5 days ago
« Il m'a proposé un plan pour gagner beaucoup d'argent » : comment les pêcheurs sont devenus les complices des narcos
Au pied d'un bateau, des matelots réparent les chaluts abîmés par une nuit de pêche. Un technicien travaille sur le moteur d'un autre chalutier. Deux bateaux échappent ce mardi à l'agitation du port de Ouistreham (
Calvados
) : le «Lucky» et l'«IZ-MY». La porte des deux navires est barrée d'un scellé depuis l'arrestation, le 4 avril, de leurs capitaines. Les marins sont suspectés d'avoir aidé des narcotrafiquants à récupérer en mer de la cocaïne larguée par des cargos – un «
drop-off
» en langage policier. 615 kg de coke ont été saisis dans l'affaire, qui pour la première fois l'implication de pêcheurs dans le narcotrafic. Parmi les onze mis en examen dans ce dossier, quatre marins de Ouistreham et Trouville ont été incarcérés.
Parmi eux, Damien M., le patron de l'«IZ-MY». « C'est dur, confie Laura, sa femme, qui tente de faire subsister l'étal du couple au marché aux poissons de Ouistreham. J'attends notre troisième enfant… J'ai dû déménager car je craignais d'avoir des soucis, des gens savaient où nous habitions… » En garde à vue, Damien M. a reconnu avoir participé à plusieurs opérations de récupérations de cocaïne en mer. Ses avocats, Mes Diala Al-Shaman et Maxence Gallo évoquent « un contexte de menace qui devra être considéré par le juge ».