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Comment un baiser forcé a changé l'histoire du foot féminin
Comment un baiser forcé a changé l'histoire du foot féminin

24 Heures

time18-07-2025

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Comment un baiser forcé a changé l'histoire du foot féminin

Accueil | Sports | Euro 2025 | L'Espagne, qui défie la Suisse en quart de finale de l'Euro 2025 ce vendredi soir à Berne, tente encore de se remettre d'un scandale planétaire. Publié aujourd'hui à 06h27 En embrassant de force Jennifer Hermoso lors des célébrations du titre mondial de 2023, Luis Rubiales a accéléré la chute d'un régime sexiste. Miguel Median-AFP-Montage Tamedia En bref: Que se serait-il passé si Luis Rubiales avait embrassé de force Jennifer Hermoso loin des caméras? Si le président de la Fédération espagnole de football avait saisi son attaquante dans une ruelle sombre ou un couloir anonyme plutôt qu'en direct de la cérémonie qui consacrait les championnes du monde 2023? À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Le calvaire des footballeuses de la Roja se serait sûrement prolongé. Leur combat pour la dignité aurait encore été ignoré par leurs dirigeants, comme cela a été le cas depuis la fin des années 90. Car si l'équipe d' Espagne brille dans cet Euro 2025 en Suisse , l'ombre du scandale plane toujours sur cette équipe. Une équipe irrésistible sur le terrain – que la Nati espère surprendre ce vendredi soir en quart de finale à Berne (21 h) –, qui s'est forgée dans une adversité à peine croyable. Face à des ennemis qui portaient le même maillot. Deux documentaires chocs diffusés en Espagne «Les joueuses ont dû taper du poing sur la table pour que les choses changent, image Paula Serrano, attaquante du Servette Chênois et ancienne internationale espagnole M19. Avant, l'équipe avait peur de prendre position, de parler publiquement. Tous les événements récents ont permis de libérer la parole.» En septembre 2023, une fresque murale de l'artiste italien Salvatore Benintende, alias «TVBoy», est apparu dans les rues de Barcelone. AFP Des témoignages notamment diffusés au pays par deux documentaires chocs: «Briser le silence» diffusé trois mois après l'agression du Mondial 2023 sur la chaîne privée Movistar , et «De clandestines à championnes» réalisé au printemps 2024 par la télévision espagnole . Les deux films remontent à l'origine du mal, le règne dictatorial d'Ignacio Quereda à la tête de l'équipe d'Espagne. L'entraîneur, surnommé «Nacho», est resté en poste durant vingt-sept ans (1988-2015), malgré de nombreuses alertes. Il n'a pas été inquiété pour la violence psychologique et verbale subie de manière répétée par les joueuses. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. L'ancienne attaquante Mar Prieto raconte les insultes fréquentes de Quereda («Comment tu peux être en sélection en étant aussi grosse?» «Tu aurais besoin qu'on te mette un piment dans le cul»); le contrôle excessif d'un chef de meute caractériel, qui les appelait «las niñas» (petites filles) et vérifiait leurs moindres faits et gestes. «On devait laisser nos chambres ouvertes le soir. Et ensuite il passait chambre par chambre», explique Prieto dans le documentaire. Vero Boquete et Vicky Losada ont rencontré le sélectionneur alors qu'elles étaient encore mineures. Elles décrivent les mêmes dérives du technicien national, qui considérait l'homosexualité comme «une maladie», qu'il fallait «éradiquer». «Je n'avais que 16 ou 17 ans et j'ai pensé: «Je suis juste venue pour jouer au football», se souvient Losada, vainqueure de la Ligue des champions 2021 avec le Barça, dans «Romper el silencio». Le soutien coupable de la Fédération de football Une première lettre commune, signée par toute l'équipe, dénonçait en 1996 déjà les méthodes d'Ignacio Quereda et demandait son départ. «Le président de la Fédération, Ángel María Villar, a déchiré le papier et l'a jeté à la poubelle», regrette encore aujourd'hui Mar Prieto. