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La fièvre Demidov s'empare de Boisbriand
Un samedi de mi-juillet. Le mercure dépasse les 30 °C. Le stationnement du Centre d'Excellence Sports Rousseau est plein à craquer. À cette période-ci de l'année, rares sont les hockeyeurs capables de rallier les foules. Ivan Demidov fait exception.
La coqueluche du Canadien était l'un des athlètes participant à une confrontation de tirs de barrage de l'évènement « Make Your Move » de Living Sisu, une organisation créée par l'ancien membre du Tricolore Zachary Fucale.
« Eille gang, Ivan Demidov est dans la bâtisse, le saviez-vous ? », crie un partisan dans le hall d'entrée de l'aréna de Boisbriand, dans l'euphorie générale. Oui, des influenceurs, des joueurs de la LHJMQ seront de la partie. Mais si cette foule s'est déplacée, c'est d'abord et avant tout pour avoir la chance de voir Demidov en action de près.
« Je l'ai juste vu dans la télévision, je ne l'ai jamais vu en vrai », nous lance Jack, 6 ans, emballé à l'idée de voir son joueur favori à l'œuvre.
La fébrilité n'habite pas que les enfants. Tamin Montaz, 30 ans, s'enthousiasme aussi à l'idée de voir Ivan Demidov pour la première fois en chair et en os.
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE
Tamin Montaz portait fièrement un chandail de Demidov.
« Je le suis depuis le repêchage. J'espérais tellement qu'on allait le prendre, je suis tellement content depuis », dit-il.
Russe, Tamin Montaz est arrivé au Canada à l'âge de 2 ans. Il a toujours admiré les joueurs issus de son pays d'origine. « J'ai vraiment hâte de voir Demidov en vrai. On entend toujours parler de sa vitesse, de ses mains. On en entend parler dans les journaux, à la radio, mais de le voir, ça sera autre chose », s'emballe-t-il.
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE
Ivan Demidov
Près de leur idole
Les voici, les voilà. Au centre de la glace, les animateurs Michel Kunta et Andy Mailly-Pressoir accueillent les participants. Les favoris locaux, les attaquants de l'Armada Bill Zonnon et Justin Carbonneau, reçoivent des applaudissements nourris. Le rappeur et gardien d'un jour FouKi reçoit aussi l'amour de la foule, alors qu'il se lance de tout son long au milieu de la patinoire.
Les partisans réservent toutefois leurs applaudissements les plus nourris à Ivan Demidov, accueilli chaleureusement.
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE
Zachary Fucale, coorganisateur de l'évènement
« Notre but, c'est de rapprocher les gens de leurs joueurs préférés », explique le coorganisateur Zachary Fucale. « On voulait organiser un gros party de hockey, et clairement, on l'a. »
L'évènement débute avec un volet freestyle, lors duquel les patineurs doivent exécuter leurs plus belles feintes. Le gagnant est déterminé en fonction des applaudissements de la foule. Vous l'aurez deviné, Ivan Demidov l'a emporté.
Dans la folie du moment, le Russe a pourtant échappé la rondelle à quelques reprises. Comme quoi, même au hockey, l'amour peut rendre aveugle. Ce n'est pas nous qui le disons, mais bien Dhanaé, 9 ans. « C'était vraiment génial de voir Demidov », se ravit-il. « Il était vraiment bon, il feintait beaucoup. Mais il a quand même raté beaucoup aussi », remarque-t-il, nous rappelant que la vérité sort toujours de la bouche des enfants.
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE
Ivan Demidov tente sa chance.
C'est la deuxième fois que Dhanaé voit le joueur du CH à l'œuvre, lui qui a assisté à sa première performance légendaire dans l'uniforme bleu blanc rouge au Centre Bell, le 14 avril dernier. Le gardien en herbe a aussi eu la chance de rencontrer Samuel Montembeault au cours d'évènements précédents.
« Il m'a dit de toujours rester concentré, de toujours bien regarder le jeu et de ne jamais me décourager », se rappelle celui qui entrera bientôt dans la dizaine.
Un exemple
Ces rendez-vous avec les athlètes professionnels peuvent marquer les enfants à vie. Bruno Lafontaine, venu avec ses deux garçons, le sait fort bien. L'homme et ses deux enfants ont pris la peine de préparer une affiche en Russe pour accueillir Ivan Demidov. Ils ne connaissent pourtant pas une seule syllabe dans cette langue. Ils ont pris la peine de copier Google Traduction, un caractère à la fois.
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE
Les Lafontaine avaient préparé une pancarte en russe pour l'occasion.
« Ivan, bienvenue dans ta nouvelle maison. Tu es le meilleur joueur et un grand exemple », peut-on lire sur la pancarte.
Être le meilleur, ça ne suffit plus au hockey. Les joueurs doivent penser à leur image. Ils sont des modèles, surtout pour nos jeunes.
Bruno Lafontaine, venu assister à l'évènement avec ses deux garçons
Pour lui, l'arrivée d'Ivan Demidov chez le Canadien est l'arrivée d'un vent d'espoir au sein de l'organisation. Elle marque aussi la passation d'un amour pour l'équipe au sein de sa famille. De son grand-père, qui vendait les fameux billets de 50-50 au Forum, jusqu'à ses enfants.
« Pour moi, le hockey, c'est une manière de leur offrir des apprentissages sociaux importants. Quand on les dépose à des pratiques de power skating, ils ne connaissent aucun jeune. Et après un match, ils deviennent les meilleurs amis. Le hockey, ça nous apprend à connecter avec les gens. C'est un apprentissage important, qui va les suivre dans toutes les facettes de leur vie », estime le père de famille.
Les Lafontaine avaient apporté de vieux chandails d'Alex Kovalev, dans l'espoir de faire une transaction avec Ivan Demidov, espérant mettre la main sur son chandail porté durant l'évènement.
Dans la folie de la fermeture de la compétition, Ivan Demidov a manqué leur proposition. Le jeune Braiden ne repart toutefois pas les mains vides : il a attrapé une rondelle lancée par Justin Carbonneau.
Il quittera aussi la compétition inspiré, selon son père. « Après être venus ici, les gens vont recommencer à mettre les filets dans les rues, à jouer. Et pour moi, c'est ce qui vaut le plus cher dans le sport », conclut Bruno Lafontaine.
