logo
#

Dernières actualités avec #Loana

Moins de sexe, plus de harcèlement ? La téléréalité change, les mots qu'on met dessus aussi
Moins de sexe, plus de harcèlement ? La téléréalité change, les mots qu'on met dessus aussi

Le HuffPost France

time5 days ago

  • Entertainment
  • Le HuffPost France

Moins de sexe, plus de harcèlement ? La téléréalité change, les mots qu'on met dessus aussi

TÉLÉVISION - Opération Séduction, L'île de la tentation, Secret Story Nice People et bien avant cela Loft Story … Pour toute une génération de téléspectateurs français, l'été a longtemps rimé avec téléréalité, important dans les foyers ce qu'il faut d'embrouilles et de stratégies, mais aussi de frivolités et d'amusement, entre amis ou… amants. Loana et Jean-Édouard, mais aussi Cyril et Alexandra, ou encore les infidélités de Brandon : qu'il s'agisse d'une émission de dating ou d'enfermement, les ébats sexuels des candidats ont fait les choux gras des programmes, avec tout ce que cela suppose de sexiste ou controversé. Quid de la téléréalité d'aujourd'hui ? La « Love Room » a été rasée de la Maison des secrets sur TF1. Et l'amour (tout court) de la Star Academy, dont les candidats (souvent très jeunes) sont bien plus intéressés - sans doute à juste titre - par leurs progrès en chant qu'à roucouler ensemble. Assistons-nous à un changement de paradigme ? Pour y répondre, nous avons posé la question à la sociologue des médias Nathalie Nadaud-Albertini, spécialiste de la téléréalité. Nathalie Nadaud-Albertini : Ça dépend. Si vous prenez la Star Academy aujourd'hui, il n'y a pas de sexe. C'est axé sur la formation, le chant et les performances. Alors que dans les premières moutures, les relations amoureuses entre les candidats étaient plus montrées. Ça faisait partie de l'identité de l'émission. Dans La villa des cœurs brisés, on continue de parler des relations affectives. On peut voir, par exemple, des candidats dire qu'ils ne sont pas monogames, et observer la relation se déployer (ou non). La relation sexuelle n'est, elle, pas vraiment mentionnée, ou seulement dans un cadre très respectueux, comme lorsqu'on entend dire les candidats qu'ils vont faire « dodo » ensemble. Ça sonne presque enfantin, contrairement à ce qu'on peut voir dans Frenchie Shore, dont les images sont à peine floutées ? Dans le concept même, il y a l'idée d'expérimenter différentes sexualités avec le buzz qui s'ensuit. Et de le faire de façon décomplexée. L'émission est diffusée en streaming sur Paramount +. Cela a-t-il une influence sur ce qu'on peut y voir ? Absolument. Parce que c'est un endroit qui n'a pas d'accès public, cela permet de proposer un autre genre de programme. Il faut payer, après quoi les gens sont libres de regarder s'ils le veulent. Le point d'achoppement, ici, est que certaines images du Frenchie Shore ont circulé sur les réseaux sociaux. Ce qui a ainsi posé la question de leur accès, notamment lors de débats à l'Assemblée nationale. Quelle place la sexualité des candidats occupait-elle auparavant dans ces émissions ? La sexualité s'intégrait comme une étape dans la relation amoureuse ou affective entre deux candidats, dont on suivait comment elle se déployait : la séduction, le moment des rapports sexuels, comment ça se passait après, les disputes, etc. Rappelons-le, ces émissions fonctionnaient sur les relations d'amitié, d'amour et d'inimitié. Aussi, tout dépendait des émissions. Prenons Le Bachelor. Il n'y avait aucune relation sexuelle, car on était simplement sur le sujet de la séduction, avec toute la question sexiste qu'elle pouvait induire. Dans L'île de la tentation, la sexualité était beaucoup plus mise en avant, mais elle racontait quelque chose d'autre. La question était de savoir à partir de quel moment on franchissait la limite, à partir de quand on devenait infidèle. Était-ce un baiser, le fait d'en avoir envie ou la relation en tant que telle ? Secret Story, qui bat son plein actuellement, s'est pour sa part débarrassé d'une pièce mythique de sa maison : la « Love Room » … La maison de Secret Story est comme une grande boîte à secrets. On découvre tout au long de la saison un tas de pièces. La « Love Room », c'était le cocon d'amour pour