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Le Parisien

Netflix : Vanessa Kirby illumine le film « Night always comes »

Nord-ouest des États-Unis, dans la région de Portland. Lynette vit avec sa mère et son frère Kenny, atteint de trisomie 21, en périphérie d'une grande ville, dans une maison mal entretenue, délabrée, bordée par l'autoroute. Elle se démène pour joindre les deux bouts et cumule les boulots dans l'espoir de pouvoir acheter leur maison. D'une vie meilleure. Mais la veille du rendez-vous chez le notaire, sa mère dilapide l'argent prévu pour l'apport. Lynette a une nuit pour trouver 25 000 dollars. Et elle est prête à tout. « Night always comes », mis en ligne ce 15 août sur Netflix, est une adaptation du roman éponyme de l'écrivain américain Willy Vlautin. Derrière la caméra, on trouve Benjamin Caron, réalisateur britannique qui a œuvré sur les quatre premières saisons de « The Crown » et la série « Andor ». Les plans sont resserrés, l'image sombre, grise. Triste. On sent que Lynette n'a pas une vie facile, des sous-entendus lors d'échanges avec sa mère indiquent un passé trouble. Petit à petit, son histoire se dévoile, sordide et douloureuse. Une course contre la montre haletante Dans un élan de la dernière chance, Lynette ne va rien lâcher, déterminée. On la suit dans cette quête nocturne. Les heures défilent et le temps presse. Elle erre au volant de sa voiture, dans les bas-fonds de cette ville hostile, au milieu du monde peu rassurant de la nuit, de courses-poursuites. Et elle finit par se mettre carrément en danger. Au fil de cette course contre la montre, la tension est permanente, le rythme haletant, sans temps mort. Au milieu de la violence, dans cette ambiance lugubre, la lumière vient de la relation de Lynette avec son frère Kenny. Une tendresse infinie et quelques éclats de rire. Des échanges pleins d'amour qui nous tirent les larmes. Vanessa Kirby interprète avec une justesse rare cette jeune trentenaire paumée, qui, on le devine, en a bavé. Avec cet air dur, impassible, un calme à toute épreuve, la dignité à laquelle elle refuse de renoncer, l'actrice britannique révélée par « The Crown », et récompensée à Venise pour « Pieces of a Woman », parvient à composer une héroïne forte et fragile. Une figure toute en nuances, extrêmement touchante. Sublime, malgré un final très (trop) ouvert, qui laisse sur sa faim ! La note de la rédaction : 4 /5 « Night always comes », film américain de Benjamin Caron, avec Vanessa Kirby, Randall Park, Jennifer Jason Leigh… (1h49)