07-07-2025
« J'ai des frissons » : quand les Bleus du volley, double champions olympiques, sont décorés à l'Élysée
Les téléphones portables sont brandis à bout de bras par les proches présents dans la salle. Tout le monde veut garder un souvenir de cet instant, de ce moment si prestigieux. Unique ! Onze mois après le sacre aux
Jeux de Paris
, les Bleus du volley étaient de retour dans la capitale ce lundi 7 juillet.
Pas sous les tôles de la Paris Sud Arena de la Porte de Versailles, où ils ont fait vibrer les foules l'été dernier, mais dans la salle des fêtes du Palais de l'Élysée, où le Président de la République
Emmanuel Macron
leur a remis les insignes de Chevaliers de la Légion d'honneur (pour
Earvin Ngapeth
et Théo Faure) et d'officiers de l'Ordre du Mérite pour les autres. Après l'or olympique, les ors de la République !
« C'est fou de venir dans un tel lieu que tu ne le vois normalement que dans des documentaires, des films ou des séries, souffle Barthélémy Chinenyeze. Tout est impressionnant, le début de la rue qui est fermée, les salons, l'entrée où sont passées tellement de personnalités… J'ai des frissons. On n'avait pas pu venir il y a trois ans après l'or à Tokyo (
ils avaient été décorés lors d'une cérémonie plus confidentielle à Montpellier
). On se sent privilégiés car il n'y a que le volley qui est représenté… »
Un « moment particulier », un « endroit incroyable » pour les joueurs qui le découvrent tous pour la première fois et qui s'offrent une petite parenthèse pendant leur saison de VNL (Ligue des nations de volley). La date, calée depuis plusieurs semaines, n'a d'ailleurs pas été choisie par hasard. « On est actuellement tous en stage à Tours donc c'était plus simple d'organiser cette cérémonie à ce moment », explique Yacine Louati.
Si en septembre dernier, seul Trévor Clévenot avait pu se libérer pour participer à
la Parade des champions
sur les Champs-Élysées et recevoir sa « décoration » au pied de l'Arc de Triomphe - les autres étant déjà retournés dans leurs clubs aux quatre coins de l'Europe -, cette fois seul Quentin « Boubou » Jeoffroy, en pleine rééducation après une blessure à un genou, manquait à l'appel.
Pour l'occasion tous avaient revêtu leurs costumes de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris. « Ça fait bizarre de ressortir le costume, reconnaît Louati. La dernière fois il était tout mouillé. On attendait ce moment pour le ressortir, ça ravive des souvenirs… »
Le sélectionneur Andrea Giani, qui avait déjà eu les honneurs de la République italienne en tant que joueur de la Squadra Azzurra avec laquelle il avait décroché trois titres de champion du monde de suite dans les années 1990, savoure. « C'est la même émotion sauf que j'étais jeune, là j'ai 55 ans. C'est incroyable d'être là, c'est spécial pour l'équipe, je suis content pour les joueurs. C'est une reconnaissance de ce qu'ils ont réussi. »
Sagement alignés au premier rang, en fonction des décorations et en ordre alphabétique, ces « messieurs les champions » écoutent attentivement Emmanuel Macron, debout face eux derrière un pupitre, les présenter un par un.
Le premier à recevoir cet honneur est Théo Faure, « la force tranquille ». Puis vient le tour d'Earvin Ngapeth, « l'enfant terrible de l'équipe et terriblement doué ». Le MVP des finales aux Jeux de Tokyo et de Paris n'avait pas pu recevoir sa distinction en 2021 en raison d'une affaire extra-sportive. Il est donc le seul double champion olympique à recevoir l'insigne de chevalier de la Légion d'honneur. Les autres recevant le grade d'officier de l'Ordre du mérite.
Au moment de la présentation d'Antoine Brizard, Emmanuel Macron hésite, sourit, puis évoque le « geste signature » du passeur. La fameuse « quéquette » (ou première main) que Brizard avait notamment utilisé lors de la finale des Jeux de Tokyo.
Les douze joueurs présents auront droit à leur petite présentation personnalisée, bourrée d'anecdotes provoquant des sourires dans l'assistance. Chaque décoré avait droit à un maximum de sept invités.
À l'issue de ce discours, les joueurs ont été invités à monter sur l'estrade pour recevoir leur distinction. « C'est fou je pensais qu'il fallait faire des trucs extraordinaires pour mériter cet honneur mais ça montre qu'on a bien représenté la France », apprécie Yacine « the artist » Louati.
Déjà décoré lors de la Parade mais invité, Trévor Clévenot reste cette fois à sa place. À ses côtés Timothée Carle, « last but not least », le « joker », le 13e joueur et remplaçant aux Jeux de Paris ne reçoit pas de distinction mais les félicitations et remerciements du président. Il se pourrait qu'il soit décoré prochainement. « On y travaille », sourit l'un des nouveaux officiers de l'Ordre du Mérite.
Après la cérémonie le capitaine Benjamin Toniutti a remis un ballon dédicacé par toute l'équipe au président de la République. « Ce n'était pas une simple cérémonie où on remet une médaille, on a tous eu droit à un mot de la part du président, c'est assez impressionnant quand on le regarde dans les yeux », confie le « colosse » Nicolas Le Goff.
LES DECORES
Chevalier de la Légion d'honneur
: Théo Faure, Quentin Jouffroy, Earvin Ngapeth.
Officier de l'Ordre du Mérite
: Antoine Brizard, Barthélémy Chinenyeze, Trévor Clévenot, Jenia Grebennikov, Nicolas Le Goff, Yacine Louati, Jean Patry, Kévin Tillie, Benjamin Toniutti.