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Ignacio Quereda restera en poste près de vingt ans, jusqu'au désastre de la Coupe du monde 2015. Alexia Putellas – future double Ballon d'or et leader de la Roja – et Irene Paredes – capitaine à l'Euro 2025 – étaient déjà titulaires au Canada. Les joueuses de l'équipe d'Espagne montent à nouveau au front après une élimination humiliante en phase de groupes face à la Corée du Sud. Sauf que cette fois, leur missive commune est aussi envoyée aux médias qui suivent le Mondial. L'équipe tient bon face aux caméras et micros qui les attendent à l'aéroport d'Ottawa, juste avant le retour au pays. «Ce fut le début du changement, affirme Vero Boquete dans le film de la TVE. La situation actuelle et les changements auraient été impensables sans cette guerre interne.» Un combat qui a coûté cher à la charismatique milieu de terrain. L'actuelle joueuse de Côme en Serie A ne sera plus jamais appelée en sélection par le nouvel entraîneur. «J'aurais aimé que les choses se passent différemment, que je reçoive au moins un appel ou un message pour qu'on m'explique leur choix.» Des secousses juste avant l'Euro 2025 Si Ignacio Quereda a enfin sauté, son successeur Jorge Vilda ne révolutionne pas les choses pour autant. Une année avant la Coupe du monde 2023, l'histoire bégaie et la sélection espagnole féminine doit se mobiliser pour une 3e fois. Une quinzaine de grévistes – surnommées «Las 15» par les médias ibériques – menacent de ne plus revenir sous les drapeaux. Elles réclament de meilleures rémunérations, un encadrement renforcé et le départ du sélectionneur. Le contexte met en péril «leur état émotionnel» et leur «santé». La Fédération espagnole, avec Luis Rubiales à sa tête, soutiendra pourtant son entraîneur, qui sera sur le banc lors du triomphe mondial de la Roja. Luis Rubiales, ici, à la sortie d'une audience en février 2025, va devoir payer pour son comportement après la finale du Mondial 2023 à Sydney. AFP La suite, vous la connaissez. Le baiser forcé sur Hermoso a précipité la démission de Rubiales. En juin dernier, l'ex-dirigeant de 47 ans a été condamné en appel à une amende de 10'800 euros pour agression sexuelle , alors que le Parquet avait requis en première instance une peine de 2 ans et demi de prison. Le sélectionneur Jorge Vilda a aussi été chassé, retrouvant du travail à la tête de l'équipe féminine du Maroc. La fin des cauchemars et le début d'une nouvelle ère pour l'Espagne? Pas vraiment. La sélectionneuse en poste à l'Euro 2025 – Montserrat Tomé – était déjà assistante lors de la Coupe du monde 2023. Sur «Las 15», seules huit femmes ont retrouvé leurs places dans l'équipe. Des noms de premiers plans, comme la Barcelonaise Mapi León, n'ont plus été appelés. La sélectionneuse «Montse» Tomé incarne une continuité qui ne convainc pas tout le monde. AFP Ni oubli, ni pardon pour Jennifer Hermoso La victime principale du scandale, Jennifer Hermoso, n'est pas non plus du voyage à Lausanne. Au début de l'Euro, l'attaquante de 35 ans, qui joue au Mexique, était invitée sur le plateau de la TVE, diffuseur du tournoi. «Je préférerais être sur le terrain. D'un côté, je suis pleinement sereine et je suis là pour soutenir mes coéquipières. Mais il y a des choses qui ne sont ni oubliées ni pardonnées.» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Observatrice attentive de cette Roja et du championnat d'Europe, la Servettienne Paula Serrano voit aussi du positif de ce choix: «la possibilité de donner leurs chances à des jeunes joueuses». «Même si j'aime la Suisse, et que la Nati fera un bon quart de finale ce vendredi soir, cette Roja a la maturité pour aller jusqu'au bout. En faisant le doublé Mondial-Euro, elle entrerait dans l'histoire et ce n'est certainement pas terminé.» Un avènement accéléré par une agression filmée en mondovision. Il était temps que les choses changent pour l'Espagne et le football. À lire sur l'Euro 2025 Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters Ugo Imsand est journaliste à la rubrique sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Ce trentenaire lausannois couvre en particulier le football suisse et international depuis une douzaine d'années. Il réalise aussi des articles plus magazine sur le sport en général et ses liens étroits avec le reste de la société. Plus d'infos @UgoCurty Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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