08-07-2025
Festival d'Aix : La Calisto, comme du Mozart
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CRITIQUE - La Néerlandaise Jetske Mijnssen revisite l'intrigue de l'opéra baroque vénitien avec un à-propos rare. La réorchestration fluide est à l'unisson.
Lorsque La Calisto, le génial chef-d'œuvre qui porte l'opéra baroque vénitien à son apogée, est créé en 1651, c'est pour un orchestre de cinq musiciens, dans une salle accueillant cent personnes. En 2025, le Festival d'Aix lui réserve les honneurs de la cour de l'Archevêché et ses 1250 places. Pour que la musique ne s'y évapore pas, Sébastien Daucé a fait ce que faisaient les compositeurs à l'époque : il l'a réorchestrée pour 33 musiciens, dont 10 violons, 2 cornets et 3 sacqueboutes, l'ancêtre du trombone. Cela aurait pu être lourd, mais le chef a une telle élégance musicale et une telle expertise du répertoire que cette opulence instrumentale emplit l'espace sans le saturer. Les contrastes sont bien un peu lissés, mais les timbres sont tellement beaux et la ligne tellement fluide que l'on se croirait presque chez Mozart, avec un bon siècle d'avance.
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