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2 days ago
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Le soutien à Israël se fissure au sein de la droite « MAGA »
Un drapeau portant l'inscription « Trump make America Great Again » flotte dans l'air alors que l'avion du président américain atterrit sur le tarmac de l'aéroport de Prestwick, au sud de Glasgow, le 26 juillet 2025. Le soutien à Israël se fissure au sein de la droite « MAGA » (Washington) Longtemps considéré comme l'un des piliers de l'idéologie conservatrice américaine, le soutien des États-Unis à Israël se voit aujourd'hui remis en question au sein du mouvement « MAGA » de Donald Trump. Au point d'influer sur le président américain ? Robin LEGRAND Agence France-Presse « Il n'y a rien de plus véridique et facile à dire que le 7-Octobre en Israël a été horrible, et que tous les otages doivent être rendus, mais c'est aussi le cas pour le génocide, la crise humanitaire, et la faim qui se déroulent à Gaza. » Avec ces déclarations sur son compte X, la très trumpiste Marjorie Taylor Greene est devenue la première élue républicaine au Congrès à utiliser le terme « génocide » pour décrire les actions menées par Israël dans le territoire palestinien. L'élue de Géorgie (Sud) se targue de longue date de défendre la politique de « l'Amérique d'abord » prônée par Donald Trump, aux tenants isolationnistes. PHOTO ROD LAMKEY, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS L'élue républicaine Marjorie Taylor Greene Mi-juillet, elle avait émis une proposition de loi visant à couper notamment 500 millions de dollars de financements américains pour le système de défense antiaérienne d'Israël. « Israël est un pays doté de l'arme nucléaire, bien capable de se défendre lui-même », avait-elle alors lancé. Depuis la création de l'État d'Israël, l'appui fourni par Washington fait globalement consensus des deux côtés de l'hémicycle du Congrès, mais particulièrement à droite. Une position qui s'explique en partie par l'influence de certaines mouvances chrétiennes évangéliques qui voient en l'état hébreu un accomplissement des prophéties bibliques. « Affamés » Lors de son premier mandat, Donald Trump s'était lui-même affiché en fervent défenseur de la relation privilégiée des États-Unis avec Israël, et avait notamment décidé de déménager l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, une revendication de longue date du gouvernement israélien. Et si le milliardaire républicain a continué sur sa lancée à son retour au pouvoir en janvier, il semble aujourd'hui montrer de premiers signes d'agacement avec la manière dont le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou mène la guerre à Gaza. Donald Trump s'est ainsi ému lundi que « beaucoup de gens sont affamés » dans le territoire palestinien. Interrogé pour savoir s'il était d'accord avec Benyamin Nétanyahou qui niait l'existence d'une crise humanitaire à Gaza, le président américain a répondu : « De ce qui est montré à la télévision, je dirais non, pas particulièrement, parce que ces enfants ont l'air d'avoir très faim. » Son vice-président, J.D. Vance, est allé plus loin encore lors d'un évènement dans l'Ohio le même jour, se lamentant d'images « déchirantes » de « petits enfants qui meurent de faim », et appelant le gouvernement israélien à en faire davantage pour laisser l'aide humanitaire entrer dans Gaza. Schisme générationnel Au-delà des plus hautes sphères de l'État, ce sont des poids lourds de la droite dure américaine qui n'hésitent plus aujourd'hui à appeler à une rupture avec Israël. Comme Tucker Carlson, l'ancien présentateur vedette de la chaîne Fox News qui avait fortement critiqué en juin les frappes israéliennes sur l'Iran, exhortant à ce que les États-Unis ne s'en mêlent pas. Le très influent cercle de réflexion conservateur Heritage Foundation avait déjà estimé en mars que les États-Unis devraient « réorienter leur relation avec Israël » vers un « partenariat stratégique égal ». Un sondage Gallup publié mardi semble cependant montrer que le soutien à Israël demeure prédominant chez les sympathisants républicains dans leur ensemble, puisque 71 % d'entre eux disent approuver les opérations militaires israéliennes à Gaza, contre seulement 8 % de démocrates. Une autre enquête menée fin mars par le Pew Research Center pointait cependant vers un schisme générationnel sur la question. Parmi les sympathisants républicains interrogés, 50 % des 18 à 49 ans disaient avoir une opinion défavorable d'Israël, alors que le chiffre ne s'élevait qu'à 23 % chez les sympathisants républicains de 50 ans et plus. « Il semble que chez les moins de 30 ans de la base MAGA, Israël ne bénéficie de quasiment aucun soutien », a déclaré au média Politico l'idéologue d'extrême droite Steve Bannon. Cet ex-conseiller de Donald Trump avait aussi affirmé en juin qu'Israël n'était pas « un allié des États-Unis ». Reste à savoir si la position du président américain lui-même évoluera réellement au cours des prochaines semaines ou prochains mois.


