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24 Heures
3 days ago
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Il a choqué, séduit, clivé puis s'en est allé – On se souvient de Thierry Ardisson
Accueil | Culture | Cinéma & séries | Décédé à 76 ans, le mage controversé des talk-shows de fin de soirée a bousculé les écrans par ses audaces, mais aussi ses excès. Publié aujourd'hui à 19h04 Thierry Ardisson a su imposer son style et sa verve inimitables. Mais ses détracteurs estiment que certaines dérives populistes ont ouvert la voie à d'autres émissions polémiques. AFP En bref: Il est mort, le divin enfant terrible de la télé française. Thierry Ardisson a tiré sa révérence, foudroyé par un cancer du foie, après quatre décennies d'une carrière télévisuelle où les flamboyances et les coups de génie ont aussi côtoyé les abîmes existentiels les plus sombres . De la noirceur, d'ailleurs, qui s'affichait littéralement sur le personnage: celui qu'on surnommait «l'homme en noir» aura rarement quitté son costume anthracite intégral. Un choix vestimentaire dicté par son manque d'imagination pour s'habiller le matin, disait-il, mais surtout par un souci calculé de visibilité: voir Ardisson se pointer à l'horizon, lui et sa silhouette charbonneuse, c'était presque toujours la promesse d'une interview orageuse et d'un coup de houle sur les ondes. Ce natif de Nice fut d'abord un publicitaire surdoué, dans cette France des années 70 ivre de «réclames» en plein boom télévisuel, où les slogans bien affûtés bâtissent des gloires et des fortunes rapides. «Ovomaltine, c'est d'la dynamique», «Quand c'est trop, c'est Tropico», «Lapeyre, y en a pas deux», des refrains signés Ardisson qui ont bassiné des générations de téléspectateurs. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Le mogul de la pub a le sens de la formule, mais il a également le don pour prendre le pouls d'une société qui se fait de plus en plus pop, débusquant les scoops trash de people que son agence vend à la presse écrite. TF1 lui confie dès 1985 l'émission «Descente de police», où le publicitaire devient un interlocuteur musclé face aux personnalités quasi malmenées par cette interview en mode garde à vue. Le règne de «l'homme en noir» Le programme, jugé trop violent, est vite arrêté, mais le phénomène et la recette Ardisson s'installent pour de bon. On le retrouve aux manettes de plusieurs émissions cultes de la décennie, comme «Bains de minuit», présentée depuis une discothèque, sur La Cinq, ou «Lunettes noires pour nuits blanches» sur Antenne 2. Le champagne coule à flots, les interviews se déroulent clope au bec, affalé sur le canapé. Serge Gainsbourg , Mylène Farmer , Béatrice Dalle viennent causer de leurs anges et de leurs démons dans une atmosphère de décontraction jamais osée à la télé française. Dans les années 90, Thierry Ardisson se fait plus rare, enchaîne les projets avortés, mais la fin de la décennie lui offre une renaissance en mode XXL, il démarre «Tout le monde en parle» en 1998, seconde partie de soirée d'un samedi qui vibre désormais au rythme des outrances de l'émission. Thierry Ardisson reçoit l'humoriste Didier Porte dans son émission «Salut les Terriens» sur la chaîne cryptée Canal +, en 2010. AFP L'animateur y importe plusieurs concepts déjà mis en œuvre dans ses programmes de la fin des années 80, comme l'interview à format calibré, avec ses thématiques imposées et ses gimmicks. Entre deux répliques «Magnéto Serge» ou vannes de son snipeur en chef Laurent Baffie, Ardisson invite pêle-mêle rockeurs ou scientifiques, intellectuels de renom ou complotistes prosélytes, faisant de son émission un cocktail parfois explosif et au scénario imprévisible. Comme ce soir où l'actrice Milla Jovovich, interrogée sur son père, se mure soudain dans le silence, puis éclate un verre sur le sol avant de partir en pleurs et en furie du plateau. En 2006, l'annonce de l'arrêt de «Tout le monde en parle» par France 2, officiellement pour une