les candidats en couple. C'était un gros enjeu pour eux, une façon d'avoir de l'intimité. C'était une récompense, un événement. Pour les autres, il leur restait les dortoirs, dont les téléspectateurs ne loupaient rien de jour comme de nuit, grâce (ou à cause) des caméras infrarouges. Elles ont elles aussi disparu, non ? Je n'ai pas d'images qui m'en viennent aujourd'hui, contrairement à avant. Dans Secret Story, ces séquences (sous la couette) étaient diffusées dans « Mister Secret » (un magnéto phare des moments absurdes ou coquins de la semaine, ndlr). Ça montrait un tas de choses. Les défauts étaient amplifiés, un peu ridiculisés. Maintenant, il y a plus de respect. Toutes proportions gardées, il y a une tendance générale à davantage de bienveillance, qui exclut ce genre de moqueries. On ne pourrait plus aujourd'hui montrer les « Inoubliables » de la Nouvelle star (séquence anciennement dédiée aux casseroles du programme, ndlr). Aujourd'hui, c'est très gentil, comme on peut le voir avec le « Star Ac Mix ». C'est une moquerie gentille. On rit avec eux, et pas d'eux. Fini le voyeurisme, donc ? Le voyeurisme faisait partie des promesses du genre au lancement de Loft Story, qui grâce à ses 26 caméras allumées jour et nuit promettait de « ne rien perdre des nuits tranquilles des habitants ». La relation sexuelle entre Loana et Jean Édouard, avec l'ambiguïté d'où elle s'est déroulée, a rapidement ancré le programme dans le succès et donné son identité au genre : montrer la sexualité sans trop se cacher. L'idée était de filmer des gens tels qu'ils étaient dans cette volonté de forte proximité avec la vie réelle. John de Mol, qu'on considère comme l'inventeur de la téléréalité moderne, a raconté s'être notamment inspiré de ce qu'on peut voir dans le quartier rouge d'Amsterdam. C'est ce que le sociologue François Jost a appelé le genre authentifiant. Vous parlez au passé. Les choses ont changé ? Les formats revendiquent aujourd'hui davantage une part de fiction, comme en témoignent les intitulés de certains programmes de série-réalité ou de docufiction. Certains candidats ne s'en cachent pas d'ailleurs, et ont déjà dit par le passé avoir joué ou rejoué plusieurs fois des scènes. Quant aux caméras, parce qu'elles moins besoin de représenter le réel, elles sont aussi moins nombreuses. Faire de la fiction permet-il de mettre à l'abris des critiques ? Certaines critiques d'antan contre ce genre de programmes, oui. À savoir le voyeurisme ou le sadisme, notamment dans le fait de mettre en place des espaces complètement régressifs et dangereux pour les candidats aux yeux de leurs proches. À l'époque, la téléréalité marquait une rupture avec l'espace public tel qu'il était défini par l'universalisme (courant philosophique républicain visant à attribuer à tous les citoyens d'une même nation des règles et valeurs communes malgré leurs différences culturelles, ndlr). Tout ce qui relevait de l'intimité et du féminin, ça ne se montrait pas (dans l'opinion publique). Ce qui en a insurgé plus d'un au début. Aujourd'hui, on s'insurge d'un autre aspect : le harcèlement des candidats, qu'il se déroule à l'intérieur entre les participants ou à l'extérieur par le public (comme dans le cas d'Ebony de la Star Ac, ou Marianne de Secret Story). Est-ce bien nouveau ? Ça existait déjà, mais on ne le reconnaissait pas comme tel. Comme dans le cadre des violences sexuelles, on nous disait que ce n'était pas ça le vrai problème. Ça existait, mais on n'en parlait pas. Le harcèlement, on l'évoquait quand certains candidats se suicidaient. Mais on considérait surtout que ce genre de drames rentrait dans ce qu'on appelait le « trash » de la téléréalité, sans mettre les vrais mots sur le phénomène. C'était très difficile de les poser. Désormais, on dénonce le harcèlement comme étant inadmissible. On le considère. C'est un changement fondamental. On en parle de la bonne façon, c'est relayé dans la presse. Les téléspectateurs se mobilisent pour dire « non », même si au niveau des productions, c'est plus variable. Parfois elles réagissent, comme l'illustre l'exclusion d'un candidat de la saison 8 de La Villa pour des propos sexistes. Avant, on cachait la poussière sous le tapis.