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17-07-2025
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Météo… et théories du complot !
Canicules, incendies, inondations meurtrières… Les évènements météorologiques extrêmes se multiplient cet été encore, ici comme ailleurs. Des politiciens rationnels et responsables nous rappellent qu'il faut réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre. Pendant ce temps, aux États-Unis, il y en a qui… traduisent en projets de loi leur obsession pour les traînées blanches tracées dans le ciel par les avions, ainsi que les inquiétudes à l'égard de la géo-ingénierie dans le domaine du climat. PHOTO JEFF AMY, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS La représentante Marjorie Taylor Greene La plus récente initiative du genre est celle de Marjorie Taylor Greene, membre de la Chambre des représentants du Congrès américain à Washington. Début juillet, elle a dit vouloir présenter un projet de loi qui va interdire « l'injection, la libération ou la dispersion de produits chimiques ou de substances dans l'atmosphère dans le but exprès de modifier la météo, la température, le climat ou l'intensité de la lumière solaire ». L'élue, une alliée de Donald Trump qui représente un des districts de l'État de Géorgie, est une habituée des controverses. Elle avait notamment laissé entendre l'automne dernier, en pleine saison des ouragans, que le gouvernement contrôlait la météo1. À l'époque, elle avait été ridiculisée. Cette fois, elle n'est pas seule à mener ce nouveau combat. Des politiciens républicains au sein de plusieurs États ont déjà pris les devants. L'élue républicaine a d'ailleurs promis que son projet de loi serait similaire à celui qui a été adopté en Floride un peu plus tôt cette année. Selon cette législation, dès le 1er octobre prochain, les aéroports publics devront rapporter « la présence de tout aéronef équipé de pièces, composants ou dispositifs utilisés pour l'émission, l'injection, la libération ou la dispersion intentionnelle de contaminants atmosphériques, dans le but d'influencer la température, la météo, le climat ou l'intensité de la lumière solaire ». Les contrevenants s'exposent à des amendes salées et à une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison. La politicienne floridienne à l'origine de cette loi, Ileana Garcia, aurait dit en mars dernier que plusieurs sénateurs de l'État sont « régulièrement » informés « d'inquiétudes et des plaintes concernant ces traînées de condensation, également appelées 'chemtrails' ». Que nous révèlent ces initiatives contagieuses chez nos voisins ? « C'est plus une question d'ordre sociologique, répond Frédéric Fabry, professeur de sciences océaniques et atmosphériques à l'Université McGill. Les gens se rendent bien compte que la météo n'est plus comme avant. On cherche une explication. Et si on n'aime pas l'explication des changements climatiques, il faut en trouver une autre. » Or, c'est une évidence, les élus républicains sont plus que jamais dans le déni au sujet de l'impact des changements climatiques. Sans compter que diverses théories du complot et d'autres délires en tous genres ont la cote au sein de l'administration Trump. Ça va des doutes au sujet des vaccins, alimentés par Robert F. Kennedy fils, à l'évocation d'un génocide blanc en Afrique du Sud2. Le cocktail est explosif. « Les Donald Trump de ce monde ont libéré la parole des gens qui se gardaient une petite gêne avant. Y compris des gens qui proposaient des choses complètement farfelues comme ce genre de projet de loi. Et là, tout est permis », explique l'expert en hydroclimatologie Philippe Gachon, au sujet de l'initiative de Marjorie Taylor Greene. Ce professeur de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) avait, il y a deux ans, participé à un débat sur les changements climatiques avec des complotistes. Il dit constater que « la désinformation dans le domaine du climat augmente partout à travers le monde ». « Et ça a à voir, évidemment, avec la montée des réseaux sociaux et l'absence de contrôle de l'information sur ces réseaux », ajoute-t-il. La désinformation qui s'y propage peut pousser des législateurs « à proposer des choses qui ne sont pas basées sur des données probantes ». Les avions polluent, bien sûr. Mais ce que la science nous dit, au sujet des traînées blanches, c'est qu'il s'agit tout simplement d'air chaud et humide qui se condense rapidement quand il entre en contact avec l'air froid et humide. « Ce sont les mêmes traînées que lorsque vous expirez de l'air chaud et humide dans de l'air froid et humide en hiver ou que vous voyez les traînées de