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5 days ago
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Pourquoi plusieurs millions ont été retirés du compte de la SPA genevoise?
De nombreux titres ont été transférés sur un compte joint et sur celui de la fondation, quatre jours avant l'assemblée générale qui a destitué le comité. Publié aujourd'hui à 15h46 La SPA de Genève est au cœur d'une guerre des clans sans précédent. Magali Girardin En bref: Une vraie guerre des clans est ouverte au sein de la Société genevoise protectrice des animaux (SGPA). Mardi, le comité a été démis de ses fonctions . Or, quatre jours avant cette assemblée générale, plusieurs millions d'actions et d'obligations ont été retirées des comptes de l'association et transférés sur un compte joint et sur celui de la fondation, a appris la «Tribune de Genève». Pour rappel, l'association de la SGPA dispose d'un portefeuille confortable. En juin, il était composé d'environ 7,3 millions, dont plus de 6 millions relevant d'obligations et d'actions. Ces titres ont été acquis dans des sociétés très diverses , dont certaines n'ont absolument rien à voir avec la protection de l'environnement, bien au contraire. Citons par exemple, Givaudan, Holcim, Nestlé, l'Aéroport de Genève ou encore Lonza. Transfert de 5 millions Au 30 juin dernier, ces titres étaient encore présents sur les comptes de l'association. Mais le 10 juillet, quatre jours avant l'assemblée générale, ils ont été transférés sur un compte joint et sur celui de la Fondation de la SGPA , dans laquelle siègent plusieurs membres du comité de l'association (aujourd'hui destitués). La fondation est propriétaire du refuge de Vailly et d'autres biens immobiliers. Selon nos informations, il s'agirait d'environ 5 millions d'actions et d'obligations, sachant que le budget de fonctionnement pour une année du refuge est d'environ 1 million. Selon des documents que nous avons pu consulter, les comptes de l'association disposeraient désormais d'environ 390'000 francs de liquidités. L'assemblée générale ordinaire, tenue mardi, n'a donc pas été consultée sur cet énorme mouvement d'argent. Mais que disent les statuts? L'article 22 indique uniquement que le comité est «tenu d'administrer les biens appartenant à la SGPA». Des explications sans transparence Comment la fondation explique-t-elle ce massif transfert d'argent juste avant la réunion? Les membres démissionnaires ont-ils anticipé leur destitution? «Il s'agissait de provisionner pour un projet en cours, explique son président, Gérard Turretini. Le compte en question est un compte joint pour les futurs travaux du refuge, auxquels participent l'association et la fondation à parts égales.» Ainsi, selon le président de la fondation, l'association n'a pas à obtenir l'aval de l'assemblée générale pour effectuer ce type de transfert. Les explications de la fondation sont loin d'être convaincantes pour certains observateurs. «On ignore les conditions de ce compte joint. L'association n'a pas fait une provision pour travaux futurs, elle a aliéné des actifs dont elle a perdu la maîtrise à la faveur de la fondation», indique un membre, resté anonyme. De plus, parmi ces transferts d'argent, environ 1 million de francs a été déplacé sur le compte ordinaire de la fondation, et non pas sur le compte joint. Ce qui, selon nos sources, s'apparenterait à une forme «de donation sans aucune affectation». Enfin, certaines sources estiment que le calendrier de ce transfert pose question. Surtout lorsque l'on sait qu'aucun transfert d'argent entre les deux comptes n'avait été effectué depuis plusieurs années. Ce ne serait donc pas quelque chose d'habituel. Clash entre anciens dirigeants Ce rebondissement s'inscrit dans un contexte de guerre des clans. D'un côté le comité démissionnaire, de l'autre leurs opposants, dont l'ancien directeur, licencié depuis. Dans un communiqué, la fondation de la SGPA relevait jeudi son inquiétude: «Un doute pèse sur l'avenir si l'ancienne équipe dirigeante devait revenir à la manœuvre», indique son président, qui craint une «prise en otage» des équipes. Pour lui, l'assemblée générale de mardi s'apparente à «un renversement organisé par d'anciens cadres démis et de leurs proches pour reprendre en main l'exploitation opérationnelle du refuge de Vailly». La fondation craint de voir revenir «une équipe qui s'est discréditée par des comportements inacceptables relevés par la presse et de nombreux témoignages externes et internes». La «Tribune de Genève» avait en effet relaté plusieurs témoignages de maltraitance en début d'année, sur les animaux mais aussi sur le personnel, le directeur étant critiqué pour son comportement. La fondation passive? Or, certains observateurs dénoncent le fait que la fondation n'ait pas réagi plus tôt, lorsque le sous-effectif et le mal-être au sein du refuge ont été dénoncés, depuis plusieurs années déjà. Et ce, de manière formelle. «Qui a cherché à mettre sous pression le personnel, qui s'en est plaint dans plusieurs courriers au printemps? Le comité démis, relève un membre fâché. Qui a ignoré les alertes données depuis de nombreuses années, s'est opposé à la transparence financière et sur les euthanasies? Le comité démis. Il ne suffit pas d'être membre d'un club du Rotary pour gérer une association aussi importante.» À ce sujet, la fondation se défend: si elle n'a pas réagi après les premières dénonciations de maltraitance en 2020, c'est parce que ce n'était pas son rôle. «La fondation ne gère pas les opérations du refuge», explique Gérard Turretini. Une nouvelle assemblée générale extraordinaire de la Fondation de la SGPA se tiendra le 13 août, durant laquelle sera élu un nouveau comité. Au sujet de la SPA de Genève Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Chloé Dethurens est journaliste au sein de la rubrique genevoise depuis 2019. Elle écrit pour la Tribune de Genève depuis 2007. Plus d'infos Lauriane Sanchis est journaliste RP et responsable réseaux sociaux. Au fil des années, Lauriane Sanchis a acquis des connaissances approfondies dans le domaine des jeux vidéo, de la biodiversité et du bien-être animal. Auparavant, elle a travaillé à la Tribune de Genève en tant qu'éditrice web et à Tempslibre en tant que rédactrice web. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
