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Au Verbier Festival, l'archet magique d'Arthur Traelnes
À 22 ans, le violoniste lausannois a usé ses shorts dans les orchestres du festival, battant le record de précocité. Portrait d'un surdoué. Publié aujourd'hui à 09h05 Arthur Traelnes, violoniste lausannois, lauréat du 1er prix du CIML, est depuis longtemps un pilier des orchestres du Festival de Verbier. YVAIN GENEVAY En bref: À Verbier depuis trente-deux ans, les stars de la musique classique ont leur place éminente et soigneusement mise en scène dans des concerts symphoniques éclatants défendus par les orchestres du festival ou des «Rencontres inédites» qui célèbrent la musique de chambre par des solistes. Chaque été, le tapis rouge leur est déroulé. Dès le 16 juillet, on pourra applaudir Barbara Hannigan , Klaus Mäkelä , Martha Argerich , Khatia Buniatishvili et bien d'autres encore. Khatia Buniatishvili est de retour à Verbier pour le concert de clôture le 3 août, mais la pianiste est aussi attendue à Gstaad le 10 août. PATRICK WACK-CARTIER Mais pour faire vivre cet écosystème proposant 62 concerts en trois semaines, et en particulier pour les trois orchestres temporaires, une organisation aux tentacules planétaires est nécessaire. Recruter les musiciens d'orchestre d'aujourd'hui et de demain se prépare des mois à l'avance. «Cette année, nous en avons sélectionné 170 nouveaux pour nos orchestres et nos académies, via 1500 auditions en live dans le monde et 3000 postulations, décompte Martin Engstroem, fondateur et directeur du festival. Nous avons aujourd'hui une génération de jeunes gens pour qui Verbier n'est pas synonyme de ski, mais de musique.» Arthur Traelnes: un talent précoce Arthur Traelnes est l'un d'eux, et pas n'importe lequel. Le violoniste lausannois de 22 ans cumule les records de précocité dans la station valaisanne: engagé à 13 ans dans le Junior Orchestra, il y passe trois étés avant d'être recruté au Verbier Festival Orchestra (VFO) dont il devient immédiatement le 1er violon solo, tout en étant le cadet de l'orchestre. Après trois éditions superlatives, il a intégré le Verbier Festival Chamber Orchestra (VFCO), la formation d'élite, lors d'une tournée, et confirmé son poste pour les six concerts de cet été. Il faut dire qu'avec son frère cadet Emile, violoncelliste et lui aussi assidu à Verbier, Arthur Traelnes est tombé très jeune dans la marmite classique. «Je dois beaucoup à ma mère, qui enseigne le violon au Conservatoire de Genève. C'est elle qui m'a motivée à bosser pendant des années. Et quand je suis en Suisse, je passe toutes mes journées à jouer dans l'atelier de lutherie de mon père.» Rencontré à Lausanne juste avant son 9e été valaisan, Arthur Traelnes se remémore les débuts de cette aventure, déclenchée lors d'un concert en plein air à Montreux. «Je jouais sous le marché couvert avec l'Ensemble Octopus et, par hasard, le couple Engstroem était là. Martin m'a dit qu'il fallait absolument que je participe au Junior Orchestra, mais sa femme, Blythe, a fait remarquer que je n'avais pas l'âge. J'ai passé l'audition à Genève en 2016 et j'ai été pris. J'avais appris à l'avance la phrase: «Sorry, I don't speak english.» Le jeune garçon a vite rattrapé ses lacunes! L'anecdote est confirmée par Martin Engstroem: «Arthur a pu entrer au Junior Orchestra avant la limite d'âge de 15 ans. C'est une formule «exceptional talent» que nous proposons à quelques jeunes par an. Il le méritait et il a profité de ce que Verbier peut offrir de meilleur. C'est un enfant du Verbier Festival.» La consécration à Verbier Mais son engagement comme violon solo du Verbier Festival Orchestra dès sa première participation dénote un talent hors du commun. «Tous les violonistes de l'orchestre peuvent se présenter au poste sur concours, explique le jeune musicien. La première année, j'avais un peu peur, car je n'avais pas tellement d'expérience, mais ça s'est très bien passé.» Modestie très helvétique! «Pour devenir violon solo de l'orchestre, il faut une attitude face à l'instrument qui n'est pas celle d'un supersoliste, analyse Martin Engstroem. Arthur est passionné, motivé, bien préparé. Il aime aller vers les autres, il est drôle, il participe. Il n'a rien d'un animal coincé!» Le violoniste Arthur Traelnes a décroché le 1er prix du CIML à la Salle Paderewski de Lausanne. Cet été, il joue en soliste à la cérémonie d'ouverture du Verbier Festival le 16 juillet et au sein du Verbier Festival Chamber Orchestra. YVAIN GENEVAY Parmi les grands moments passés à Verbier, le violoniste cite avec autant d'enthousiasme les afters au Pub Mont-Fort que des chefs marquants: Daniel Harding au Junior Orchestra, Gianandrea Noseda ou Lahav Shani au VFO avec qui il a défendu un « Wozzeck » mémorable en 2023, et surtout une «3e symphonie» de Mahler prodigieuse avec Simon Rattle . À peine rentré de Bloomington où il a décroché son master, Arthur a remporté en mai le 1er prix du Concours d'interprétation musicale de Lausanne (CIML): «Je n'étais pas arrivé en finale il y a trois ans. C'était l'occasion de montrer les progrès que j'ai faits aux États-Unis!» Grâce au CIML, une carrière de soliste n'est pas hors de portée, mais Arthur Traelnes privilégie pour l'heure l'aventure orchestrale, en tournées avec le VFCO, et dès le mois d'août comme académicien au prestigieux Concertgebouw d'Amsterdam. Un stage à l'Olympe symphonique en quelque sorte. Verbier Festival, du 16 juillet au 3 août, Festival de Verbier et musique classique Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Matthieu Chenal est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1996. Il chronique en particulier l'actualité foisonnante de la musique classique dans le canton de Vaud et en Suisse romande. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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Nouveau tandem pour souffle nouveau aux Variations Musicales de Tannay