combustion de votre moteur », dit Frédéric Fabry. Philippe Gachon précise que cette théorie du complot, comme d'autres, « utilise hors propos certaines connaissances scientifiques pour les détourner de leur véritable finalité ». Ces traînées blanches ont par exemple un effet réel sur ce que le chercheur décrit comme « le bilan radiatif ». C'est-à-dire qu'à très haute altitude, elles auront un effet réfléchissant qui fera diminuer la quantité d'énergie solaire qui touchera le sol. Dans le même ordre d'idées, Frédéric Fabry explique qu'il est vrai de dire qu'on tente parfois d'intervenir sur la météo. Un exemple : les initiatives d'ensemencement des nuages. « C'est quelque chose qu'on fait depuis plusieurs décennies, soit pour dissiper des nuages, soit pour augmenter un peu la pluie localement, soit pour essayer de faire disparaître de la grêle », dit-il. Ce qui est faux, cependant, c'est ce qu'on a pu lire récemment sur les réseaux sociaux à ce sujet. Certains (dont un ancien conseiller à la sécurité de Donald Trump, Michael Flynn) ont fait un lien entre une opération d'ensemencement des nuages au début du mois de juillet au Texas et les inondations meurtrières qui se sont produites dans le centre de l'État3. Cette théorie-là ne tient pas la route non plus, affirment les scientifiques. Notamment parce que l'ensemencement des nuages a eu lieu deux jours avant le drame et qu'« on parle de pluies qui ont été assez intenses pour faire monter un petit fleuve de huit mètres », et non pas de petites précipitations qui peuvent être déclenchées par une telle opération, dit Frédéric Fabry. En s'enfonçant encore davantage dans l'ère du doute, nos voisins nous offrent un rappel utile : ce n'est pas en confiant notre destin aux conspirationnistes qu'on va améliorer notre sort. 1. Lisez le texte « C'est parce que les océans sont trop chauds, Madame Taylor Greene » 2. Lisez le texte du Washington Post « Under Trump, the government mobilizes in response to fringe theories » 3. Lisez le texte du Washington Post « He seeded clouds over Texas. Then came the conspiracy theories. » Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue


Le Parisien
12-07-2025
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- Le Parisien
Destruction de vaccins anti-Covid et faux certificats : le gouvernement Trump met fin aux poursuites contre un médecin
La ministre américaine de la Justice Pam Bondi a ordonné samedi l'abandon des poursuites contre un médecin accusé d'avoir détruit des vaccins contre le Covid-19 et d'avoir délivré de faux certificats de vaccination. L'arrêt net de la procédure, au beau milieu du procès et à la demande d'une élue de la droite dure, s'inscrit dans le tournant vaccinosceptique du gouvernement américain depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Michael Moore, un chirurgien esthétique de l'Utah, avait été inculpé par la justice fédérale en 2023 aux côtés de sa clinique et de trois complices. Ils étaient accusés d'avoir détruit pour 28 029 dollars de vaccins contre le Covid-19 et d'avoir distribué au moins 1 937 faux certificats de vaccination en échange d'argent. Michael Moore, qui risquait de passer des décennies derrière les barreaux, était aussi accusé d'avoir administré, à la demande de parents, une simple solution saline à leurs enfants, en la faisant passer pour un vaccin contre le Covid-19. Son procès s'est ouvert cette semaine au tribunal fédéral de Salt Lake City. « Le Dr Moore a donné le choix à ses patients, quand le gouvernement fédéral le refusait. Il ne méritait pas les années de prison qu'il encourait », a écrit la ministre Pam Bondi sur X. L'élue républicaine Marjorie Taylor Greene , l'une des supportrices les plus démonstratives du président américain, avait demandé l'abandon des poursuites contre Michael Moore. « Cet homme est un héros » qui est « poursuivi pour avoir aidé des gens à échapper aux obligations vaccinales tyranniques des démocrates », a-t-elle écrit mardi sur X , reprenant un article de la sphère antivax. La pandémie a provoqué de très fortes tensions politiques aux États-Unis, entre défenseurs des mesures de protection et de la vaccination et une frange de la droite opposée aux restrictions de libertés et aux vaccins. Donald Trump, lui-même vacciné contre le Covid-19, a nommé comme ministre de la Santé Robert Kennedy Jr . Ce vaccinosceptique notoire a amorcé une profonde refonte des autorités sanitaires américaines et de leur politique vaccinale. Il est notamment accusé d'avoir diffusé de fausses informations à propos du vaccin contre la rougeole , alors que les États-Unis subissent depuis début 2025 la pire épidémie en plus de 30 ans.