29-07-2025
À 65 ans passés, ils ne croyaient plus à l'amour… jusqu'à ce speed-dating
Marisa Zito, 67 ans, et Patrick Monney, 65 ans, racontent avec piquant la naissance de leur tout jeune couple. Et leur quête d'amour. Publié aujourd'hui à 08h43
Marisa Zito et Patrick Monney se sont rencontrés dans une soirée de l'association Coeur65plus à Fribourg il y a bientôt un an.
Odile Meylan
En bref:
«Moi, j'ai essayé Tinder et Facebook», glisse Marisa. «Et moi Parship», souffle Patrick. Assis dans le salon de Marisa, tous les deux font la même petite moue en évoquant les apps de rencontres. Ça n'a pas été concluant, ni pour l'un ni pour l'autre. «Heureusement qu'il y a eu cette soirée speed-dating !» sourit Patrick.
Elle a 67 ans, lui 65, et leur couple est encore tout jeune. La rencontre remonte à novembre, grâce à une soirée organisée à Fribourg par l'association Coeur65plus *. S'ils sont là, c'est que ça a «matché» et qu'ils ont mis les applications au placard. Avec bonheur. Amour perdu et retrouvé
Car à 20 ans comme à 65, trouver l'amour… «Ce n'est pas simple! Et je suis plutôt timide», raconte Patrick, qui confie qu'il a même passé quelques soirées au bistrot pour faire – peut-être – des rencontres. Marisa, elle, évoque des contacts noués en ligne qui ne lui ont pas laissé le meilleur souvenir. «Ça n'a pas duré!» résume-t-elle.
La Fribourgeoise Marisa Zito et le Bullois Patrick Monney se sont bien trouvés. Ils ont beau se connaître depuis moins d'un an, ils ne craignent pas de parler de leur passé sentimental, forcément bien rempli. Du côté de Marisa, un mariage d'une trentaine d'années lui a donné deux filles et un temps de bonheur, qui n'a toutefois pas duré. «Nous sommes séparés depuis 2016, puis avons divorcé en 2021. J'ai choisi de faire mon chemin.»
Depuis, le temps a filé et les déconvenues de la quête amoureuse sont passées par là. «Au bout d'un moment, je me suis dit: «J'aime sortir, j'ai des amies et je suis ouverte sur le monde. Je n'ai pas besoin de plus pour être heureuse.» Ce sont mes filles qui insistaient pour que je trouve quelqu'un!»
Pour Patrick, la vie a pris un tournant plus récemment, si bien que l'émotion rougit parfois ses yeux. «Mon épouse est décédée il y a deux ans, d'un cancer. J'étais triste et en deuil. C'était très dur de se retrouver seul.» Comme Marisa, il n'aurait pas forcément cherché de la compagnie sans encouragement. Les seniors et le «dating»
«C'est une amie qui m'a poussé à faire quelque chose. On se connaissait depuis vingt ans et j'avoue que j'ai essayé de la draguer un peu. Mais elle m'a dit clairement: «Les hommes, c'est fini pour moi!» Par contre, elle m'a parlé de ce speed-dating . Je peux la remercier!»
Si pour Patrick, le concept a fonctionné du premier coup, Marisa n'y croyait pas forcément, car elle avait déjà testé. Elle ne s'est pas découragée, mais elle se souvient non sans malice de ces soirées où les participants ont cinq minutes pour faire connaissance. «Ce sont beaucoup les hommes qui parlent, et surtout de leurs malheurs! Certains pleuraient même. Il y en avait un qui se plaignait que sa femme l'avait quitté. Tout était de sa faute à elle. Un autre voulait quelqu'un pour faire le ménage et repasser ses chemises.»
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Ici, le récit de Marisa s'éclaire: «Et puis Patrick est arrivé.» En toute candeur, celui-ci avoue: «Moi aussi j'ai raconté mes malheurs.» Les deux se sont plu et comme le veut la règle du speed-dating en cas de match, Patrick a reçu le numéro de Marisa. «Elle était tout étonnée de mon appel!» sourit-il. Et elle de se souvenir: «À la soirée, j'étais à l'aise, mais ça fait drôle quand on vous appelle. Ça se corse!»
Depuis, les deux tourtereaux roucoulent sans se mettre la pression, forts de leur longue expérience de la vie de couple. «À notre âge, on est plus posés. Et sans doute plus ouverts, avec moins d'attente que la personne change, estime Marisa. Je dirais aussi que des sentiments comme la tendresse sont devenus plus importants qu'autrefois.»
Cette tendresse, elle s'exprime dans l'épreuve toute récente traversée par Patrick, qui se remet d'une opération de la prostate. Un cancer, heureusement diagnostiqué tôt. «J'ai de la chance que Marisa soit là. Quelqu'un, que j'aime très fort, m'accompagne.» Et comme Patrick passe son mois de convalescence chez Marisa, les deux amoureux ont l'occasion de tester la vie en commun pour la première fois. «Ça fait deux semaines. On ne s'est pas encore tapés dessus!» rigole Patrick, sous le regard amusé de Marisa.
* Les prochains speed-datings seront repris par Pro Senectute. Infos:
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Chloé Din est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2015. Elle couvre en particulier le district de l'Ouest lausannois ainsi que les thématiques religieuses et spirituelles. Plus d'infos
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