30-07-2025
«On cherchait un trésor» : une propriétaire d'hôtel cache des bouteilles de vin en 1983, sa successeur les retrouve enfin
Elles étaient cachées dans une cloison depuis plus de 40 ans : des bouteilles de vin d'une prestigieuse appellation bourguignonne ont été retrouvées lors de travaux dans un hôtel. Des flacons accompagnés d'un mystérieux message, dont l'auteur a été retrouvé.
Voici une histoire digne d'un roman. Lorsque Magali Usureau et sa belle-sœur ont repris l'hôtel en septembre dernier, elles savaient qu'elles mettaient les pieds dans une bâtisse ancienne, pleine d'histoires et de secrets. Dès le départ, il y avait cette petite intuition : «Il y a quelque chose ici». Pendant les premiers travaux, elles avaient découvert quelques pierres encastrées dans les cloisons, mais rien de concret. «On rêvait un peu, comme des enfants : et si on tombait sur un trésor ?», raconte-t-elle. Puis le quotidien a repris le dessus, laissant les rêves de trésor de côté. Jusqu'à ce jour, survenu il y a quelques semaines.
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Alors que la rénovation touchait à sa fin, le frère de Magali, qui s'occupait de l'électricité, peinait à passer des câbles et butait contre quelque chose de dur dans une cloison. En creusant un peu, il a aperçu un vieux carton coincé derrière le placo. À l'intérieur, six bouteilles de gevrey-chambertin 1976, du domaine René Leclerc, accompagnées d'un petit mot daté de 1983. Ce message, signé Aleth et René Leclerc, les anciens propriétaires de l'hôtel, évoque les travaux réalisés cette année-là et invite ceux qui trouveraient les bouteilles à les boire à leur santé. L'année 1983, c'est aussi celle de la naissance de Magali, un clin d'œil qui a donné un supplément d'émotion à cette «belle surprise».
Une des bouteilles avec le mot laissé par les propriétaires «Travaux 1983. Modification de la cuisine et de la salle de séjour. Que ceux qui trouvent ces bouteilles de grande qualité les boivent à notre santé. Aleth et René Leclerc»
Coll. perso
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Très vite, Magali a voulu en savoir plus. Qui étaient Aleth et René Leclerc ? Ella a mené l'enquête et a retrouvé la première nommée, qui n'était jamais revenue à l'hôtel depuis plus de quarante ans. Lors de sa visite, Aleth a raconté comment, jeune femme, elle avait repris cet ancien hôtel routier, où la nuitée ne coûtait que 9 francs. Elle avait entrepris de le transformer, dans l'objectif de lui redonner du standing et à décrocher trois étoiles, ce qu'elle a réussi. Ce jour-là, en 1983, en pleins travaux, elle avait décidé de cacher ces bouteilles avant qu'on ne rebouche la cloison. Avec l'espoir que, peut-être, un jour, quelqu'un les découvre. Mais elle n'y croyait pas vraiment.
Une «tradition» à perpétuer ?
«Je ne m'attendais pas à trouver des bouteilles de vin, mais on cherchait un trésor», raconte Magali. Cette découverte lui a immédiatement rappelé une autre trouvaille dans sa première maison avec son mari : des lettres datant de la Première Guerre mondiale, écrites par un soldat au front à sa femme restée avec leurs enfants. «J'ai toujours gardé ce souvenir en tête… Ce genre de trouvailles, c'est vraiment l'âme des vieilles bâtisses. Alors je me suis dit : pourquoi pas ici aussi ? Pourquoi ne pas tomber sur quelque chose de caché ou d'oublié ?»
Aujourd'hui, les six bouteilles de Gevrey-Chambertin 1976 ne seront pas bues, car elles revêtent une valeur sentimentale désormais, raconte Magali. Elles seront donc exposées dans une vitrine à l'accueil, avec le petit mot d'Aleth, visible de tous. «Pour moi, c'est quelque chose de symbolique. Je trouve que c'est plus joli de garder l'âme là où elle l'a laissée».
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Quant à l'idée de perpétuer cette tradition, cela trotte dans la tête de Magali et de sa belle-sœur. Et si, à leur tour, elles laissaient un héritage invisible aux futurs propriétaires de l'hôtel ? «Ce serait une belle manière de faire vivre ce lieu chargé d'histoire, de laisser une trace», comme Aleth l'a fait avant elles, répondent-elles. Les deux femmes n'ont pas encore décidé quoi, peut-être une bouteille, une lettre, ou un tout autre objet. Mais une chose est sûre : elles le feront. «Peut-être que je l'ai déjà fait. Ou peut-être que ce sera lors des prochains travaux. Mais je ne dirai ni où, ni quand, ni quoi», sourit Magali, avec un mystère qui rappelle celui d'Aleth et René.
