03-08-2025
Benjamin Roduit: «L'eau est un bien essentiel, la Confédération doit donner le ton»
Récupération des eaux de pluie
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«L'eau est un bien essentiel, la Confédération doit donner le ton»
Benjamin Roduit (Le Centre/VS) demande au Conseil fédéral de soutenir les particuliers et les communes qui veulent installer des systèmes de collecte.
Patrick Monay
Benjamin Roduit, conseiller national (Le Centre/VS): «Il n'est plus admissible d'utiliser de l'eau potable pour arroser son jardin et les cultures.»
OLIVIER MAIRE
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En bref : Les coûts élevés découragent les privés d'installer des systèmes de récupération d'eau pluviale.
Une motion demande l'intervention du Conseil fédéral pour soutenir ces installations écologiques.
Les subventions pourraient intégrer le Programme Bâtiments menacé par l'austérité.
La gestion de l'eau concerne aussi la Confédération, au-delà des communes.
«Le Conseil fédéral est chargé de prendre des mesures pour inciter les privés et les communes à installer des équipements permettant la récupération d'eaux pluviales.» La requête exprimée par Benjamin Roduit dans la motion qu'il a déposée fin juin à Berne est simple et directe. Six conseillers nationaux de gauche ont cosigné le texte du centriste valaisan. Interview.
C'est votre deuxième tentative visant à encourager la récupération des eaux de pluie, après une première motion avortée en 2022. Pourquoi revenir à la charge?
Ma première motion a été classée, car elle n'a pas pu être traitée au parlement dans le délai des deux ans. Comme elle avait suscité de l'intérêt auprès d'élus issus de plusieurs partis, je veux remettre l'ouvrage sur le métier. Dans l'intervalle, les problèmes de sécheresse et d'approvisionnement en eau se sont accentués.
Qu'est-ce qui vous amène à aborder ce thème?
Il n'est plus admissible d'utiliser de l'eau potable pour arroser son jardin et les cultures. Certains étés, des communes doivent restreindre l'usage de l'eau potable alors que d'autres, parfois voisines, la gaspillent.
Avez-vous des connaissances qui se sont lancées dans un projet de collecte de l'eau de pluie ou qui y ont renoncé à cause des coûts importants que cela implique?
Oui, souvent des privés. Ce qui coûte cher, c'est l'installation et les travaux civils dus à la nécessité, bien souvent, d'enterrer le réservoir. Un père de famille me disait récemment y avoir renoncé lors de la rénovation de son habitation en raison de l'investissement estimé bien au-delà de 10'000 francs.
Et vous, avez-vous installé un tel système à votre domicile?
Non, mais malgré le coût dissuasif, j'envisage de le faire lors de prochains travaux.
La Confédération est en train de réduire ses subsides, notamment ceux du Programme Bâtiments, dans le cadre de son plan d'austérité. Qu'est-ce qui pourrait la pousser à encourager financièrement la récupération des eaux de pluie?
La réduction, voire la suppression du Programme Bâtiments est un non-sens et sera vivement combattue au parlement cet automne. De plus, il serait intelligent d'y intégrer des mesures et des aides pour inciter les collectivités et les privés à récupérer leurs eaux pluviales.
Quelles pourraient être ces mesures de soutien, selon vous?
Cela peut prendre la forme d'un soutien à l'innovation pour conseiller les meilleurs systèmes à des prix accessibles, de subventions attribuées sur des critères très précis et limitées dans le temps ou encore d'une défiscalisation de l'investissement consenti.
Le soutien n'est-il pas plutôt l'affaire des cantons ou des communes, comme l'ont fait Leytron, en Valais, ou Lausanne?
Il est clair que les communes sont en première ligne, ainsi que les cantons, dans la gestion de l'eau. C'est cependant le rôle de la Confédération de donner le ton lorsqu'il s'agit d'assurer l'approvisionnement de biens essentiels partout dans le pays. Et l'eau, qu'il s'agit ici de récupérer, en fait partie.
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Patrick Monay est rédacteur en chef du Matin Dimanche et membre de la rédaction en chef romande de Tamedia. Il a dirigé la rubrique Suisse de 2018 à 2023, après avoir couvert l'actualité des cantons romands dès 2012. Plus d'infos
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