obscure raison contractuelle, fait enrager Ardisson, qui crie à l'assassinat médiatique, accusant les nouveaux boss de la chaîne de renier le ton provoc d'un programme qui, pourtant, cartonne. Le talk-show aux phrases-chocs L'animateur rebâtit un concept assez similaire chez Canal+, intitulé «Salut les Terriens!», puis monte «Les Terriens du dimanche» sur C8 à partir de 2017, des émissions populaires mais qui peineront à retrouver une dimension iconique. Une période récente où celui que Guillaume Durand avait un jour qualifié «d'un des plus grands intervieweurs des trente dernières années» accepte d'échanger les rôles et de davantage se confier, évoquant ses anciennes addictions à la drogue, ses tentatives de suicide, ses opinions politiques aussi. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Le 10 mai dernier, il avait ainsi déclenché une polémique en déclarant, sur le plateau de «Quelle époque!», talk-show du samedi sur le service public issu de la filiation directe de «Tout le monde en parle», que «Gaza, c'est Auschwitz». Une comparaison dont il s'était par la suite excusé. Disparu quelques semaines plus tard, Ardisson est finalement parti comme il est venu: en grand prêtre des messes télévisuelles à scandale. Thierry Wegmüller se souvient d'Ardisson En 2002, l'entrepreneur et patron de clubs sortait un titre sur l'album de Béatrice Ardisson, seconde épouse de l'animateur. Alors en pleine gloire avec le succès de «Tout le monde en parle», l'homme de télé était venu à Lausanne lors de trois soirées organisées par Thierry Wegmüller. «Je me rappelle avoir passé des moments forts sympathiques avec une personne certes haute en couleur mais très intelligente. Ce qui m'avait particulièrement frappé en le côtoyant, c'était sa sincérité et sa capacité à mettre à l'aise les gens. Il était quelqu'un de facile d'accès, loin de toute arrogance. Quand je regarde certaines personnes qu'on dit être ses successeurs à la télé, comme Hanouna par exemple, je trouve qu'Ardisson jouait la provoc mais avec beaucoup plus de finesse.» Autour de la télé et de Thierry Ardisson Nicolas Poinsot est journaliste à la rubrique culture et société. Auparavant, cet historien de l'art de formation a écrit pendant plus de dix ans pour le magazine Femina et les cahiers sciences et culture du Matin Dimanche. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Parisien
3 days ago
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Mort de Thierry Ardisson : ses slogans publicitaires qui ont marqué leur époque
« Lapeyre il n'y en a pas deux ». Cette rengaine et sa mélodie visant à faire la promotion de l'entreprise Lapeyre, spécialisée dans l'aménagement de maisons, sont ancrées dans la tête des Français depuis quarante ans. C'est l'œuvre de Thierry Ardisson , qui, avant de devenir une figure du petit écran, a commencé sa carrière dans les années 1970 dans le domaine de la publicité . On lui doit également d'autres slogans percutants, tels que « Chaussée aux Moines : Aaamène ! », destiné à faire la publicité d'un fromage industriel français issu de lait de vache (qui n'a en réalité aucun lien avec un quelconque monastère ou des moines en général). Thierry Ardisson est également derrière « Quand c'est trop, c'est Tropico ! », « Ovomaltine, c'est de la dynamique ! » ou encore « Vas-y Wasa ! ». L'animateur n'a jamais fait mystère de sa vie passée, il y a même au contraire consacré un livre, intitulé « L'ge d'or de la pub », publié en 2024. Pour lui, arrivé à Paris sans argent ni expérience, la publicité a été sa « grande école » . « Avant d'être un animateur, je suis un concepteur. (…) Le principe du slogan, c'est de ramasser l'idée dans le moins de mots possible. Mais c'est difficile parce que ça a l'air évident quand vous l'avez trouvé », expliquait-il lors d'une interview accordée à la chaîne belge RTL info . La carrière de publicitaire de Thierry Ardisson a forgé son sens de la punchline et son ton percutant, devenu sa signature télévisuelle.