiellement été tués ces dix dernières années en Bretagne, grâce à ce type d'arrêtés.
Mais voilà, trois associations ― Bretagne vivante, la LPO Bretagne et One Voice ― ne l'ont pas entendu de cette oreille et ont fini par se tourner, le 17 juin, vers la juge des référés, pour faire suspendre ces arrêtés… Et avec succès dans le Finistère, le Morbihan et les Côtes-d'Armor (respectivement 6 000, 7 000 et 1 500 oiseaux concernés).
Seul l'arrêté préfectoral d'Ille-et-Vilaine prévoyant l'abattage de 500 oiseaux, soit « 3 % de la population » n'a pas été suspendu « au regard de la durée de dérogation accordée » et du nombre « peu important » de choucas concernés. Encore une victoire, donc, pour les défenseurs du petit corvidé.