Accueil | Culture | Festivals | Claus Hässig, municipal à Tannay, et le violoniste Tedi Papavrami ont envie de proposer d'authentiques découvertes. Échanges fertiles. Publié aujourd'hui à 22h01 Claus Hässig (président) et Tedi Papavrami (directeur artistique) devant le château de Tannay, où les Variations Musicales se déroulent chaque année au mois d'août. ODILE MEYLAN En bref: Le manager de la culture d'un côté, le violoniste virtuose de l'autre. Le lettreux et le traducteur en français d' Ismaïl Kadaré . Le mélomane lyrique et le professeur à la HEM. Claus Hässig et Tedi Papavrami ne se laissent pas enfermer dans une seule étiquette, mais leurs profils contrastés constituent le nouveau visage des Variations Musicales de Tannay; l'un est président, l'autre directeur artistique. Découvrons ce nouveau Janus à la tête du festival au moment de sa 16e édition. Le prodige du violon sorti d'Albanie pour étudier en France avait marqué les esprits dans les années 80. La carrière atypique de Tedi Papavrami , au plus haut niveau, mais loin du bling-bling, a fait de lui un artiste fier de son indépendance. Il livre pour Tannay une affiche singulière. La présence à ses côtés de Martha Argerich en ouverture n'a rien d'un coup d'éclat – leur amitié genevoise est ancienne. Le reste est une suite de coups de cœurs inattendus – Nicolas Altstaedt , Yulianna Avdeeva , François Leleux , Arielle Beck … –, d'échanges avec les hautes écoles de Vaud et Genève, de nouveaux champs d'expression. Catalyseur d'idées De sa naissance sur la rive allemande du lac de Constance, Claus Hässig a gardé un lointain accent germanique, alors qu'il a passé la plus grande partie de sa vie à Genève, où il devient secrétaire général du Centre européen de la culture. «À l'époque, notre mission était de faire circuler des idées et des écrivains. Donc mon profil était plutôt orienté littérature, même si j'ai donné un temps une formation pour des jeunes managers au sein de l'Association européenne des festivals.» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Claus Hässig collabore à la création du festival Musique et Sciences avant d'intégrer le Grand Théâtre de Genève pour superviser l'opération du Théâtre des Nations pendant sa fermeture. L'accueil du Théâtre éphémère de la Comédie Française pour en faire un opéra temporaire aura été son grand œuvre et un immense succès. Élu municipal de Tannay à sa retraite, Claus Hässig a vite été invité à intégrer le comité des Variations Musicales. Fondateur sur le départ, Serge Schmidt le presse pour reprendre le flambeau, mais le trésorier ne se sent pas de se lancer seul. «En venant de l'opéra, j'avais des idées de programmation lyrique, reconnaît Claus Hässig, moins en musique de chambre qui est l'ADN du festival.» Une renaissance à Tannay Le pré devant le château de Tannay accueille la tente et les festivaliers les soirs de concerts. FABRIZIO NASSISI À la suite d'un concert de Tedi Papavrami à Tannay, la perle rare semble être dénichée. «Quand Serge m'a proposé le poste de directeur artistique, j'étais surpris et heureux, relève le violoniste. Cela tombe au bon moment pour moi. Et comme la Suisse est mon pays d'élection, j'ai envie de m'y intégrer encore plus.» Lors de ce premier fameux récital, le violoniste salue la présence dans la salle de sa physiothérapeute, qui l'a aidé à sortir d'une impasse douloureuse. Le détail a beaucoup touché Claus Hässig, sensible à cette dimension humaine. Pour Tedi Papavrami, c'était surtout la fin d'un long tunnel de souffrance et de doute. «Pendant sept ans, la pire période de ma vie, je n'ai pas pu jouer à mon niveau. J'allais abandonner le violon et Aude Hauser m'a convaincu qu'il ne fallait pas et m'a aidé à trouver la base de cette instabilité, à adopter une posture différente. À Tannay, j'ai senti une libération émotionnellement très forte.» Le nouveau tandem des Variations Musicales est né de cette rencontre, partageant très vite une vision commune: poursuivre l'esprit d'un festival qui privilégie la proximité sur les mondanités, qui met les artistes à l'aise dans un cadre enchanteur. Tannay, cour du château, du 22 au 31 août, Matthieu Chenal est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1996. Il chronique en particulier l'actualité foisonnante de la musique classique dans le canton de Vaud et en Suisse romande. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.