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Quels joueurs étaient les entraîneurs de Ligue 1 ? Notre onze fictif avec Luis Enrique, Roberto De Zerbi, Bruno Genesio et les autres
Avant de s'asseoir sur un banc, les 18 entraîneurs de Ligue 1 ont tous été joueurs un jour. Seulement en jeunes, dans les tréfonds du football amateur ou brillants chez les pros, chacun à son histoire.
Les gardiens : Sage et Martinez Novell, spécialistes du poste, pas du haut niveau
Orpheline d'Alain Casanova et de Philippe Montanier ou plus récemment de Francesco Farioli, la Ligue 1 retrouve en Pierre Sage et Carles Martinez Novell des anciens gardiens, même amateurs. Portier, notamment au CS Belley (Ain), le coach du RC Lens s'est vite reconverti comme entraîneur à l'orée des années 2000 avant de grimper les échelons progressivement. Celui du TFC a suivi une trajectoire quasiment identique.
Dans le but à Llerona, à une trentaine de kilomètres de Barcelone, Martinez Novell a vite emprunté une autre voie : « J'étais assez bon, j'ai été appelé deux fois en sélection catalane de jeunes, mais avec ma taille (1,72 m), c'était impossible de devenir un grand joueur. Petit à petit, ma vocation de coach a pris de plus en plus de place »,nous racontait-il en décembre dernier.
Les latéraux droits : duel de Premier League
Les coaches de l'élite sont, pour la plupart, des milieux de terrain - on le verra très vite. Mais en défense, curiosité : quatre anciens latéraux occupent désormais la zone technique. Deux à droite, deux à gauche. Habib Beye, en poste au Stade Rennais depuis le 30 janvier, est une tête bien connue des suiveurs du Championnat entre ses passages à Strasbourg (1998-2003) et Marseille (2003-2008).
Formé au PSG et international sénégalais à 45 reprises (1 but), Beye a aussi arpenté son couloir pendant quelques saisons en Premier League (Newcastle et Aston Villa). Un Championnat dans lequel il a croisé Liam Rosenior en 2007-2008, alors que l'Anglais portait les couleurs de Reading. L'entraîneur des Alsaciens, 219 rencontres de Championship et 141 de Premier League au compteur, aura réalisé une belle carrière.
Les centraux : une paire Fonseca-Digard
Avant de devenir un entraîneur réputé, Paulo Fonseca promenait son allure sur les terrains de D1 portugaise. Du Maritimo à Guimaraes, l'entraîneur de l'OL a effectué toute sa carrière au pays. Le Lusitanien, arborant tantôt un bouc douteux et une longue chevelure domptée par un serre-tête, est accompagné de Didier Digard en charnière. Aujourd'hui sur le banc du HAC, le club dans lequel il a été formé, l'ancien milieu de terrain a aussi dépanné un cran plus bas sur la fin, entre Nice et le Betis Séville.
Les latéraux gauches : les abonnés de la D2
S'il a aussi joué dans l'entrejeu, Franck Haise est devenu au fil du temps un spécialiste du couloir gauche, exclusivement en Ligue 2. Entre Rouen, Laval, Beauvais et Angers, le technicien de l'OGC Nice s'est mué en spécialiste de la division avec 287 matches.
Alexandre Dujeux, récemment prolongé jusqu'en 2027 par le SCO, fait encore mieux avec 348 rencontres dans l'antichambre de l'élite, disséminées entre Châteauroux, Ajaccio, Tours, Le Havre, le Red Star et Troyes. Avec l'ESTAC et encore des cheveux, il découvrira même la Ligue 1 avec 20 apparitions lors de la saison 2005-2006.