17-07-2025
- Science
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Pourquoi la canicule a soudainement disparu en Suisse
Après un mois de juin caniculaire, les températures sont redescendues. On demeure pourtant au-dessus des normes saisonnières. La canicule pourrait-elle revenir en août? Publié aujourd'hui à 17h04 Les baigneurs partent parfois tôt le matin pour trouver de l'eau pour se rafraîchir dans le lac Léman lors des canicules, avant que les températures ne grimpent. Magali Girardin En bref: Elle est où cette canicule? On a bien transpiré fin juin et les organismes ont été mis à rude épreuve pendant une dizaine de jours lorsque la chaleur était suffocante en Suisse romande. On redoutait même que cela ne dure tout l'été mais le temps est (heureusement) depuis passé au frais . Il semble que nous nous sommes habitués à la chaleur. «Il fait 28 degrés ces jours et nous n'avons pas l'impression qu'il fait très chaud, alors que nous sommes pourtant au-dessus de la moyenne historique en termes de températures», rappelle Mikhaël Schwander, météorologue à MétéoSuisse. Chaud en juillet Car la fraîcheur de juillet est toute relative. «Pour l'instant, nous connaissons depuis le début du mois des températures légèrement supérieures aux normales saisonnières, soit plus hautes de 1 à 3 degrés à la moyenne selon les endroits», confie-t-il. Calculées sur une période s'étendant de 1991 à 2020, ces températures moyennes sont situées entre 25 et 27 degrés en Suisse romande. Nombreux sont pourtant ceux qui craignaient une canicule prolongée. «Il n'a jamais été dit que l'entier de l'été 2025 serait caniculaire», réplique le météorologue Pierre Eckert. Les prévisions saisonnières mettaient simplement en exergue le fait que la température moyenne de l'été «serait probablement supérieure à la normale». Tranquille pour l'instant À court terme, les craintes de canicule se sont clairement éloignées. «Il devrait plutôt faire entre 22 et 25 degrés la semaine prochaine, avec un courant d'ouest qui va amener de l'air de l'Atlantique relativement frais et humide pour la saison», prévoit Mikhaël Schwander. Dès lors, le professionnel ne redoute guère des températures s'embrasant d'ici à la fin du mois. Car ce courant d'ouest devrait se maintenir. «Les modèles n'indiquent pas de risque de canicule pour les prochaines semaines, mais une alternance de journées ensoleillées avec des périodes de précipitations», détaille-t-il. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Effets sur la santé Pourtant, le réchauffement planétaire est bien là. «Nous avons gagné près de 3 degrés en Suisse par rapport à la période préindustrielle avec le réchauffement climatique», rappelle le météorologue Pierre Eckert. Et cela porte à conséquence. Entre la mi-juin et début juillet, des conditions caniculaires ont été mesurées pendant neuf jours à Genève et huit jours à Neuchâtel, par exemple. «Il s'agit du deuxième mois de juin le plus chaud depuis qu'ont commencé les mesures en 1864», relève Mikhaël Schwander. Ces «dômes de chaleur» ont des effets multiples. Sur la santé (problèmes circulatoires, maladies cardiaques, réduction des performances mentales et physiques), mais aussi sur le matériel électrique. Des pannes subites de télévisions ou de machines à laver peuvent survenir. Le réparateur Jeanfavre à Lausanne a ainsi noté une hausse de 30% des pannes sur les installations électriques pendant la période caniculaire de fin juin, par rapport à début juillet. Canicule augmentée Les températures moyennes supérieures à la normale font grimper le risque que surviennent des vagues caniculaires, soit trois jours de suite où la chaleur maximale dépasse les 33 degrés. «Le réchauffement climatique crée des périodes de canicule plus longues et plus intenses», rappelait d'ailleurs récemment dans ces colonnes Isabelle Fath, prévisionniste à MétéoSuisse. Et la canicule n'a d'ailleurs peut-être pas dit son dernier mot cet été. «Les masses d'air très chaudes sont très réactives avec le réchauffement climatique», souligne Mikhaël Schwander. Situées sur l'Afrique du Nord, ces dernières peuvent facilement nous atteindre si le courant venait à s'orienter «au sud-ouest ou au sud». Attention, donc. Cela ne signifierait pourtant pas forcément une période caniculaire prolongée. «Pour qu'une canicule soit intense et longue, des conditions particulières doivent se mettre en place, à savoir un courant du sud-ouest sec et persistant ou des conditions anticycloniques sur l'Europe de l'Ouest qui bloquent l'air frais de l'Atlantique», ajoute-t-il. Une chose est sûre cependant: les pics de chaleur ont de beaux jours devant eux. Davantage sur la météo Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Nicolas Pinguely est journaliste à la rubrique économique depuis 2018. Spécialiste en finance, il a travaillé par le passé pour le magazine Bilan, à l'Agefi et au Temps. Il a aussi occupé différents postes dans des banques et sociétés financières, notamment dans la microfinance. 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