logo
#

Dernières actualités avec #MarieCatherineVozenin

Comment la radiothérapie du futur épargnera les cellules saines
Comment la radiothérapie du futur épargnera les cellules saines

24 Heures

time5 days ago

  • Science
  • 24 Heures

Comment la radiothérapie du futur épargnera les cellules saines

Un laboratoire dédié à cette technique a été inauguré à Genève. Le procédé consiste à bombarder une tumeur à une dose élevée et un débit ultrarapide. Publié aujourd'hui à 17h06 Marie-Catherine Vozenin (à g.) et Pelagia Tsoutsou codirigent un laboratoire consacré aux travaux sur la radiothérapie FLASH. LAURENT GUIRAUD En bref: Chaque année, en Suisse, on enregistre près de 46'000 nouveaux cas de cancer. La moitié d'entre eux seront traités avec de la radiothérapie. Malgré des évolutions majeures, celle-ci entraîne des effets secondaires importants, et environ un tiers des tumeurs lui résistent encore. Pour améliorer la qualité de traitement et de vie des patients, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l'Université de Genève viennent d'inaugurer un laboratoire, le LiRR , consacré au développement d'une application de la radiothérapie, la technologie FLASH. Il s'agit d'une nouvelle manière d'administrer les rayonnements, en bombardant la tumeur à une dose plus élevée et de manière extrêmement brève, de l'ordre d'un millième de seconde, pour la tuer tout en épargnant les tissus sains. Technique ancienne de radiothérapie à optimiser La radiothérapie est utilisée depuis le début du XXe siècle contre les cancers. Les cellules bombardées de rayons absorbent l'irradiation – faisceaux de protons, d'électrons, voire rayons X –, ce qui les endommage au point qu'elles meurent ou ne parviennent plus à se reproduire. Aujourd'hui, cette technique est utilisée dans le traitement d'un cancer sur deux, souvent en complément de la chirurgie. Efficace, elle entraîne néanmoins des effets secondaires, entre inflammation des tissus sains, lésions, voire douleurs. «L'évolution technologique, notamment le développement de l'imagerie, a permis de mieux cibler et orienter le rayonnement sur la tumeur», explique la Pre Pelagia Tsoutsou, cheffe du Service de radio-oncologie des HUG, qui codirige le Laboratoire d'innovation en radiobiologie appliquée à la radio-oncologie (LiRR) avec la Pre Marie-Catherine Vozegnin. «Mais cela ne suffit pas encore à éviter tous les dégâts sur les cellules saines.» De plus, certaines tumeurs sont plus ou moins radiosensibles et auraient besoin d'un dosage plus élevé. C'est là qu'intervient le potentiel de la technologie FLASH. Il y a quinze ans, Marie-Catherine Vozegnin et son collègue Vincent Favaudon ont découvert qu'une même dose de rayons délivrée à un débit plus élevé n'induisait pas de fibrose – cicatrice de lésion – sur les cellules saines de souris, au contraire des cellules cancéreuses. «C'est la première fois qu'un tel effet différentiel était montré, souligne la chercheuse. Nous n'arrivons pas encore à l'expliquer totalement, mais il semble que le tissu sain n'absorbe pas le rayonnement délivré rapidement, au contraire de la tumeur.» Collaboration avec le CERN Cet effet FLASH, avec un rayonnement délivré en quelques centaines de millisecondes au lieu de quelques minutes comme c'est le cas avec la radiothérapie actuelle, permettrait donc d'exposer les tumeurs à de plus fortes doses tout en ménageant les tissus sains environnants. De quoi permettre aussi de s'attaquer à des tumeurs logées dans des zones très sensibles, comme le cerveau, et au tiers des tumeurs radiorésistantes. «Ce traitement a également un profil coût-bénéfice très intéressant, ajoute la spécialiste. Un accélérateur de particules coûte environ 5 millions de francs et dure dix à quinze ans. Avec cette machine, on pourrait traiter 40 à 50 patients par jour.» Le conditionnel est encore de mise car, pour atteindre ces objectifs, il faut concevoir des machines plus performantes – les dispositifs actuels ne permettent de traiter que les cancers superficiels. «Elles sont en cours de développement, en collaboration avec le CERN , entre autres, rapporte Pelagia Tsoutsou. Il faut des accélérateurs dotés d'une puissance extrêmement importante, avec un volume adapté à une salle d'hôpital.» En attente d'essais cliniques aux HUG Il faut aussi démontrer chez l'homme l'effet différentiel entre les cellules tumorales et les saines – il l'a déjà été chez le poisson, la souris et le cochon. «Les essais cliniques n'ont pas encore débuté, confirment les chercheuses. Le temps de la recherche est celui de la prudence. On espère une application chez l'homme d'ici à dix ans.» Aujourd'hui, près de 1500 chercheurs travaillent sur cette optimisation prometteuse. Pionnier suisse dans le domaine, le CHUV a conclu un accord avec le CERN et la société Theryq en 2022 pour développer un accélérateur capable de produire une dose élevée d'électrons. Depuis deux ans, la recherche se poursuit désormais dans la Cité de Calvin. Technologie prometteuse aux HUG et au CHUV Aurélie Toninato est journaliste à la rubrique genevoise depuis 2010 et diplômée de l'Académie du journalisme et des médias. Après avoir couvert le domaine de l'Education, elle se charge aujourd'hui essentiellement des questions liées à la Santé. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store