Le double pivot : le duo Roy-Hütter mate la concurrence
Une carrière 100 % autrichienne. Avant de se lancer dans une brillante carrière d'entraîneur qui l'a mené en Suisse et en Allemagne avant le Rocher, Adi Hütter a été un milieu de terrain reconnu dans son pays. C'est à l'Austria Salzbourg (ancêtre du Red Bull Salzbourg) que Hütter passe la plus grande partie de sa carrière, atteignant même la finale de la C3 en 1994. « Il ne vous disait pas comment jouer : il vous montrait comment jouer. C'était clair qu'il devait devenir entraîneur », nous racontait un ancien coéquipier au sujet de l'international autrichien (14 sélections, 3 buts)
« Il avait le talent, mais aussi la volonté et la discipline » : reportage dans le village autrichien d'Adi Hütter
À Brest, il tient les rênes depuis janvier 2023. Mais avant de mener les Finistériens vers la C1, Éric Roy était un milieu de terrain qui est resté à la porte des Bleues à une époque de féroce concurrence devant la défense, avec les Deschamps, Petit, Boghossian, Vieira, Karembeu, etc., alors même que Makélélé n'était pas convoqué et que Desailly jouait en charnière. Entre l'OL (1993-1996) et l'OM (1996-1999), la rugueuse mais élégante sentinelle aura marqué les pelouses de l'Hexagone tout au long de la décennie 90.
Relégué sur le banc par nos deux titulaires, le coach du FC Metz Stéphane Le Mignan n'a joué, dans les années 90 et dans les divisions inférieures, qu'avec des clubs de sa Bretagne natale (US Montagnarde, Stade Pontivyen, SC Locminé et Vannes OC). Stéphane Gilli (Paris FC), passé par le centre de formation du Nîmes Olympique, s'est vite reconverti en décidant de suivre le technicien bosnien Mecha Bazdarevic dans ses différents projets. Olivier Pantaloni (Lorient) a crapahuté sur le continent (ASSE, Martigues) avant de passer l'essentiel de sa carrière avec l'ACA (1994-2020).
Les milieux offensifs : De Zerbi et Pelissier, privés d'élite
Dans le Rhône, Roy n'aura fait que croiser Bruno Genesio. L'entraîneur du LOSC, capable aussi de jouer dans le couloir droit, a enchaîné 107 matches avec son club formateur (1989-1993) avant d'être prêté une saison à Nice en D2 puis de terminer par une dernière saison dans l'élite à Martigues, au terme de laquelle il prendra sa retraite avant ses 30 ans.
Dans l'axe, le choix se porte sur Christophe Pelissier, éternel meneur de jeu de divisions inférieures. Jamais plus haut que le 3e échelon, l'enfant de Revel a flirté avec le monde pro à l'AS Muret. Hormis quelques parcours en Coupe, Pelissier n'a pas vraiment pu montrer au grand public son style élégant et sa patte droite.
Sur le flanc gauche, un autre élément créatif en la personne de Roberto De Zerbi. Formé à l'AC Milan, l'Italien a bourlingué dans la Botte (Serie B, Serie C) balle au pied. « C'était un petit génie, comme tous les gauchers, avec une grosse personnalité. Il était plus mûr que les autres », nous confiait en mars un ancien coach. L'entraîneur de l'OM « était au-dessus du lot, pas seulement par son niveau de jeu, mais aussi parce qu'il nous replaçait sur le terrain et créait du lien dans le vestiaire », souffle-t-on. La reconversion était toute trouvée.
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Le buteur : Luis Enrique peut jouer partout
Pas de vrai avant-centre dans notre équipe mais un faux 9 que le coach qu'il est devenu n'aurait pas renié. Capable d'évoluer dans le coeur du jeu, sur les ailes comme dans l'axe, Luis Enrique est sans conteste la star de ce onze. Formé au Sporting Gijon, il n'a connu ensuite que deux clubs en carrière... le Real Madrid et le FC Barcelone. 213 matches avec le premier, 300 avec le second auxquels s'ajoutent 62 sélections avec la Roja. Son gros volume de jeu lui a permis d'enchaîner les matches et de marquer en pagaille avec plus de 150 réalisations chez les pros.