«Je suis arrivée à Paris avec un sac à dos et 1000 euros en poche» : l'époustouflant succès de Marie Colomb
«Je suis arrivée à Paris avec un sac à dos et 1000 euros en poche» : l'époustouflant succès de Marie Colomb

Le Figaro

time7 days ago

  • Entertainment
  • Le Figaro

«Je suis arrivée à Paris avec un sac à dos et 1000 euros en poche» : l'époustouflant succès de Marie Colomb

Voir le diaporama Son interprétation de Loana, star éclaireuse de la téléréalité récemment croquée dans la série Culte (Prime Video), de Louis Farge, était tellement saisissante et fidèle à l'originale que cette dernière s'y est reconnue : «C'est mon double !», a déclaré Loana. Plongée dans ce surprenant exercice de composition – en crop top, cheveux décolorés et regard de bimbo vulnérable –, Marie Colomb était à mille lieues de sa nature plutôt discrète. À travers son jeu plein d'empathie, elle ne faisait pas que se fondre dans l'image de façade de Loana : elle réhabilitait l'icône pop de Loft Story en la restituant avec une profondeur et une acuité singulières. Pour la justesse de son interprétation, Marie Colomb a été récompensée du prix Madame Figaro Rising Star Award lors du dernier Festival Canneséries, ainsi que du Trophée Chopard pour les talents émergents, qui lui a été remis des mains d'Angelina Jolie au Festival de Cannes. Un moment fort en émotions pour cette jeune actrice qui a débarqué à Paris de sa campagne natale bordelaise, il y a dix ans, avec l'espoir d'entreprendre une carrière cinématographique. «Je suis arrivée avec un sac à dos et 1 000 euros en poche, après un bac option théâtre et des cours au conservatoire de Bordeaux», évoque-t-elle. Pour réaliser son rêve, devenir actrice, Marie Colomb a enchaîné les petits jobs alimentaires – « J'ai travaillé chez Flunch pour payer mes études et, en arrivant à Paris, j'ai été boulangère en espérant être retenue un jour à l'un des nombreux castings que je passais», dit-elle. La passion du jeu l'habite depuis l'âge de 6 ans : elle s'est révélée durant un spectacle à l'école. Sur scène, Marie se souvient avoir été traversée d'un frisson de plaisir et d'émerveillement, comme si elle se découvrait pour la première fois à travers les yeux du public. Presque une image existentialiste façon Huis clos, de Sartre, explique-t-elle en la revisitant, où, en absence de miroir, le regard de l'autre sert à se voir. À seulement 30 ans, l'actrice française est convoitée par les réalisateurs et collectionne déjà des rôles marquants dans sa filmographie, en dévoilant dans chaque personnage une facette différente. En 2020, dans la série Laëtitia (France 2) sur l'affaire Laëtitia Perrais, la jeune femme assassinée en 2011, Marie Colomb avait chamboulé les téléspectateurs par son jeu sans filtre. Publicité Une capacité à se métamorphoser Parmi ses nombreux rôles au cinéma, on retient son interprétation pleine de vérité, aux côtés de Marina Foïs, dans le puissant As Bestas, de Rodrigo Sorogoyen. Pour cette interprétation, elle a d'ailleurs décroché une nomination aux Goyas – l'équivalent espagnol des Césars – du meilleur second rôle féminin. «Sa capacité à se métamorphoser est impressionnante. Marie se transforme de rôle en rôle», témoigne le réalisateur Louis Farge, avec lequel l'actrice a déjà tourné trois séries télé. Dans Follow, un thriller (diffusé en 2023), elle joue Lena, une community manager de la Préfecture de police de Paris confrontée à un tueur en série : un personnage qui n'a absolument rien à voir avec Loana. En ce moment, je monte les rushs d'Eldorado (Arte), ma nouvelle série sur l'affaire des avions renifleurs – une vaste escroquerie qui a touché Elf dans les années 1970 –, dans laquelle Marie joue une géologue. Je suis abasourdi de voir à quel point c'est un caméléon. Son visage se transforme, et elle invente les tics du personnage : pour décrire le caractère un peu rigide de la géologue, elle a, par exemple, adopté un petit geste répétitif – elle remonte ses lunettes – qui fonctionne parfaitement. Marie va marquer le cinéma et la télévision à la manière d'une Marion Cotillard, car elle apporte un supplément d'âme aux personnages.» Le shooting photo de Marie Colomb pour Madame Figaro Voir les 12 photos Fille d'une artiste plasticienne, que Marie a regardé tordre des fils en métal toute son enfance pour les appliquer à ses toiles, et d'un formidable musicien batteur de jazz, qu'elle a malheureusement perdu trop jeune (l'an dernier), Marie dit avoir grandi dans un univers émotionnel riche et anarchique qui l'a naturellement rendue empathique. «La thérapie – car bien sûr, je vois un psy ! – m'a aidée à canaliser mes émotions, à les élaborer et à m'en servir dans mon quotidien.» Ce travail sur elle rayonne jusque dans ses personnages, au travers desquels elle parvient à restituer toutes les nuances du sensible. À la rentrée, Marie Colomb explore un nouveau registre, celui de la comédie : elle vient de terminer le tournage de Tout va super, un film de Patrick Cassir : «Je joue une serveuse qui ne s'excuse pas d'exister et se moque du regard des autres.» On la verra aussi dans une nouvelle série : Phoenix, de Franck Brett, sur une bande de militants écologistes unis pour faire chanter les grands patrons d'entreprises qui polluent la planète. « Éloïse, le personnage que j'incarne, est une jeune femme sous influence qui se découvre une force insoupçonnée », raconte l'actrice, elle-même animée d'un tempérament engagé et se définissant «à 100 % féministe.» Marie Colomb admire les femmes qui se battent et fait partie d'un collectif fondé par des comédiennes (ADA) qui a pour but de tisser un lien entre les femmes qui travaillent au théâtre, à la télé et au cinéma : «Tant que nous nous laissons porter par une logique de compétition, imposée par le système et qui nous isole, nous sommes des proies potentielles. Mais quand on se rassemble, l'omerta vole en éclat et nous devenons plus fortes.»

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store