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«Je préfère les rois parce qu'eux, ça fait mille ans qu'ils font le boulot» : Thierry Ardisson, un monarchiste libéral jusqu'à la fin
«Je préfère les rois parce qu'eux, ça fait mille ans qu'ils font le boulot» : Thierry Ardisson, un monarchiste libéral jusqu'à la fin

Le Figaro

time5 days ago

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«Je préfère les rois parce qu'eux, ça fait mille ans qu'ils font le boulot» : Thierry Ardisson, un monarchiste libéral jusqu'à la fin

L'animateur, dont les obsèques se déroulent ce jeudi en l'église Saint-Roch, plaidait pour une restauration monarchique. Certains y voyaient une lubie, lui voulait y croire. L'une des dernières fois que Louis de Bourbon, le prétendant au trône de France, avait rendu un hommage sur sa page Facebook, c'était le lundi de Pâques, pour la mort du pape François. Cette semaine, c'est à son «ami» Thierry Ardisson qu'il adresse un message ému, saluant «sa fidélité profonde à certaines valeurs intemporelles, notamment son attachement assumé à la tradition monarchique». Est-ce parce qu'il était né un 6 juillet, le jour des Rois, que l'animateur s'était forgé des convictions royalistes si profondes ? Et est-ce un véritable hasard si cet homme de calcul et de symboles, est mort un 14 juillet, jour de la prise de la Bastille ? Ce soir-là, la production de France 2 ne pouvait en tout cas choisir personne d'autre que Stéphane Bern pour animer la soirée hommage... Thierry Ardisson s'était ouvert de ses convictions sur le plateau d'Apostrophes dès 1986, face à un Bernard Pivot curieux de «cette passion assez vieillotte pour la monarchie». «Plutôt que Bernard Tapie président de la République, je préfère un roi... Parce qu'eux, ça fait mille ans qu'ils font le boulot», lançait-il, pas décontenancé par le sourire un brin condescendant de l'historien Max Gallo. Ce jour-là, le publicitaire et communicant en vogue venait présenter son premier essai, «Louis XX, Contre-enquête sur la monarchie», un livre posant la question du retour du roi à la tête de l'État. Il deviendra un best-seller avec près de 100.000 exemplaires vendus. «Mon moment de gloire», disait récemment Ardisson dans une interview du Youtubeur Guillaume Pley. Publicité Redonner vie à la querelle des Bourbons contre les Orléans Ce n'est ni l'autoritarisme, ni les carrosses ou les princesses qui le séduisaient, mais la monarchie parlementaire, modérée et libérale, à l'espagnole ou à l'anglaise. «À cause de l'Action française et de Charles Maurras, les monarchistes sont souvent perçus comme des gens de droite ou d'extrême droite», affirmait-il dans Libération en 1998. Lui jugeait au contraire ce modèle dynastique de transmission du pouvoir de père en fils, «garant de libéralisme et de démocratie», comparant le roi au «boulanger qui aura à cœur de léguer à son fils un pays dans le meilleur état possible». Bien que «deux cents ans de propagande républicaine à l'école» aient entretenu un rejet de ce régime, Ardisson voyait pourtant les Français comme des «monarchistes qui s'ignorent». Sa croisade royaliste, l'animateur l'a menée tout au long de sa carrière, en parallèle de ses émissions et en leur sein même quelquefois. Dans «Bains de minuit», il offrit une tribune à Alphonse II de Bourbon, le cousin du roi espagnol Juan Carlos, et plus tard, dans «Tout le monde en parle», à son rival Henri VII d'Orléans, qui se retrouva pris en étau entre les très taquins Jean Yanne et Gad Elmaleh. Le prince Jacques d'Orléans subira, lui, les plaisanteries de Jean-Marie Bigard. Fidèle à son esprit provocateur, Thierry Ardisson aura tenté de redonner vie à la querelle entre les branches cousines des Bourbons et des Orléans. «L'idée que la République me décore, c'était pas vraiment mon truc» Alors qu'il avait renoncé à deux reprises à la Légion d'honneur - «l'idée que la République me décore, c'était pas vraiment mon truc» - Thierry Ardisson a fini par céder en avril 2024. Celui qui était obnubilé par la trace qu'il laisserait ne pouvait être complètement insensible à cette distinction présidentielle. En reniant ses idéaux ? Pas vraiment. En mai dernier, au micro des Grandes Gueules, celui qui n'a voté qu'une seule fois, lors du duel Chirac-Le Pen en 2002, redisait ses convictions royalistes, admettant à demi-mot leur caractère «baroque». Il tentait, une ultime fois, de convaincre son auditoire : «Quand vous avez un match de foot OM-PSG, vous ne choisissez pas comme arbitre le capitaine de l'une des deux équipes. La monarchie, c'est le même principe, c'est aussi bête que ça.» Thierry Ardisson avait acheté dans ses jeunes années une maison en Normandie près d'Argentan, qui aurait été construite, selon la légende, pour l'une des maîtresses de Charles X. Au début des années 2000, il avait choisi de s'installer dans un grand appartement de la rue de Rivoli, vue sur les Tuileries... Il avait dit son rêve de voir la résidence royale reconstruite dans une interview au magazine Point de Vue . «Les plans existent, tout a été conservé, les chiffrages ont été faits, il en coûterait trois cents millions d'euros pour remédier à cette amputation monumentale du palais et rétablir ainsi la perspective des jardins.» Il n'aura pas vu ce chantier de son vivant, mais ses obsèques se dérouleront à 100 mètres de là, en l'église Saint-Roch du 1er arrondissement. Une chose est à peu près sûre : toute la cour devrait être présente.

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