06-07-2025
« Au réveil, tout le monde souriait » : un lendemain qui chante pour les Bleues après leur exploit face à l'Angleterre
Alice Sombath et ses coéquipières de l'équipe de France, rentrées à Heiden dans la nuit de samedi à dimanche, ont savouré leur victoire avec panache sur l'Angleterre (2-1), tenante du titre. Dimanche, la plupart ont pu profiter de leurs proches.
Dans la chaude nuit de Zurich, Lou Bogaert est d'humeur taquine après le succès initial des Bleues dans l'Euro face aux championnes d'Europe anglaises (2-1, samedi). La latérale gauche de 21 ans, qui s'apprête à monter dans le car, se tourne vers le parvis du stade du Letzigrund et crie, hilare, « salut les losers ! » en s'adressant à ses proches, venus nombreux pour assister à ce choc de la première journée. Pas entrée en jeu, elle avait encore beaucoup d'énergie, au contraire de ses coéquipières. « C'était très calme dans le car, on était mortes », souriait Alice Sombath, dimanche, à propos du trajet nocturne jusqu'au camp de base de Heiden, où une collation a été servie aux joueuses et au staff vers 3 heures du matin.
Tout ce petit monde avait quitté le stade à 0 h 45 après avoir célébré la victoire dans le vestiaire et reçu la visite de Philippe Diallo et Jean-Michel Aulas. Le président de la FFF et le vice-président délégué au football féminin leur ont exprimé toute leur fierté. « Mais il ne faut pas s'enflammer », ont-ils rappelé. Le discours de Marie Barsacq a marqué un peu plus les joueuses. En substance, la ministre des Sports les a assurées de son soutien dans la promotion de leur discipline et a redit combien ce succès était important pour inciter les petites filles à la pratiquer.
En attendant, les Bleues peuvent déjà compter sur des fans dévoués. Le virage français était plein (2 400 spectateurs) et bruyant, et il fallait voir les jeunes supportrices extatiques, tard aux abords du Letzigrund : parées de maillots floqués Sombath, Estelle Cascarino et même Perle Morroni, elles étaient très fières des Bleues. « Même moi j'étais surprise d'en voir autant, s'est enthousiasmée Sombath. On a voulu venir les voir et les remercier de leur soutien. » Avec une Selma Bacha en chef de file, immense drapeau tricolore en main, la communion a été magique.
Mbock s'entraîne toujours à part
Les « qui ne saute pas n'est pas français » ont raisonné dans ce stade qui avait été le cimetière des espoirs tricolores, en 2008, quand les Bleus de Raymond Domenech avaient été éliminés au premier tour de l'Euro par l'Italie (0-2). En plus des fans, les joueuses ont pu compter sur le soutien de leurs proches (160 personnes). Excellente remplaçante de Griedge Mbock (blessée), Sombath a disputé son premier match dans un Euro devant ses parents, son frère et plusieurs amis. « Cela fait du bien de voir de nouvelles personnes, parce que cela fait quand même trois semaines qu'on voit toujours les mêmes, s'est-elle marrée. On ne se lâche pas ! » La Lyonnaise de 21 ans n'a pas pu profiter de son entourage, déjà reparti vers Paris, lors du temps libre de dimanche : « On va sortir prendre l'air avec Marie (Katoto) et les autres. Comme d'habitude », a-t-elle plaisanté, bien contente dans le fond de passer encore plus de moments avec ses coéquipières.
Les familles de Clara Mateo, Justine Lerond, Amel Majri, Melvine Malard et Constance Picaud, elles, ont pu prolonger leur séjour auprès des joueuses. Elles ont assisté à l'entraînement des remplaçantes et de celles qui n'ont pas joué contre les Lionesses, en compagnie de Mbock. Tandis que les titulaires sont restées aux soins, à l'hôtel Heiden, la capitaine française n'a toujours pas repris avec le groupe et a dû se contenter d'une nouvelle séance en salle. Touchée au mollet droit (fatigue musculaire), elle a surtout encouragé ses coéquipières, notamment la défenseuse Thiniba Samoura à laquelle elle a distillé de nombreux conseils. « Allez Kelly, la prochaine sera la bonne », a-t-elle lancé aussi à Kelly Gago quand celle-ci a manqué une frappe sur un exercice devant le but.
À la fin de la séance arrosée par deux averses, Picaud a été rejointe par sa fille Anaë (1 an), toute contente d'avoir le gant de sa mère sur sa petite main. « Oh non, ça pue ! », a grimacé Lerond, la gardienne numéro 3 des Bleues. Laurent Bonadei, lui, est venu taper dans la main de chacune de ses joueuses pour les remercier et les féliciter de leur implication à l'entraînement.
La bonne humeur est contagieuse dans l'équipe et une longue séance d'autographes a comblé de bonheur deux équipes normandes, dont une de Saint-Lô, de passage dans la région pour disputer un match amical sur les installations du FC Staad. Comme lors de la conférence de presse de la mi-journée, à laquelle ont pris part Marie-Antoinette Katoto et Sombath, l'ambiance était à la détente. Sans plus de pression ou d'excès de confiance. « Au réveil, tout le monde souriait, on était contentes de notre match, c'était important de commencer par une victoire », a confié la jeune défenseuse. « Ce n'est qu'un match de groupes, il ne valait que trois points », avait tempéré Elisa De Almeida, venue très tardivement en zone mixte. Mercredi, il faudra le faire fructifier face au pays de Galles.
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